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L’Amazighité est un otage de la propagande orchestrée
Par: Zaid Ouchna (Goulmima)J’ai toujours su, et suis bien conscient, que je vis dans un environnement immergé par une propagande monstrueuse et qui a pour objet d’humilier et de dépersonnaliser la fierté du peuple Amazigh, auquel j’appartiens, pour qu’il ne se réveille plus dans la réalité. Comme beaucoup d’autres, j’en ai souffert, touché dans mon fort intérieur et blessé dans mon orgueil. Quoi de plus normal dans l’anormal! Ce qui ne l’est pas par contre, c’est que je ne puisse rien en faire à l’opposé, mais je me soignais tout de même en étant capable d’ignorer n’importe quel message qui en découlait. Elle n’avait pour moi aucune valeur. Je savais que c’était stupide, mais c’était plus fort que moi. «HADA MA ÄETTA LLAH!», C’était cela qui était exploité et s’exploite toujours. Aujourd’hui, je le sais, je me retrouve piégé par cette terrifiante et fâcheuse formule sur laquelle s’appuyait cette propagande justement. Elle dit: «Les berbères ne lisent pas, et s’ils lisent, ils ne comprennent pas. Quand ils comprennent, ils ne passent pas à l’action!». Comme dit l’autre, l’émotion crée la réalité et la réalité impose qu’on agisse. En effet, un sensationnel scénario de malhonnêteté intellectuelle et une programmation-neuro-linguistique ont été mis au point à l’encontre des Imazighen depuis 1936. Il fallait achever le travail de la guerre et obtenir des résultats à tous les coups. Un rituel d’initiation à la SS a été utilisé pour appâter le pauvre Amazigh, dominer ses esprits, casser son identité, bafouer ses valeurs, bref l’humilier par la technique de la manipulation et de la communication. La tête Amazighe doit se métamorphoser mais elle restera la même tête à combattre. L’Amazigh est un ennemi à visage de diable car il doit payer pour son insoumission pour les uns et pour les autres, ils devraient hériter d’un pays. Pour y parvenir, la France avait envoyé quelques marocains pour être formés aux Asturies en France et en Andalousie en Espagne pour faire fonction de propagandistes. Elle envoya également quelques agitateurs dans des zones frontières du Maroc dit »français». Leur mission à tous est révélée par la dépêche de Toulouse du 17 janvier 1937 qui écrivait: «La grande préoccupation du ministre de l’intérieur est d’établir l’autorité de ces groupes(!) sur les incontrôlables berbères. Casser tout repère pour ce peuple n’est pas un dilemme!». La manipulation à grande échelle est mise sur les rails pour résigner le peuple Amazigh dans les ténèbres. On devrait le contraindre à vivre en nocturne et que rien ne change jusqu’à son éclipse. Toutes les sources d’informations et de communications se contrôlaient scrupuleusement. Les journaux, les radios et même les chants se sont passé au peigne fin pour se dispenser de l’usage du mot «Amazigh». Lorsqu’on est contraint, les mots «barbare» en arabe ou «berbère» en français étaient préférés. Le mot d’ordre était (qui sévit toujours): «C’est d’afficher la gueule du bois sur tout ce qui est Amazigh sa langue, sa culture, ses régions, ses malheurs, ses catastrophes, sa famine enfin tout». Il ne doit pas avoir le droit de citer et personne alors ne pourra ainsi entendre un peuple muet. On devrait par contre l’insulter par insinuation, le diaboliser en le rendant responsable de tous les malheurs. La valeur d’une culture n’est plus analogue qu’elle soit savante ou abominable, qu’elle produise le bien ou qu’elle soit l’origine du mal! Quelle donne la vie ou qu’elle provoque la mort! Les spécialistes de la propagande sont employés à plein temps, ils usent d’une psychologie