Mots et choses amazighs (suite)
La préfixation
et la
suffixation : Une technique linguistique efficace
Par: Ali
Amaniss
« En fait, beaucoup de locuteurs pourraient facilement augmenter
leur bagage lexical de 2000 à 3000 mots s’ils connaissaient bien une
dizaine de préfixes, une trentaine de suffixes et une centaine de
radicaux fondamentaux. Plutôt que d’essayer d’apprendre les mots un
par un, mieux vaut posséder la « machine à fabriquer les mots. »
Jacques Leclerc
Introduction
Une des caractéristiques des langues Romanes (
français, anglais, allemand…) est leur capacité à produire, à
construire, à engendrer, à dériver, de nombreux verbes à partir d’un
unique verbe de base pris comme référence (une racine), et cela
grâce à une technique linguistique simple mais très efficace qui est
la technique de préfixation et de suffixation. Il suffit d’accoler
un suffixe ou un préfixe à un radical, qui est souvent lui-même un
verbe, pour changer son sens et sa signification.
Pour commencer, prenons un exemple en
français. A partir du verbe porter, la langue française
produit, grâce aux préfixes (em, ex, im, ra, re), les verbes
suivants : porter, em-porter, ex-porter,
im-porter, ra-porter, re-porter.
C’est la même chose avec le verbe mener,
en utilisant les préfixes (a, ra, em) le Français produit les verbes
suivants : mener, a-mener, ra-mener,
em-mener.
A la place de
créer un verbe totalement différent pour chacune des actions
ci-dessous, la langue française réutilise le même verbe en lui
ajoutant un préfixe. Ce qui constitue une économie linguistique
considérable de tout point de vue. Une économie dans les
possibilités lexicales et une facilité dans l’apprentissage de la
langue, notamment dans le processus de mémorisation pour les gens
qui l’apprennent et ceci grâce à une opération d’association des
idées.
En anglais c’est la même chose, à partir du verbe to pose,
cela donne : to pose, to ex-pose, to im-pose, to de-pose,
to op-pose, to sup-pose.
Le tamazight utilise la même technique
linguistique de préfixation et de suffixation pour la dérivation de
nouveaux verbes. Pour une meilleure compréhension de notre exposé,
nous indiquons que les verbes sont généralement donnés sous leur
première personne de l’impératif, comme le font habituellement les
amazighizants. Cette forme représente l’équivalent de l’infinitif en
langue française. Cependant, pour plus de clarté de l’exposé, nous
ajoutons la troisième personne du singulier au passé.
Les suffixes
Prenons un premier exemple qui est commun à
l’ensemble des parlers, à savoir, les particules de direction qui
sont la particule de rapprochement (d) et la particule d’éloignement
(n). Avec ces deux simples particules qui suffixent les verbes,
tamazight ajoute à son patrimoine de verbes, deux verbes
supplémentaires à partir d’un verbe pris comme référence (base,
racine.)
Exemple :
Awiy,yiwiy (mener,
porter)
awiy-d, yiwiy-d
(ramener, rapporter)
awiy-n, yiwiy-n
(emmener, emporter)
Ces deux particules situent la direction de
l’action par rapport au locuteur qui donne les ordres, comme le
montre la figure. La particule (n) permet d’éloigner l’action de lui
awiy-n (emporter), alors que la particule (d) permet de
rapprocher l’action de lui awiy-d (rapporter).
Ces deux particules suffixent pratiquement
tous les verbes de la langue amazighe. Nous donnons ci-dessous une
liste de ce genre. Nous donnons les verbes dans le cadre d’une
phrase afin de faciliter leur compréhension.
sers agherum, isers agherum
(pose le pain)
sers-n
agherum, isers-n agherum (pose le pain là-bas)
sers-d agherum, sers-d agherum
(pose le pain de ce côté-ci)
niy iyyis, iniy iyyis
(chevaucher le cheval)
niy-n iyyis, iniy-d iyyis
(chevaucher le cheval [pour y aller])
niy-d iyyis, iniy-n iyyis
(chevaucher le cheval [pour revenir])
amezv aman, yumezv aman
(tiens l’eau)
amezv-n aman, yumezv-n
(tiens l’eau)
amezv-d aman, yumezv-d
(rapporte)
Note :
En général, la
particule (n) est utilisée pour montrer quelque chose qui est loin
du locuteur. En plus de son utilisation comme suffixe des verbes et
de certaines prépositions (ar, ar-d, jusqu’à), elle est
également utilisée pour construire les pronoms démonstratifs
dans la
quasi-totalité des parlers comme le montre l’exemple suivant.
