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Sortie d'«Anzwum»
de Moha Mallal
Par: Lhoussain Azergui
"Anzwum" (le souci) est le titre du recueil
de poèmes que Moha Mallal vient de publier à Tamazgha occidentale (Maroc).
Regroupant 54 de ses poèmes traduits en français par Omar Akesbi, ce beau livre
de 130 pages vient enrichir la littérature amazighe écrite dans la région et
permettra sûrement de l'ouvrir sur l'universel.
Chanteur, poète, compositeur et interprète, Moha Mallal, écrit Ahmed Haddachi
dans la préface du livre "fait partie de ces jeunes chanteurs qui ont fait
naître l'amour d'un genre nouveau de chansons amazighes dans le cœur de leur
génération. Nombreux sont ceux qui ont suivi sa trace".
Pour sa part, le traducteur de l'oeuvre, M. Omar Akesbi, artiste-peintre et
nouvelliste constate que dans plus de 60 pc de ses poèmes, Mallal parle à la
deuxième personne, et dès le premier ver, s'adressant directement à son
interlocuteur pour consoler, calmer, encourager, soutenir, apporter espoir,
s'enquérir, quémander, se plaindre, tenir à témoin, et parfois tout simplement
pour raconter et rappeler de moindres souvenirs nostalgiques.
Dans sa poésie, Moha Mallal "a consolé son frère et sa sœur, a consolé Moh (A
Muh a Muh Yuda tallad imett'awen (1), s'est plaint auprès de son âme sœur qui
l'a laissé en pleurs "May ran ak-id irar, adday-k zz'len imett'awen (2) a
supplié
la vieille qui sauvegarde l'histoire de lui conter le passé (A tamghart a tenna
yeh'd'an amezruy, qqis-i may zrin(3) ».
Outre le monde des humains, il s'est adressé spontanément à la fleur (ayedjig),
à l'oiseau des cieux (A yagd'id' n igenwan ikkan nnig tmizar(4), aux séquelles
du cœur (izmulen), à la vallée de Dadès à laquelle il déclare son amour (Tarat-i
s imett'awen a yasif n Dads(5), à la figue précoce et au puits (A yanu izwan
ibbey-ak ugatu (6). Moha, s'est aussi adressé à la vie (tudert), au soleil (tafuyt)
et au temps comme s'ils se tenait juste devant lui.
Plusieurs poèmes de Mallal, écrit le traducteur, «sont des vers libres et sans
rimes. Ils sont pour la plupart d'une grande concision et les vers bien que
parfois légers, sont d'une grande profondeur, des vers, dont chacun parfois,
pris part semble à lui seul résumer tout un poème, des vers qui cachent
d'autres»
Certains poèmes semblent résonner comme des hymnes, d'autres sont d'une légèreté
extrême et relatent un monde paisible (Asif n Dads, illis n yigran (fille des
champs),,
De la poésie de Mallal émane un grand espoir, donnant un sens à ce qu'à enduré
un peuple colonisé depuis des siècles, sans toutefois ni avoir oublié ni s'être
résigné car «viendra un jour, chante Mallal, j'en ai la prémonition, le temps
basculera et nous aurons les rênes». Notre espoir est grand.
«Anzwum», éditions Publisud, 2006, 130 pages
Notes:
1- Assez pleuré oh Moh ! Page: 106
2- qui ce qui va te ramener quand les larmes te pourchassent? Page: 104
3- De grâce grand-mère toi qui préserve l'histoire, raconte-moi ton vécu, page:
40
4- Oh ! Oiseau des cieux qui survole les villages, page: 90
5- Avec des larmes tu m'as ensorcelé, page: 20
6- Oh ! Puit desséché à la corde cassée, page: 54
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