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  (Novembre  2010)

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La télévision amazighe et les perspectives de l’avenir

Par: Hassan Oulghazi

Est-il vrai que le pouvoir politique marocain a finalement décidé de satisfaire l’une des revendications légitimes du peuple amazigh, qui a pour longtemps et largement réclamé le lancement de la chaîne de télévision en langue nationale: l’amazigh, pour encourager et renforcer la place de la langue amazighe dans l’espace de l’audiovisuel, de la communication et de l’information, comme le prévoit le Dahir Royal du 17 octobre 2001? Ou bien, et tout simplement, au nom de la raison de l’Etat les responsables ont voulu imposer l’idéologie d’une conception politique pour convaincre le peuple amazigh à adopter innocemment le caractère arabe du pays et l’encourager à fuir cette chaîne peu convaincante?

En effet, si la télévision est généralement l’outil qui permet aux citoyens d’exercer l’une des libertés fondamentales: la liberté d’expression et si la télévision occupe régulièrement une place de choix dans la société moderne, elle est la source de distraction, d’informations d’instruction et de plaisir artistique, elle est surtout le moyen actif et fiable pour sauvegarder le patrimoine culturel pour tous les peuples du monde, elle peut ainsi convoyer des connaissances scientifiques en langue maternelle. Dans le cadre de l’INDH, la télévision amazighe doit harmoniser ses programmes par des données instructives visant à préserver le patrimoine amazigh et puisque le ministère de «l’éducation national marocain» néglige arbitrairement notre langue, TV8 doit intégrer dans ses programmes des cours de lutte contre l’analphabétisme. Il y’a des décennies, à l’instar des pays démocratiques, le gouvernement indien a décidé d’intégrer les émissions de télévision dans un vaste programme national d’éducation et de développement: les émissions représentent, par exemple, les conseils médicaux et d’hygiène, des techniques de culture plus efficaces et aussi la littérature, afin d’essayer d’élever le niveau de vie de la population. La télévision amazighe doit ainsi jouer le rôle capital dans la dimension culturelle au niveau national et international, elle doit viser l’intégration rationnelle de l’amazigh dans les médias nationaux, rectifier l’image apocryphe que ces derniers donnent à l’amazighité et répondre à tous les besoins et les attentes de la société civile. Elle doit participer effectivement à la reconstruction de l’espace de la mémoire amazighe d’où son développement doit s’inscrire dans le cadre global de la problématique identitaire. Pour éviter le handicap au décollage de la langue amazighe, la chaîne nationale amazighe doit contribuer efficacement à l’aménagement de la langue amazighe standard au lieu de: «TV8 da ttyattaf s tachalhite, tarifite, tamazight d’ousoughl s’taârabt» car au sud, au centre et au nord du pays nous sommes tous Imazighen et nous devons tous parler: «la langue Tamazight». Je ne déprécie pas les efforts déployés par le directeur et le personnel employé à la TV8, mais je les exhorte à améliorer la qualité des émissions, ils doivent, en parallèle des nombreuses chaînes de télévision arabophones qui font adopter certaines idées sur l’opinion publique pour influencer le choix arabe et éliminer tout ce qui est concurrent, se soucier primordialement aux normes de la prononciation qui visent la réduction du volume du mépris et de la dialectisation de la langue amazighe, ils doivent sensibiliser les téléspectateurs et réhabiliter la mémoire collective nationale pour concrétiser le projet de l’édification d’une société démocratique, tolérante et réconciliée avec elle-même on n’exclut pas une éducation islamique fondée raisonnablement sur les bases d’un islam concret et loin de toute signification équivoque ou fanatique. Les intellectuels de tendance confondue, qui partagent la même orientation avec les partis politiques arabistes de gauche et de droite, recommandent l’exclusion et la mort des dialectes marocains, faisant allusion à la langue «Tamazight», ils prônent en parallèle la politique de l’arabisation rapide et forcée!! La position manifestement arrogante du pouvoir politique marocain qui incarne l’idéologie arabiste promulgue, au nom du ministère de l’enseignement public, «la charte de l’éducation et de la formation» pour arabiser le reste des marocains non encore arabisés! Cette charte affirme indûment le caractère arabe du pays et place la langue tamazight en deçà des autres langues étrangères! Si le grand roi amazigh Massinissa disait: «l’Afrique aux africains», nous disons aujourd’hui: Tamazight aux imazighen. Convaincu par la légitimité de la cause amazighe, le Mouvement Culturel Amazigh qualifie impétueusement cette décision de: discriminatoire! Le sombre pronostic, sans raison fondée, réalisé par feu Abdelwahhab Benmansour qui rêvait que la durée de vie des dialectes amazighs ne dépasserait point cinquante ans, est un acte flagrant de la détestable discrimination raciale!! Cette étrange conception constitue incontestablement la négation pure d’une réelle démocratisation sociale, politique et économique. Devant cette vision énigmatique les militants consciencieux de diverses tendances politiques s’interrogent sur le sens des nouvelles orientations politiques et formulent des appels à une réforme constitutionnelle en vue d’asseoir la délimitation, sans ambiguïté, des responsabilités des membres du gouvernement en recommandant la loi de la concertation étroite avec la masse populaire et le partage des pouvoirs. L’ancien président français Georges Pompidou disait: la télévision française est d’abord la voix de la France. C’est ainsi que pour nous la télévision amazighe doit être automatiquement la voix des Imazighen : (la voix du peuple). La chaîne de la télévision amazighe est à présent le seul moyen disponible pour promouvoir notre langue nationale: Tamazight.

