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le train de l’enseignement de tamazight a raté son rendez vous- l’ascenseur pédagogique est en panne par : m. mazisse bahaddou, lycee sidi daoud (ourzazate)
on attend la rentrée scolaire avec impatience mais la rentré politique bouillonne et menace les sièges. la rentrée agricole quant à elle dépend de quelques journées diluviennes qui ne viennent pas. la rentrée sociale connait tant de frictions que de tensions. cette situation a causé la panne de l’ascenseur social. l’automne annonce une sécheresse politique dure et il prévoit une aridité pédagogique catastrophique. certains despotes obscurantistes ont été déboulonnés, d’autres tyrans aveugles ont été détronisés, une autre bande de dictateurs a de la frousse et elle tremblote. ils parlent du printemps arabiste, mais nous avons déjà parlé du printemps amazigh depuis les années 80. la chute des régimes arabes qui se nourrissent du despotisme et du totalitarisme et de la dictature a été un soulagement pour la question amazighe. en lybie par exemple, les imazighens ont joué un rôle primordial dans la révolution contre la tyrannie et dans l’émancipation de leur pays. on parle pour la première fois de la question de tamezgha et nos drapeaux brandissent en haut sans aucune crainte. en tunisie les imazighens sont fiers de parler de leur identité et de préparer leur projet social et sociétal. l’association tunisienne pour la culture amazighe voit le jour après la chute du régime de zine. en egypte on réclame nos droits, on s’impose peu à peu.le peuple de siwa n’ a pas oublié les gloires du roi amazigh shechongue qui a pu s’ emparer du pouvoir pharaonique en 950 avant jésus christ .on a mis du temps pour arriver à cela mais peu importe. par contre au maroc le train de l’amazighité a dévié de ses rails et l’ascenseur pédagogique est en panne. les rails sont ‘ils rouillés? le train est -t-il dépiécé? ou le pilote a t’il perdu sa boussole? ou peut être le quai souffre d’une moisissure puante. l’année scolaire 2011/ 2012 devrait connaitre l’intégration de la langue amazighe dans le cycle collégial. mais ce processus s’est bloqué aux environs des monts de l’école primaire avant son démarrage. elle a besoin d’un plan de sauvetage pour qu’elle puisse survivre. a l’aube de la constitutionnalisation de la langue amazighe; le tamazight est toujours enfermé derrière les portes et les barreaux de la cuisine gouvernementale qui prépare des plats dégoutants et amers. malheureusement ils sont servis et avalés sans aucune manifestation. les cahiers de charge ne sont pas respectés. les promesses ne sont pas tenues et les décisions sont entravées. la question qui se pose à qui profite tout cela? il suffit de faire une analyse détaillée et personnelle pour comprendre que les forces ténébreuses nidifient encore pendant le printemps amazigh. ces mêmes mains sales qui empêchent l’oiseau de s’envoler loin de cette voie tortueuse. elles veulent falsifier notre histoire en nous réduisant à une population minoritaire qui ne mérite pas d’avoir sa propre langue et qui n’est pas digne d’une vraie école. cet état des choses s’explique par les raisons suivantes : primo l’absence d’une réforme éducative qui prend en considération les aléas de la mondialisation tout en protégeant l’authenticité de son pays. secundo l’ircam se jette les pierres avec le ministère de l’éducation nationale. en plus les académies sont incapables de prendre les décisions régionales tant que les décisions nationales et centrales ne sont pas claires et restent toujours ambigües. a vrai dire nous sommes loin de faire une critique de l’enseignement de la langue amazighe au maroc puisque ce dernier n’existe pas et n’aura pas lieu. il est embourbé avant de voir la lumière .ce projet s’est arrêté au bout du sixième terminus ou la sixième année de l’école primaire. la note de cette langue a été éliminée du bulletin de l’élève et ne fait plus partie du système évaluatif et de l’évaluation sommative. on commence déjà à lui rendre un grand hommage en lui faisant de belles funérailles et un bel autodafé (bruler vif). les rites funèbres sont bien préparés et le corbillard est prêt à se diriger vers le cimetière des langues maqbarate al loughate. l’ enterrement vient de se faire devant tout le monde grâce aux efforts louables du ministère de l’ enseignement , de l’ ircam , de l’ état et les académies . que dieu vous bénisse que dieu ait votre âme ma chère langue amazighe. tu es poignardée