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Les droits amazighs seront-ils protégés ? Par : Hassan Oulghazi
Malgré que le peuple amazigh ait toujours lutté par tous ses propres moyens pour libérer le pays du joug d’une série de colonisation étrangère, ses droits ont été bafoués durant les dernières décennies ! Il y’a déjà longtemps Imazighen revendiquaient pacifiquement leurs droits naturels. Malheureusement, le pouvoir autoritaire xénophobe refuse délibérément de communiquer honorablement ni avec le tissu associatif amazigh ni avec les intellectuels activistes militants pour la cause légitime amazighe ! Il croit que la politique ségrégationniste et l’institution arbitraire des lois coloniales et antidémocratique arriveront à exterminer définitivement notre légitime amazighité !! Après le discours royal du 09 mars 2011, un débat national sur les changements qui peuvent être apportés à la nouvelle constitution est engagé. Les militants amazighs, conscients de leurs droits et convaincus que l’officialisation de la langue Tamazight à côté de l’Arabe sert l’intérêt supérieur du pays, ont essayé depuis des décennies de secouer les dominants de l’acculturation dont les autochtones étaient victimes pour réclamer la reconnaissance de l’identité, de la culture et de la langue amazighes sur sa terre ancestrale : Tamazgha ! Imazighen revendiquent de lutter contre l’analphabétisme par la langue tamazight et ils réclament le développement des régions amazighophones enclavées. Malheureusement, si certains préjugent suffisant d’accorder à Tamazight le statut de langue nationale, une reconnaissance symbolique, d’autres personnes sensées d’éclairer l’opinion publique n’ont aucune référence scientifique objective, elles se voient aveuglées par leurs préjugés et leur mépris de l’amazigh, elles manifestent dans un discours incohérent une imprudence fâcheuse sans raisonnement et leurs arguments ne sont que des attaques calomnieuses visant à discréditer l’amazighité, une thèse qui ne pourra tirer que des mauvaises conséquences ! Elles brandissent le spectre de la division et elles s’opposent à l’officialisation de la langue Tamazight, malgré que de nombreuses recherches ont montré que : priver une partie de la population de sa langue maternelle est un facteur de pauvreté !! Si le peuple marocain prétend à une réforme radicale de la constitution marocaine, entre l’espoir et le doute, peut-on faire confiance au pouvoir ? Est-il sincère dans ses intentions de réforme ? Mais, en conformité avec les principes qui prônent le renforcement du choix démocratique moderniste, il incombe à toutes les forces vives du pays de contribuer au renforcement des fondements d’un Etat démocratique et moderne en mesure de répondre favorablement aux aspiration du peuple marocain et d’œuvrer pour la consécration de la justice sociale et des droits de l’homme, la promotion des valeurs de solidarité et de tolérance entre les composantes de la société, le respect de la diversité et du pluralisme et la lutte contre toutes les formes de corruption. Le 17.06.2011 SM le Roi annonce dans un discours adressé au peuple marocain la réalisation d’une nouvelle constitution qui dépassionne désormais le débat sur la diversité linguistique par un très puissant argumentaire qui va nous offrir une nouvelle démocratie et reconnaître, dans le cadre de l’unité dans la diversité, notre langue Tamazight : langue officielle. Heureusement, malgré que nous n’ayons pas de partis politiques soucieux de respecter et faire respecter les droits du peuple, nous avons un roi qui a pu combler cette lacune. Pour qu’ils puissent se mettre sur les rails d’une démocratie authentique, nous dirons aux ignorants xénophobes d’aller réétudier l’histoire de Tamazgha, voire la véritable glorieuse histoire du Maroc et précisément l’histoire du peuple amazigh. La constitutionnalisation de l’amazighe comme langue officielle du Royaume, à côté de l’arabe, n’est pas un cadeau inespéré pour Imazighen c’est la satisfaction de l’une des revendications légales amazighes. Les nationalistes arabophones intolérants, en complice avec les intransigeants pseudos islamistes amazighophobes, qui cherchent à prescrire un principe blâmable et contraire au droit et à la raison ne réussiront jamais à imposer un comportement répréhensible à base de la conception d’un esprit de contradiction. Tous les marocains sont les habitants « d’Amour n’Akouch », un pays de Tamazgha que certains dirigeants arabes dictatoriaux du calibre du colonel libyen Mouammar Kadhafi