adaptée pour parler à l’inconscient des gens en annulant au passage l’intelligence. Ils voient comme normal de faire admettre aux autres une idée et son contraire à la fois. Après tout, il y a toujours des clients prêts à avaler et à consommer. Une opinion ça se travaille comme le reste! Ces méthodes devraient le forcer à croire à son mauvais sort et le monde dira que l’Afrique du Nord est «arabe». En 1952, quand l’expérience est désormais acquise, le panarabisme remplace la thèse par une razzia intense. Le 7 juillet 1952, le gouvernement de Jamal abdenasser met à la disposition des propagandistes une radio diffusion au Caire. Elle fût baptisée: «La voix des arabes». La propagande permanente est assurée, toutes les interrogations visibles de sensibiliser les convictions sont traitées. On entendait des chants «patriotiques» à la gloire de l’orient, on entendait «l’Istiqlal vous parle du Caire» - marocaine s’il vous plaît! Ici, la seule noble cause n’est rien d’autre que l’arabo-islamique. Ils allaient attirer une collaboration étroite avec «la résistance» algérienne en 1955. Le FLN voyait ainsi son image dans l’eau. Pour eux, l’Amazigh ne doit pas non seulement bien jouer le jeu, mais également il devrait se faire croire et se faire convaincre qu’il aime ça! Le moyen importe peu mais le sourire est ici obligatoire. Quand la France rentra chez elle, du moins militairement, la propagande la plus sauvage encore prenait complètement les choses en main, et rebonjour les dégâts. La machine infernale se met en route, produisant ainsi un bourrage de crâne à en crever à tout bout de champs. Cette propagande prêchait pour feindre un pseudo-monde de puissance, de liberté, d’honneur et de gloire mais aussi de sainteté. Un monde, - plus obscur plutôt- pour en faire un rideau contre les ténèbres. Tous ces fantasmes de prospérité et de pureté plongeait le peuple Amazigh dans un cauchemar d’horreur inénarrable. Tous ceux qui n’adhéraient pas à ses dogmes étaient considérés comme des traîtres. Pour elle, le peuple doit consommer tout ce que l’on lui donne comme une vache pendant que l’on lui tire le lait de ses mamelles. L’information était rayée totalement de son vocabulaire, il ne restait que la communication qui était donc au service de son éditeur. Tous les organes de presse étaient entre les mains des propagandistes, les journaux, l’agence nationale, les radios et les distributions mais également le téléphone arabe. On commença d’abord par baptiser déjà l’agence de presse nationale par «Maghreb arabe presse», nom qu’elle porte toujours, la couleur était donc annoncée. L’agence de distribution de presse (sochpress) est ficelée et interdite à tout étranger, l’épuration ethnique est de rigueur. Les ex journaux français et des imprimeries sont devenus leur propriété privée. Le filtrage est minutieux digne de celui de la Gestapo. Toute tentative d’un hors secte ne faisait que rire! La réaction du peuple se faisait attendre, elle est tout simplement absente. Le terrain était donc dégagé, l’enchaînement du processus se développe à merveille, pratiquement aucune opposition n’était en vue ! Dans un applaudissement à Rabat on distribuait des cadeaux (les postes des médias). La largesse se faisait avec l’aimable sourire comme au casino après avoir gagner un grand lot. Qui de Fès chérie, qui de Sale la cousine, qui de Ouazzan l’amour de toujours et qui de sidi Baba fils de Moulay Smail. Le jeu est devenu un vrai «llaâeb» au sens propre du terme.! Le lion quant à lui est blessé dans les montagnes et les souris par conséquence dansent dans les plaines! Le racolage des journalistes se base sur un seul critère: leurs facultés à