par l’oubli et l’indifférence et le dédain. revenons au programme d’urgence 2009/ 2012 qui nous a couté les yeux du peuple sans consacrer aucune ligne à la question amazighe ni dépenser aucun sou en sa faveur. alors le fait de dire qu’on a intégré la langue amazighe dans le processus pédagogique de l’école marocaine c’est la plus grande bassesse qui soit. c’est vraiment une mascarade qui explique un marasme idéologique grave. donc il ne faut trop rêver dans la mesure ou l’ école marocaine a connu une catastrophe du jamais vu depuis les années 80 . par conséquent le taux de chômage augmente, les diplômés se suicident s’immolent et, l’émigration clandestine reste la dernière issue des jeunes. alors comment voulez vous qu’un gouvernement élu par lui même se casse la tête avec un dossier épineux à savoir l’enseignement de tamazight ? comment voulez vous que vous restiez les bras croisés et vous attendiez que les autres fassent le travail à votre place ? eux, ils disent qu’ ils ont d’ autres chats à fouetter et vous vous contemplez votre destin et vous vivez au jour le jour. tout citoyen est sensé savoir que le lancement de n’importe quelle réforme commence par l’école publique. l’enseignement des sciences est une priorité mais l’apprentissage des langues reste un fondement de base. pour ce faire la langue maternelle doit être réhabilitée valorisée et protégée contre les aléas dogmatiques et racistes. les études neurolinguistiques ont bien démontré que la maitrise de la langue maternelle favorise la capacité mémorielle de l’enfant et développe la compétence neuronale. par conséquent les enfants sont dotés d’une grande confiance en soi et jouissent d’une certaine sureté psychologique. a partir de ce moment il tisse un lien affectif très fort avec sa classe et son école et par la suite avec tout son environnement. la langue maternelle renforce le sentiment d’intégration ; elle développe la piété filiale et enrichit l’attachement et l’appartenance à sa grande patrie qui est tamezgha. par conséquent le perfectionnement des langues étrangères devient très facile et moins couteux. on passe rapidement du stade de l’initiation du renforcement vers l’étape de la maitrise de la compétence linguistique lectoralle écrite et orale. c’est le contraire qui se constate à l’école marocaine; la majorité des élèves après douze années d’étude de la langue arabe et de la langue française arrivent au bac avec des difficultés de déchiffrage des problèmes de prononciation et des lacunes graves au niveau de la production écrite. ces données nous créent un profil de sortie dépourvu d’un bagage linguistique. par la suite l’étudiant découvre qu’il ne peut pas poursuivre ses études supérieures aisément. malheureusement la stratégie de l’enseignement cherche à former des têtes bien pleines et non pas bien faites. alors tout a volé en éclat dans la mesure où le programme d’urgence atteint ses limites et dépasse son ultimatum sans atteindre la cible et sans réaliser ses objectifs. ironie de sort! nos politicards sont de mauvais cuisiniers qui allument le feu et mettent la marmite sur le butane à gaz après ils font les courses. on ne sait plus par quoi va-t-on commencer? a leur surprise toute la maison s’embrase car ils n’ont jamais joué avec le feu. donc l’apprentissage de la langue maternelle reste primordial et crucial à condition de changer son statut et son rôle. la charte de l»education et de la formation stipule dans le levier relatif aux langues : «il faut renforcer la langue arabe et perfectionner les langues étrangères et s’ouvrir sur le tamazight». a partir de cette citation nous devons auparavant comprendre que l’enseignement de la langue amazighe est condamné à la chaise électrique avant de voir la lumière. on peut constater un grand décalage et un immense déphasage entre les instructions prônées et véhiculées par le nouveau palais royal et la commission de la charte d’éducation et de formation nommée par le régime du roi ‘hassan 2. aussi certains pionniers amazighophobes du conseil supérieur de l’enseignement considèrent la langue maternelle comme un frein pédagogique. d’autres font d’elle un élément facilitateur des autres langues ou un médiateur entre l’arabe et la culture occidentale. ne voyez pas que c’est un manque de sérieux, une absence de sens de responsabilité et une prostitution politique? ou tout simplement ils veulent se moquer des imazighens et leur dire: eh bien on vous a donné votre part de la tarte. on vous a donné votre