nomment arbitrairement « Maghreb arabe », une expression discriminatoire à rayer des documents officiels du pays. Le peuple amazigh revendique honnêtement ses droits politiques, économiques, socioculturels, linguistiques etc. il ne veut plus vivre étranger sur la terre ancestrale de ses aïeuls. Le mouvement culturel amazigh fait de la constitutionnalisation de l’amazighité l’une des priorités pour la réconciliation du Maroc avec son identité, sa culture et sa langue amazighe. De même, il conteste contre l’exclusion de cette question par la loi suprême du pouvoir autoritaire arabophone, il conteste contre les autres composantes du champ politique officiel qui avaient préféré de passer sous silence le thème de l’amazighité. Dans la conception des Imazighen, le texte constitutionnel est une «Charte nationale des droits», qui doit s’abreuver de la déclaration universelle des droits humains, des pactes internationaux et de la troisième génération des droits humains. Le processus de la démocratie du régime politique passera par des révisions constitutionnelles qui toucheront le mécanisme juridique et passera par un élargissement de la place constitutionnelle dévolue aux droits et libertés, par prôner le pluralisme, la liberté du culte et par l’engagement de l’Etat à les respecter et à leur donner la priorité dans ses programmes d’action, quel que soit le gouvernement en place. Si les xénophobes cherchent à asphyxier la voix amazighe, certaines milices terroristes d’un groupuscule absurde dit : « Annahj Addimouqrati Al Qaidi » encouragées par un pouvoir politique imperceptible agressent injustement les adeptes du mouvement culturel amazigh au sein de l’université marocaine et l’Etat emprisonne arbitrairement en silence les étudiants amazighs innocents !! A la lumière de la nouvelle constitution, il est impensable que la politique d’un Etat de droit et des institutions démocratiques ne puisse pas prendre en compte les problèmes politiques d’une population qui perdure dans une situation économique et sociale détériorée marquée par la délinquance organisée et par la corruption ! Le peuple amazigh veut briser le silence, il élève sa voix pour dire : Non à la violence, non à la haine, non à l’humiliation et non à la traîtrise, nous voulons que nos droits légitimes soient protégés par une loi suprême démocratique et populaire, nous refusons catégoriquement l’injustice sociale, la marginalisation et la corruption. Mais pourtant, une constitution démocratique sera-elle suffisante pour instaurer un Etat de droit digne de ce nom ?! Au Maroc, si la constitution octroie à Tamazight le statut de langue officielle, cela signifie le début de la construction d’un Etat moderne et démocratique. Pour ces respectables motifs, nous militants amazighs, nous avons fortement revendiqué : -La constitutionnalisation de l’amazighité du Maroc, ainsi que le royaume du Maroc soit une partie de l’Afrique du Nord dans son appartenance méditerranéenne et ses prolongations africaines. -La consécration de l’égalité linguistique de l’amazigh et de l’arabe à travers la reconnaissance de leurs caractères officiels, et de l’obligation faite à l’Etat d’assurer leur évolution et leur introduction dans les rouages officiels de l’Etat marocain. -Enrichir le texte constitutionnel par une référence solennelle aux droits de l’homme en constitutionnalisant les droits culturels et linguistiques et en reconnaissant les droits des peuples aux côtés des droits des individus. -La consécration de la suprématie sans conditions du traité international par rapport à la loi nationale. -La consécration du droit coutumier amazigh comme l’une des sources de la législation et un espace d’inspiration pour le législateur. -Pour faire preuve de tolérance, nous considérons aussi que la reconnaissance constitutionnelle du principe de la laïcité de l’Etat rendra justice à tous les marocains : musulmans, catholiques et judaïques. Malheureusement, la Fatwa des islamistes intégristes sur la liberté de croyance adresse une attaque de grande envergure au modernisme à la tolérance et au développement. La laïcité n’a jamais interdit aux croyants d’accomplir leurs devoirs religieux. En tout cas, la laïcité respecte toutes les religions monothéistes, elle rejette toutes les formes de racisme. La laïcité n’ordonne jamais pendant le Ramadan, mais elle ne sacralise pas une langue au détriment des autres, elle prône l’égalité entre les races humaines et leurs langues et elle n’a jamais légitimé l’homosexualité. -L’élaboration d’une