s'assimiler de l’idéologie qu’on veut bien leur servir. Cela leur suffit pour fonctionner comme ils doivent c’est à dire comme ils ne devraient pas. Elle se focalise sur un but précis, c’est d’anesthésier le peuple. Toutes les vérités anciennes et actuelles ne sont que des bavures à fuir, afficher la gueule du bois sur les principales questions du peuple. Tout le monde doit se tourner vers un seul et unique horizon: l’Est. C’est la direction de la raison première, du sacré, de la vie et de la mort. Les «berbères» sont à formater pour en faire des arabes utiles! Cet engrenage a engendré des noms dignes d’être cités pour ne jamais oublier les malheurs, les humiliations, les insultes ( ils nous appellent des barbares avec des «R» boursouflés), des troubles de personnalité, le traumatisme psychique et le trafic de l’influence qu’ils nous ont fait subir à nous, et à bien des générations Amazighes. La liste suivante n’est pas exsaucive : Abdelkrim ghellab, Ahmed alaoui, larbi Messari, Idrissi kaitouni, Mustapha Alaoui1, Hamid berrada, Driss Kaitouni, Khalid jemmaâi, Mustapha alaoui2, Lboukili, Omar salim(version kayraouan), sellami (version oran), Said zadoq (et Cie), hassan fatih et (Cie), Touria souaf, Samira sitail,…etc. La liste est actualisée car après l’an 2000 il y a eu passation des consignes à la nouvelle génération. Souvent, ce sont leurs progénitures, des proches ou tout simplement des mercenaires de la plume, de l’insinuation, de l’image ou du son. Le comble c’est qu’ils se permettent le luxe de se décerner mutuellement à chaque fin d’année les meilleurs prix de la «presse», pardon de la meilleure propagande et du meilleur propagandiste! La presse amazighe elle n’existe pas, bien évidemment, car c’est seulement ahuri. L’interdit d’aujourd’hui, réside dans le non droit à la subvention, le non droit à la publicité et la mauvaise ou la non-distribution. Il n’y a que celle des militants : Tawiza, le monde Amazigh, Tasafut, et agraw et encore elle aussi est prohibée. Elle est défendue car tout ce qu’elle dit n’est jamais pris en considération, tous ses cris ne sont point retenus. Tous ce qu’elle soulève n’a aucune valeur et n’a qu’une seule et unique réponse: la sourde oreille. Lors des revues de presse, elle n’a jamais été citée. Nous n’avons guère vu dans des conférences de presse par exemple un Boudhan, Mme Amina ben cheikh, Hitous, Ahmed zahid, Muha ou Addi Sbaâi poser des questions en Tamazighet à un «officiel»! Non, il n’y a pas de presse amazighe. Si nous arrivons à écrire, pour s’informer «entre nous», c’est par ce que le système à adopter pour nous la politique du barrage. Oui, pour qu’il ne s’explose pas, il doit y avoir une ouverture pour «s'oxygéner». Je ne voudrai pas passer non sans signaler cette rencontre sur la «presse Amazighe» organisé à Rabat les 13 et 14 décembre ou on pose de mauvaises questions. «La presse Amazighe: état des lieux et perspectives!». De quels lieux parle-t-on? La vraie question est de dire: «Il n’y a pas de presse Amazighe, pourquoi? Au lieu de s’auto-submerger par le jeu de mot devenu par la force de l’usage disparate. Scientifique! Académique! Alors que tout cela n’est que mécanique! Parole d’un autodidacte scientifique! C’est comme dans des acrobaties causées par les jeux de ficelles ou l’illusion a toujours fait le reste. Le même engrenage s’est fait assister dans ses crimes par des pseudo intellectuels, je cite en exemple: un certain Harakat, Berrada, Ljabri, tous sont issus d’une organisation dénommée USFP. Ils insultaient le peuple Amazigh sans impunité aucune. J’ajouterai à ces noms Salem himmich et les kettanis qui interdisaient ce qu’ils voulaient, autorisaient ce