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Le Congrès
Mondial Amazigh
interpelle le
comité des nations unies sur l'interdiction par le pouvoir algérien d'une
conférence sur la Kabylie
A Monsieur le Rapporteur Spécial des Nations
unies
pour la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et
d’expression
A Mmes et Mrs les membres du Comité des Nations Unies pour l’Elimination de
toutes les formes de Racisme et de Discrimination
A Mme Benita Ferrero-Waldner
Commissaire de l’UE pour les Relations Extérieures
Mesdames, Messieurs,
Un certain nombre de personnalités et de responsables de mouvements sociaux et
d’associations ont prévu d’organiser, les 21-22 septembre dernier, une
conférence régionale pour réfléchir et débattre de la situation socioéconomique
et politique que vit la région de Kabylie (Algérie). Cette conférence à laquelle
devait prendre part plus de 250 personnes, devait se dérouler dans une salle
appartenant à la municipalité d’Akbou, dans la Wilaya de Vgayet (Béjaia).
La veille de l’ouverture de la conférence, le Maire d’Akbou a décidé d’annuler
l’autorisation d’utiliser la salle municipale pour la tenue de la conférence,
accordée quelques jours plus tôt, arguant que cette autorisation était "dénuée
de caractère légal " et qu’il fallait désormais s’adresser aux services
décentralisés de l’Etat (Wilaya).
En réalité, tout semble indiquer que le Maire d’Akbou a tout simplement cédé à
des injonctions venues justement de l’administration de la Wilaya qui peut à
tout moment invoquer "l’état d’urgence" toujours en vigueur en Algérie, pour
intimider, menacer, interdire et au besoin réprimer. On peut d’ailleurs
légitimement se demander pourquoi cet état d’exception est-il maintenu alors que
le gouvernement algérien ne cesse de clamer sur les places publiques que le pays
vit dans la paix et la sécurité retrouvées?
Pour les personnes venues assister à la conférence régionale comme pour
l’opinion publique en général, l’empêchement de cette rencontre pacifique
constitue tout simplement une grave violation du droit d’association et une
atteinte flagrante à la liberté d’opinion et d’expression. La Constitution
algérienne (notamment sont article 41), les Conventions et Accords
internationaux (en particulier l’article 2 de l’accord d’association UE-Algérie)
concernant l’obligation de respect des droits humains et des libertés
démocratiques, se trouvent délibérément bafoués par ce grave acte de censure.
Pendant que d’autres courants d’opinion et en particulier les islamistes
profitent de toutes les libertés et largesses de l’Etat, les Kabyles sont soumis
à une surveillance et à un contrôle des plus stricts. Est-ce l’engagement
déterminé de cette région pour la démocratie et l’état de droit qui justifie un
tel acharnement de la part des autorités algériennes?
En tout état de cause, les organisateurs de la conférence sur la Kabylie ont
décidé de reporter la tenue de leur rencontre au mois de novembre 2006.
Mesdames, Messieurs, nous souhaitons instamment votre intervention auprès des
plus hautes autorités algériennes afin de les persuader de ne pas tenter
d’empêcher une nouvelle fois, ce rendez-vous des kabyles. Le pouvoir algérien
doit être sévèrement mis en garde quant aux conséquences de son comportement
particulièrement discriminatoire et violent à l’encontre de la Kabylie.
Restant à votre disposition pour tout renseignement complémentaire, nous vous
prions d’agréer, Mesdames, Messieurs, l’expression de notre haute considération.
Paris, le 26 septembre 2006
Le Président,
B. Lounes
Congrès Mondial Amazigh
BP 124 – 108 rue Damremont 75018 Paris
congres.mondial.amazigh@wanadoo.fr
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