télévision huitième chaine en l’occurrence la dernière, on vous a alphabétisé, on a intégré le tamazight à l’école primaire, vous recevez quelques miettes de pain, on vous a civilisé! mais la meilleure on a constitutionnalisé votre langue. qu’est ce que vous cherchez alors? qu’est ce que vous voulez d’autres ? qu’on casse vos clapets qu’on vous offre une belle fessée! vous n’avez qu’à fermez vos gueules ou vous allez disparaitre. mais n’oubliez pas que les habitants de tamezgha sont plus intelligents qu’on se moque d’eux et qu’on abuse de leur confiance. cette situation horrible nous laisse comprendre qu’ils y a des mains sales qui cherchent à spolier les acquis de l’amazighité réalisés depuis quelques décennies. peu importent les consignes et les commandements. ce qui compte c’est la concrétisation des objectifs et l’opérationnalisation des actes. la décennie éducative vient de prendre fin mais notre école patauge et nage dans les ténèbres. elle est proche d’un tâtonnement insipide et d’un bricolage superficiel que d’une vraie réforme, une réforme de fond. l’école souffre d’une hémorragie épouvantable . sur une civière rocheuse et épineuse elle sera transportée vers le programme d’urgence. ce même programme qui considère que la révolution pédagogique se fait par la peinture de la façade extérieure la restauration de quelques murs ébranlés et la distribution de quelques musettes vides. loin de tout cela. par ailleurs; la généralisation et l’ obligation de la langue amazighe doivent faire partie de notre programme de la réforme loin du bricolage pédagogique qui a caractérisé cette mauvaise expérience . insuffisance de formation, absence du matériel pédagogique, improvisation de l’action et indisponibilité du manuel. on peut dire alors que l’ école de la langue amazighe est un jeu politique mené par les politicards pour jeter de la poudre aux yeux des militants amazighe. si on parle un peu des compétences transversales, on se rendra compte que l’amazighité est complètement ostracisée et abolie du curriculum enseigné. en français l’élève marocain est initié à la littérature française et à l’histoire française surtout les aspects les plus lumineux tout en camouflant les barbaries de napoléon bonaparte de juan et lyautey. en arabe l’apprenti est plongé dans la poésie arabe et sa littérature et quelques mensonges historiques. on a gravé dans la mémoire de nos petits qu’ibnkhaldoun, aabasse ben fernasse et ajjouroume sont des penseurs et philosophes arabes. concernant l’anglais les marocains doivent étudier la civilisation américaine et anglaise et apprendre par cœur quelques chansons de bob dealan et de cat stevens et autres. nous nous ne sommes pas contre la dimension instructive et constructive des langues qui nous permettent l’enrichissement des valeurs humaines et l’ouverture sur d’autres mondes. or ce qui est ingrat c’est que la nouvelle génération, surtout avec les nouvelles technologies souffre d’une crise d’identité sans issue. par conséquent elle n’a aucune tendance à se reconnaitre dans sa langue maternelle, dans son histoire et dans sa terre. au contraire elle se sent fière quand elle cache son identité amazighe devant ses camarades arabisés. car dans sa conscience et son intra locuteur elle a toujours appris que le berbère ou l’amazigh prend une connotation péjorative qui signifie la barbarie et la sauvagerie. il s’agit tout simplement d’une stratégie globale qui vise l’attaque de l’amazighitude dans toutes ses dimensions. pour mener à bien cette machination infernale, la tache devient très facile en instrumentalisant l’école et l’ homme de demain. les petits enfants sont considérés comme une page blanche et les politicards peuvent les manipuler et les modeler à leur gré. l’économie quant à elle est matraquée par l’injustice ensemencée par le makhzen. la société est sous les plaques tectoniques de la stigmatisation de et de la discrimination. la culture amazighe est vendue à bas prix par le système diabolique des amazighobes. l’histoire est victime de la falsification et de la putréfaction. enfin n’ est ‘il pas temps de fermer les portes de l’école d’un makhzen effondré? ne serait t’il pas le moment de la destruction de ces boites de pierres moisies? ne voyez vous pas que l’école amazighe doit ouvrir ses portes à la veille du printemps amazigh ? que notre akal, notre tamaguite et notre awal soient perennisees ! ecrit par m.mazisse bahaddou, le 20 /10/2011
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