qu’ils voulaient. Ils accréditent ce qu’ils voulaient et châtient ce qu’ils voulaient. Ils ont pu faire du Maroc utile un Maroc inutile et des gens utiles de ce Maroc inutile des gens inutiles. Fès est devenu capitale spirituelle, Rabat la capitale du pays est devenue la capitale de la culture arabe, Casa la capitale économique et Meknes la capitale Ismaâili (1/5 du territoire). Toutes des capitales, les leurs! Que nous reste-t-il alors? Ils ont fait de nous et de nos villes tout simplement des oubliés! Ghafsay bannie, Nador, Aknoul, tout l’Assif Mellulen, Khnifra, Ouaouizekhet, Tounfiyet, Imi n Lchil, Ain châir, Tana, Tadighoust , Tinjdad, Tinghir, Tazarin, Ouarzazat, Tamgrout, Tiznit,Tageldite n Tazerwalet, Assa, Ifni,…(4/5 du territoire) toutes bannies! Je parie d’ailleurs un dirham que tous ces types qui parlent au nom de tout le Maroc n’ont jamais vu ces villes? Je n’ai pas oublié quand je disais à quelqu’un du triangle d’or, au travail, que j’étais retenu par la neige à la montagne, il en rigolait et m’affirmait -l’air déterminé svp- non! Il ne neige jamais au Maroc. Aussi, quand on me demandait d’ou je viens, je répondais avec fierté: de Goulmima! Il me regardait un instant et puis me disait:- c’est au Maroc ça? Dans bien des cas, on me disait également : -ah oui! C’est au bled des chleuhs ça! L’altercation s’en suit bien évidemment. (trekkeb!) La culture quant à elle, elle vient toute crue de l’Est, l’hymne national le dit si bien: la source des lumières et des libertés. Grâce à lui, l’Est, nous sommes sauvés des ténèbres, il nous exporte tout: Le chant, la musique, la poésie, la civilisation, les prénoms, le foulard, le mode de vie, la religion, la langue, la toponymie, l’identité, la culture et mieux encore après notre mort nous irons au paradis. C’est prescrit! On nous a fait apprendre bien des choses qui ne nous servent à rien, des noms d’Egypte, de Syrie, d’Iraq, de Saoudite wahhabite, des rites, des louanges, des mythes, des mirages et de surcroît par cœur. On nous a fait oublier nos beaux costumes (tibizaririn, izennaren..), nos divers IHIDAS, nos Ihwachen, nos troupes (celle de Imgounn élue meilleure du monde!), nos artistes, nos musiciens(qu’ils ne connaissent pas eux , exp: Mellal, Itran oujenna, Rafrouâ, Walid Mimoun, Izri, Hemmou Âeggouran, Meghni, Abdelhadi, Irchach, Oudaden, Izenzaren, Ahouzar, Idir, Ayet mengellat, Matoub, Takfarinas….etc). On ne connaît pas non plus nos poètes, nos contes (qui remontent à la nuit des temps), nos écrivains (bien des livres en tamazighet sont dans les tiroirs de l’oubli!-en caractère latin messieurs), Imedyazen, bouwghanim, Tigezzumin, timedyazin, Uâetta, (ou Bouwdar), tazahzakkiyet (outt mhemed oumerghad)…atg. Tout cet arsenal ne représente pour eux qu’un un seul mot: rien! Cette propagande ne s’est pas limitée à «ses» médias (que les Imazighen lui financent!), elle use aussi de cette excuse fourre-tout du téléphone arabe. Ce n’est pas un secret pour personne que notre peuple ne s’informe généralement pas dans des kiosques. L’oralité fonctionne, de bouche à l’oreille donc, et l’aimable mensonge fait toujours son chemin à bon port. La valeur de la parole dans notre société n’était pas à mettre en doute car le mensonge est interdit par nos valeurs, il suffisait alors de miellés la malice par le sourire et le tour est joué. La chaleur humaine légendaire à l’Amazighe constitue malheureusement un nid ou les virus trouvent refuge! Je conclurai avant terme car il y a beaucoup de chose à dire sur le sujet. Ma conclusion ici n’est qu’une seule question: - Pourquoi je devrais acheter un journal qui m’insulte ?
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