Exemple :
wann
(celui-là), (en tachelhiyt) gh-wann (celui-là)
tann
(celle-là), (en tachelhiyt) x-tann (celle-là)
winn
(ceux-là), (en tachelhiyt) gh-winn (ceux-là)
tinn
(celles-là), (en tachelhiyt) x-tinn (celles-là)
La particule (d)
quant à elle est utilisée dans la direction de l’interlocuteur pour
construire d’autres pronoms démonstratifs.
Exemple :
wad-degh
(celui-ci), (en tachelhiyt) gh-wad (celui-ci)
tad-degh
(celle-ci), (en tachelhiyt) x-tad (celle-ci)
wid-degh
(ceux-ci), (en tachelhiyt) gh-wid (ceux-ci)
tid-degh
(celles-ci), (en tachelhiyt) x-tid (celles-ci)
Les particules
(n) et (d) peuvent être doublées selon le contexte dans lequel elles
interviennent, mais l’idée reste la même, le (d) ramène l’idée vers
le sujet et (n) l’éloigne de lui. Le phonème « gh » est souvent
prononcé en tachelhiyt comme un « x ».
Les préfixes
Les préfixes sont également utilisés en
tamazight pour réutiliser un seul verbe-racine et en fabriquer de
nouveaux.
Le préfixe (s) ou
(ss)
Le préfixe (s) ou (ss) ajouté au verbe a pour
fonction de changer la direction de l’action. Son absence signifie
que cette action est relative au sujet du verbe et sa présence
signifie qu’elle est dirigée vers un objet extérieur au sujet.
Prenons des exemples :
mun, iman
(accompagner, rejoindre)
s-mun, i-s-man (faire accompagner, joindre, lier, relier,
coller)
niy, iniy
(monter soi-même sur quelque chose)
s-niy, i-s-niy
(faire monter quelqu’un sur quelque chose)
ggez, iggez
(descendre soi-même)
su-ggez, i-su-ggez
(faire descendre, baisser)
irid, yarud
(être lavé soi-même)
ss-ired, i-ssu-red
(laver, se laver)
arew, yirew
(accoucher)
ss-irew, i-ss-irew (faire accoucher [sage femme])
amezv, yumezv
(tenir)
ss-imezv, i-ss-umezv
(faire tenir, accrocher, coller)
Les suffixes
mis en jeu dans les exemples ci-dessus sont basés sur la lettre (s).
Dans certains cas, il suffit d’un seul (s) et dans d’autres cas, il
en faut deux (ss). Comme dans le cas des particules (d) et (n), les
suffixe (s) et (ss) sont ajoutés pour préciser la direction de
l’action par rapport à l’interlocuteur. L’absence du préfixe
signifie que l’action est éloignée du locuteur et sa présence au
début du verbe signifie que l’action se rapporte au locuteur.
Ce (s) ou (ss) ajouté aux verbes dans la langue amazighe est
semblable aux verbes pronominaux en langue française, comme dans (se
rappeler, se laver, se coucher, s’amuser)… Néanmoins, l’action des
verbes en français se reporte à l’interlocuteur lorsque la particule
(se) est présente et elle se reporte à autre chose que
l’interlocuteur lorsque la particule (se) est absente. En tamazight,
c’est le contraire qui se passe, la présence de (s) ou (ss) éloigne
l’action et son absence la rapproche.
