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Le silence infini des canards! Par: Hassan Banhakeia (Université d’Oujda) Imaginons une rencontre avec la presse où les journalistes invités s'empressent à remplir la salle, mais ne posent que de rares questions! Imaginons des journaux qui pérorent de la Tasmanie, du trou de l'ozone au-desssus de l'Arctique et d'un kidnapping aux Etats-Unis, mais ils n'ont point l'intention de se référer à une question nationale! Imaginons des marocains qui refusent leurs origines. Pardon, cela n'est pas de l'imagination, c'est la réalité. Derrière ces invitations à l'imagination, il y a l'émergence d'un réel où la profanation des aïeux est parfaitement orchestrée. Qui avilit ses aïeux n'a pas de pays. La presse marocaine est faite de professionnels sans profession (au sens de déclaration publique (d'une croyance, d'une opinion, d'un comportement). De l'objectivité, n'en parlons pas! Imaginons une oraison funèbre sur un corps vivant! C'est bien cela ce qui s'est produit à la salle Ba Hnini, dans la capitale du Maroc, Rabat. Le cadavre exquis et vivant est bien tamazight. Les journalistes étaient indolents ce jour-là, ils n'ont rien dit sur la rencontre car c'était une rencontre avec le mouvement pour la défense de l'amazighité du Maroc. Le «Manifeste» amazigh qui devait être un orgueil national, car ce sont bien les manifestes «justes et légitimes» qui font mouvoir les peuples vers le meilleur, se trouve hic et nunc ignoré! L'on nous dira, à nous pauvres «démocrates»: Les temps ont changé. De nouveaux vents soufflent sur le Maroc. Des discours bien burinés pour dire combien le pays fonctionne, combien nous nous éloignons des temps vétustes où l'aléatoire était la seule logique qui meut les choses. Rien n'a changé. Sur tamazight, le néant demeure la planification. Pardon, l'anéantissement. Ce ne sont que des speechs vides où l'on appelle à l'ouverture sur tamazight. Les institutions n'instituent rien qui vaut; les ministères fuient la question, l'école sera bien la dernière à récupérer tamazight pour sa fonte en autre métal plus «humain»… Tamazight, c'est l'origine. Tous les maghrébins l'oublient… Sachez également que nous ne sommes point des étrangers, ni des immigrés…Si nous avions été des étrangers (comme on ose le faire sous-entendre avant, le dire maintenant et le crier demain), nous aurions plus de droits et de libertés. Sachez encore que le lendemain de la réunion avec la presse, aucun «canard» n'a osé voler au-dessus d'un nid de coucou. En conclusion, l'amazighobie… tire prétexte de tout. H. Banhakeia
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