Si, dans le cadre des libertés publiques, le Maroc fait parti des Etats qui ont ratifié le pacte international relatif aux droits civils et politiques qui considère que: «conformément aux principes énoncés dans la Charte des Nations Unies, la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénable constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde». Et, considère que: «toute personne a droit à la liberté d’expression; ce droit comprend la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce, sans considération de frontière, sous une forme orale, écrite, imprimée, artistique, ou par tout autre moyen de son choix». C’est ainsi que la TV8 peut et doit diffuser librement ses émissions, elle est en conséquence responsable devant le peuple, elle est contrainte à choisir librement les programmes contenant des émissions particulièrement attrayantes et ayant trait aux principes de la culture et de l’identité amazighes conformément à l’éthique professionnelle, et, elle doit mettre en exergue les atouts de la civilisation amazighe à travers notre glorieuse histoire. Ainsi, le temps de risquer l’incarcération ou la censure des textes est révolu; à cet effet, le public amazigh considère que le programme télévisé n’est pas un simple divertissement, on y voit une forme d’expression qui doit véhiculer des messages signifiants et prendre part dans le contexte politique et social de l’époque. Les programmes télévisés doivent répondre à la propension et aux besoins de la volonté des militants soucieux de la cause amazighe au lieu de se précipiter à diffuser et rediffuser des programmes désuets. En France, après la seconde guerre mondiale, les auteurs s’exprimaient avec force sur des sujets qui les révoltent contre les abus de la justice, l’absurdité de la guerre, les horreurs du nazisme et contre le racisme etc. aujourd’hui une autre forme de textes contestataire apparaît avec le rap. La chanson intitulée : «le déserteur» de Boris Vian a été diffusé en France en 1954, dont l’extrait suit:

«Refusez d’obéir refusez de le faire

N’allez pas à la guerre

Refusez de partir

S’il faut donner son sang

Allez donner le votre»

Aujourd’hui, le peuple amazigh est victime de la politique de l’exclusion et de la marginalité sociale, économique, politique et malheureusement médiatique! Il paye des pots cassés et il risque à perdre tout! On remarque, malheureusement, l’absence des artistes est des intellectuels militants amazighs à la chaîne de télévision de la SNRT : TV8! En raison de leur ambition, des artistes doués de grands talents musicaux ont pu réaliser beaucoup de progrès. Sans conteste, le chanteur et violoniste amazigh Oulghazi Bennaceur qui se trouve aujourd’hui dans une situation précaire, sachant qu’il a à sa charge des enfants dont l’éducation exige des moyens qui le dépassent! Il est le premier chanteur amazigh à apparaître à la télévision nationale, il a placé la chanson amazighe au sommet de la créativité, il est au crépuscule de son existence et de son art, il se trouve sans énergie et sans espoir, il est en retraite sans retraite, sans ressources et sans aucun soutien !! Personne n’aurait pensé qu’il adviendrait de cet ancien chanteur qui pendant longtemps, s’est taillé la part du lion à la RTM division amazighe, cette vérité fait aujourd’hui la figure d’un passé révolu. Espérant qu’il ne fasse pas l’objet d’une mémoire oubliée, il est manifestement temps que l’Etat de droit apporte des aides à ceux qui ont fidèlement contribué à l’essor de l’art populaire dans notre pays. Imaginez-vous la situation des nombreux artistes qui ont contribué au développement de la chanson populaire sans aucun soutien ni garantie sociale et, à la vue de tous les responsables, et sans ressource, ils souffrent les derniers jours de leur existence ! La culture amazighe vit sûrement un déclin prévisible, elle n’est pas reconnue par la constitution «antidémocratique» de l’Etat de droit arabo-islamique. En effet, la télévision en tant qu’invention est un avantage au service de la société, mais il faut se doter d’une aptitude intellectuelle et morale et jouir de la réputation d’un esprit fort pour condamner les programmes au fiel dans le miel que la télévision pourra nous apporter.

Alors que la résolution des problèmes de la nation, qui sont l’apanage des hommes politiques, doit se régler par un dialogue constructif, il est clair que la solution durable aux problèmes de l’amazighité avec les médias nationaux ne peut-être librement opérée que par la volonté politique de l’Etat de droit dit: musulman (qui doit d’abord être digne de ce nom), fortement marqué par le soutien absolu des forces politiques qui étayent ce principe et solidement appuyé par le consentement de toutes les classes populaires. Cette volonté doit supposer, en effet, un pacte social clair et ferme fondé sur l’égalité des races humaines conformément aux préceptes du saint coran qui dit: «oh humanité! Nous t’avons crée mâle et femelle, et nous t’avons dispersé en nations et tribus afin que vous puissiez vous reconnaître», ensuite, elle doit être acceptée par la société civile qui doit particulièrement et catégoriquement refuser l’intolérance et la xénophobie. A cet effet, je lance un appel pressant aux imazighen clairvoyants et à toutes les consciences vivantes pour conjuguer tous les efforts et soutenir la cause amazighe afin de satisfaire toutes ses revendications légitimes.

Conformément à ce qu’exige la situation de l’époque actuel, la revendication de la reconnaissance constitutionnelle de l’amazighité: civilisation, culture, identité et langue revêt une grande importance. Sachant que l’amazighité est la propriété de tous les marocains, cette réclamation est loin d’être une affaire d’ethnie ou de race elle est, en revanche, une question essentiellement nationale. Quoi qu’il advienne, le peuple amazigh revendique légalement ses droits naturels: la promotion de la langue Tamazight et son intégration dans le cursus scolaire et dans les médias et dans les institutions de l’Etat; aussi, le prolongement des émissions de la radio et de la télévision en langue tamazight à 24 heures sur 24 est en conséquence une revendication constitutionnelle et civilisationnelle qui, dans le cadre du choix éthique, ne doit pas souffrir du mutisme ni de la négligence de l’Etat de droit.

 

 

 

 

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