Le préfixe (m) ou (mm)
En plus des
particules (s) et (ss), il existe d’autres particules telle que la
particule (m) ou (mm) qui préfixe les verbes et qui est destinée à
joindre l’action entre au moins deux objets, comme dans l’exemple
suivant :
m-iyabbayen awal (ils ne se parlent plus),
mm-nenghan (ils se sont tués),
m-iyawalen tichirratin n sen (chacun a épousé la fille de
l’autre [entre familles]),
da tte-m-gheran g temgheriwin (ils s’invitent pendant les
mariages.)
Nous donnons d’autres exemples en mettant en évidence la
particule ajoutée aux verbes :
gher, ighura
(étudier soi-même)
ss-gher, i-ss-ghura (enseigner à quelqu’un)
mm-gher, imm-ghura (s’appeler entre personnes)
negh, inegha
(tuer)
ss-negh, i-ss-negha (faire mal, provoquer la douleur)
mm-negh, immengha
(s’entretuer)
Le préfixe (tt)
Il existe d’autres particules tel que le (tt) qui permet de
dériver des verbes qui sont des sortes de « participes
passé », mais conjugables sans avoir recours à un
auxiliaire « avoir » ou « être » comme en français, comme dans les
exemples suivants :
wet, iwet
(frapper)
ttu-wet, i-ttu-wet
(être frappé, être gâté)
Le préfixe (n)
Il existe
également une autre particule qui est le (n). L’exemple suivant
permet de le montrer. Mais il est probable que la particule (n) soit
une transformation de la particule (m). Cependant, j’insiste que le
verbe suivant avec la particule (n) existe dans la région du centre
du Maroc et qu’il est quotidiennement utilisé.
feru, ifera (réconcilier, résoudre, solutionner)
n-firi, i-n-fara (se réconcilier, se résoudre,
mutuellement, être résolu)
Le préfixe (l)
Un autre préfixe
est (l). Il est accolé à certain verbes pour en dériver d’autres.
Bbiy, ibbiy (couper)
m-yabbay, i-m-yabbay (se déchirer mutuellement quelque chose)
l-biy, i-l-biy (déchirer brutalement en tirant avec les dents)
Combinaison de particules
Deux ou
plusieurs particules ci-dessus peuvent intervenir ensemble dans la
formation d’un seul verbe. Cette technique combinatoire permet
d’augmenter davantage le nombre de verbes et par conséquent les
possibilités linguistiques pour mieux exprimer les idées avec
précision et détail. Prenons l’exemple suivant :
amezv, yumezv
(tenir)
ss-imezv-d, i-ss-umezv-d
(faire tenir, accrocher, coller, du côté de l’interlocuteur)
ss-imezv-n, i-ss-umezv-n
(faire tenir, accrocher, coller, du côté opposé)
Ici ce sont les particules (ss) et (n), (ss)
et (d) qui sont combinées autour d’un radical qui est (amezv).
Il existe également d’autres possibilités, (m) et (s), comme dans
l’exemple suivant.
negha, inegha
(tuer)
ss-negha, i-ss-negha (faire mal, provoquer la douleur)
mm-negh, i-mm-negha
(s’entretuer)
mm-s-negh, i-mm-s-negha (s’entretuer, se faire mal
mutuellement)
On dit par
exemple : Mm-s-neghan ighfawen, ils se sont réciproquement
fait mal à la tête (ils se sont dérangés l’un l’autre, ils se sont
embêtés les uns les autres.)
L’autonomie des verbes construits
Si nous voulons résumer quelques des particules apposées aux
verbes pour changer leur sens, nous écririons, en partant du verbe
yiwiy (mener, porter), ce qui suit :
awiy, yiwiy
(porter)
awiy-n, yiwiy-n (apporter vers le côté opposé à
l’interlocuteur)
awiy-d, yiwiy-d (apporter vers le côté de l’interlocuteur)
ss-iwiy, i-ss-iwiy (faire emporter par de l’eau)
m-iyaway, i-m-iyaway (s’engager mutuellement dans des
mariages)
Ainsi, à partir d’un seul verbe, le génie du tamazight en
construit quatre autres en leur apposant des préfixes ou des
suffixes, basés sur les lettres (n), (d), (s), (m), qui changent
chaque fois leur signification pour convenir à d’autres contextes
autres que le contexte initial du verbe originel.