constitution qui abroge l’immunité à toute personne, quel que soit son rang et son grade dans la société, devant la loi. L’instauration d’une constitution capable d’établir l’égalité entre les citoyens et qui écarte l’aristocratie religieuse de notre société. Au Maroc nous sommes tous des citoyens marocains, il n y’a aucun argument qui justifie qu’une partie de la population soit « descendante du prophète Mohamed», c’est l’islamisme politique qui a pu transformer cette conception en une croyance populaire erronée. Les arabes qui avaient fui leur nation « Béni-Maaqal et Béni-Hilal » ont été assimilés dans la société amazighe. -Imazighen exigent comme droit la répartition équitable des ressources naturelles du pays, la liberté d’expression, l’égalité des chances, l’éradication de la marginalisation. Ils veulent enfin retrouver leur dignité, ils prétendent aux postes de décision et ils condamnent catégoriquement l’asservissement des populations. Après des décennies de combat identitaire ininterrompu et de lutte politique pour nos droits légitimes, nous voici aujourd’hui une fois de plus devant l’histoire et devant la communauté internationale, nous demandons solennellement, tous ensemble, la mise en pratique d’une « constitution démocratique » qui reconnaîtra nos droits à l’existence et reconnaîtra officiellement notre amazighité : identité, culture et langue. Il est clair que le peuple amazigh a été iniquement désavantagé, il est victime de l’injustice sociale, de la xénophobie, de la trahison, de la marginalisation etc. Finalement, il ne pardonnera jamais devant le bon dieu et devant la loi aux responsables des crimes perpétrés à son encontre. Si la presse officielle parle d’une nouvelle histoire du Maroc, elle assure qu’il y’aura un avant et un après 2011, elle atteste que la nouvelle constitution placera le Maroc parmi les pays les plus démocratiques, cela nous évoque exactement les discours des gouvernements qui se sont succédés aux années de plombe et où Imazighen avaient payé trop cher ! Depuis l’aube de l’histoire à nos jours, le peuple amazigh est pacifique et tolérant, il préfère vivre en convivialité, dans une atmosphère paisible. Aujourd’hui, Imazighen ne demandent pas l’aumône, dans la perspective de la nouvelle constitution, où SM le roi maintient la possibilité de créer par des textes législatifs ou réglementaires d’autres instances et mécanismes susceptibles de renforcer la citoyenneté et la participation démocratique, les droits des amazighs seront-ils protégés ? La politique linguistique et culturelle active sera-t-elle orientée également vers la protection et la promotion de la langue tamazight ? Si Imazighen se voient être frustrés de leurs droits légitimes et dans le cadre du droit des peuples de se disposer d’eux mêmes le combat consacré à l’intégrité territoriale du pays, à la dignité, à la tolérance et au pluralisme va continuer et il sera inévitablement couronnée d’une victoire incontestable. A vrai dire, la nouvelle constitution est née le 17 juin 2011. Mais les problèmes majeurs ayant le caractère socio-économique, politique et culturel, qui entravent le développement du peuple amazigh seront-ils définitivement résolus ou bien nos fameux dirigeants vont persister à raisonner trop perso ? Les apparentés du régime arabo-islamique intransigeants seront-ils attachés aux valeurs d’ouverture, de modération, de tolérance et de dialogue pour la compréhension mutuelle entre toutes les civilisation de l’humanité ? Rappelons que la peine de mort a été considérée en France un signe éternel de barbarie le 15 septembre 1848 et elle n’a pas été abolie qu’en 1981. En tout cas, le peuple amazigh enclavé et frustré lance publiquement un cri et il refuse de vivre à l’ombre et supporter les injustices que les insoucieux à ses intérêts lui a arbitrairement infligées. Si le peuple amazigh a tant donné pour le pays et il se trouve pourtant marginalisé, il a aujourd’hui voté « Oui » pour la nouvelle constitution, mais il rejette l’abus du pouvoir, la marginalisation et toutes les doctrines intégristes et racistes qui récusent le rationalisme au profit de la superstition et de la croyance aux forces mystérieuses, il souhaite que la réforme radicale touchera efficacement l’enseignement public, la santé publique, la justice et généralement l’administration marocaine. Pour améliorer les conditions de vie du peuple marocain, il faut éradiquer irrévocablement la corruption, le chômage et l’injustice sociale.
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