Il faut voir que les spécificités de la conjugaison du tamazight
font que le préfixe ajouté à un verbe peut ne pas être constamment
au début du verbe conjugué comme nous le voyons ci-dessus avec
ss-iwiy, i-ss-iwiy. La particule (ss) se retrouve au milieu du
verbe pour la troisième personne du singulier du verbe conjugué au
passé. Mais cela ne veut pas dire que le verbe n’a pas été préfixé
comme nous l’avons vu avec la première personne de l’impératif du
même verbe.
Une fois les
verbes ainsi construits avec des suffixes et des préfixes, ils
deviennent des verbes autonomes dans leur conjugaison, dans leurs
dérivations (noms, participe passé…) Pour cela, nous donnons des
exemples pour mieux apercevoir que cette autonomie des verbes est
quasi-intégrale, du moins pour l’ensemble des verbes que nous avions
passé en revu.
Prenons un
premier exemple. Le verbe qqar, iqqur (être d’aspect dur) est
un verbe duquel est dérivé le nom taghart < taqqart
(l’aspect dur d’une chose). En tamazight la lettre (q) passe
phonétiquement en (gh) notamment lorsqu’elle est doublée. L’autre
nom que ce verbe permet de dériver est taghurart <
taqqurart (la sécheresse.) Avec la particule (s), le verbe
qqar, iqqur, donne s-gher, i-s-gher < s-qqer, i-s-qqer
(faire sécher.) Ce verbe donne deux noms. Le premier est
isgharen (le bois de cuisine ou de chauffage séché avant son
utilisation) qui est souvent utilisé dans cette forme plurielle (son
singulier devrait être asgher.) Le deuxième nom que ce verbe
donne est asaghur (la luzerne séchée au soleil pour alimenter
les bêtes en hiver.) Nous voyons que la dérivation des noms à partir
des verbes préfixés est totalement autonome.
Un autre
exemple. Avec le verbe irid, yarud (être lavé), nous
retrouvons le nom tareda (lavage). Avec la particule (ss) ce
verbe nous donne ss-ired, i-ss-ured (laver). Dans certaines
régions amazighophones, les femmes se regroupent souvent pour faire
la lessive près d’un canal d’eau, la rigole, tarugwa, tiruggwin.
Cet endroit s’appelle amessird, imessirden. Ce nom dérive du
verbe messird, imessird qui est un verbe très rare où deux
particules (m) et (s) sont en jeu. La signification de ce verbe est
qu’on lave ensemble les habits des uns et des autres. D’ailleurs
amessird est un lieu symbolique qui traduit la vivacité de la
vie communautaire chez les Imazighen et où toutes les informations
de tamazirt circulent.
Pour la
conjugaison, il est clair que tous les verbes ainsi dérivés se
conjuguent normalement sans aucun problème. Nous préférons ne pas
donner d’exemple afin d’éviter d’alourdir l’exposé.
La préfixation et la suffixation
des noms
La technique de préfixation n’est pas
spécifique aux verbes. Elle est également utilisée avec les noms qui
ne dérivent pas nécessairement de verbes préfixés. Prenons les
exemples suivant.
Le suffixe (d)
Zun
(comme) est une proposition qui sert à la comparaison et l’analogie.
Elle peut être utilisée avec ou sans la particule (d).
Zun ur djin izveri Udera tiyeni
(comme si Udera n’avait jamais vu les dattes.)
Zun as iga ighef amellal
(Comme s’il avait des cheveux blancs.)
Mais elle peut également être utilisée avec le
suffixe (d), zun-d
Zun-d
waddegh zun-d wa (Ces deux choses sont identiques)
Zun-d, zun-d
(abréviation de la dernière expression)
Certains
parlers utilisent l’expression gh-zun-d à la place de
zun-d, mais cela n’enlève rien à l’utilisation de la technique
de suffixation.
Le préfixe (ag)
La particule
(ag) permet de dériver, des noms à partir des verbes. En général,
elle est ajoutée au verbe en lui appliquant des modifications dues à
la phonétique et à l’articulation spécifique à tamazight.
Ig-zdew, (ou
ag-zdew), pl. ig-zdewen, est un mot qui dérive du
verbe zdew, izdew (s’incliner, s’abaisser.) Il est
d’ailleurs fort probable qu’il a la même racine que ddaw (en
dessous, en bas), tadawet, tidiwwa (le dos, la pente), mots
qui tournent tous autour de l’idée d’inclinaison.
Ag-mmun,
ig-mmunen, prononcé igmmunn (parcelle du terrain
cultivé dans un champs), le verbe impliqué ici est mun
(accompagner, rassembler), qui donne avec le préfixe (s), le verbe
s-mun, i-s-man (raccorder, rattacher, relier, concilier.) En
effet, agmmun a un rôle de « rassembleur » de certaines
plantes sur la même surface du champ. Cette surface est délimitée
par une petite digue (tigitt, tigitin), mot qui dérive
du verbe (g, iga) qui permet d’arrêter l’eau autour de
ces plantes.
Ag-nesu
(l’intérieur), est un mot qui dérive du verbe (nes, inesa)
(passer la nuit, s'abriter pendant la nuit), ag isena (lit.
là où il a passé la nuit). L’intérieur des maisons, des tentes, est
en effet un lieu pour se mettre à l’abri pendant la nuit.
Ag-wlim,
igwleman, (peau traitée de l’animal, mouton en général,
sur laquelle le pain est préparé dans les compagnes.) Nous savons
que ilem, ilemawen, signifie la peau, ce qui suggère que ce
nom dérive de ce nom. Mais nous pouvons également suggérer que ce
nom dérive du verbe llem, illem (tordre, filer) à cause de la
manière dont ce pain est préparé avant d’être mis dans le four.
La particule
(ag) est une particule étymologiquement dérivée, semble-t-il, du
verbe (g, iga.) En effet, si nous analysons les noms
ci-dessus dans lesquels elle intervient, nous constatons aisément
que chacun a un rôle qu’il fait, une fonction qu’il
accomplit.
Le génie linguistique du
tamazight
Cette technique est évidemment utilisée au
quotidien, comme l’agglutination, par les gens parlant le tamazight
sans l’avoir nécessairement étudiée et sans avoir le plus souvent
conscience qu’ils l’utilisent. C’est un mécanisme linguistique
intrinsèque et inhérent à tamazight et il lui donne énormément de
force surtout si cette technique est exploitée d’une manière
consciente par les linguistes pour élargir son lexique à différentes
situations qui le nécessite.
Si nous ajoutons la technique d’agglutination
de la langue amazighe à cette technique de préfixation et de
suffixation, nous obtenons au moins deux caractéristiques
linguistiques primordiales et fondamentales du génie linguistique du
tamazight. Les deux techniques ci-dessus sont des caractéristiques
notamment des langues romanes (une branche importante des langues
indo-européennes.) Ces dernières utilisent depuis déjà des milliers
d’années un alphabet adapté à leurs besoins et qui a prouvé son
efficacité dans ce domaine. Pour mieux rendre compte du génie
linguistique amazigh, pour mieux aider à une évolution naturelle du
tamazight, il n’y a donc pas meilleur alphabet que les caractères
latins pour mettre en relief d’une manière équivoque l’ensemble de
ces caractéristiques dont la plupart restent à découvrir.
Une technique
universelle
Les mots dans les exemples ci-dessus peuvent
ne pas être compris par tout le monde vu les différences
dialectales, mais un peu de réflexion sur votre propre parler peut
vous révéler facilement l’existence des mêmes techniques qui sont
universelles à l’ensemble des parlers du tamazight malgré les
quelques différences dialectales qui peuvent se retrouver entre eux.
Ces différences sont d’ailleurs artificielles et chaque personne
connaissant l’un, peut facilement passer à l’autre en peu de temps.
Ali Amaniss