Uttvun 70, 

Sinyûr 2003

(Février 2003)

Amezwaru

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Max tsul tegdelt n izewlan imazighen?

Imazighen n Lmughrib

Tikli n walutv agd bungal Buzeggu

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أمازيغيون من ليبيا يهنئون محمد شفيق

إصدارات جديدة أخرى لمكز طارق بن زياد

 

2M contribue à la promotion de Tamazightmais à sa façon

Par: Anaruz Saadani  (Khénifra)

 La chaîne 2M s'intéresse davantage à la culture amazighe et

plus précisément à la chanson du Moyen Atlas. Les spectacles présentés à ce propos donnent  l'occasion aux artistes de cette région de sortir de l'ombre. Cette initiative mérite des applaudissements dans la mesure où elle permet à cette culture réduite au silence de se faire connaître pour ceux qui l'ignorent et de répondre aux attentes de ces fans.

 Cependant, contextualiser cette initiative dans un cadre plus large; historique et culturel surtout, peut révéler la partie cachée de l'iceberg: les spectacles en question s'inscrivent dans le sillage de conception traditionnelle des instances culturelles amazighes basée sur la folklorisation et la réduction de cet héritage. En effet, 2M se contente de présenter l' art musical amazigh sous forme d'un produit folklorique. Tous les artistes ont seulement le droit à présenter leurs prestations. Mais ils ne méritent pas qu'on leur accorde une interview pour communiquer au public leur conception de l'art, de la vie, leurs ambitions et leurs misères. Ils ne méritent pas non plus qu'on organise des tables rondes pour formuler des réfections sur leur art pour les orienter et les aider à s'épanouir davantage. L'art amazigh a besoin de s'exprimer sur soi-même; de se débarrasser des carcans de la tradition qui l'a fait tomber de son piédestal pour être maître de soi-même.

 Pour être plus clair j'estime qu'il est nécessaire de restaurer le contexte historique où ont évolués les différents genres musicaux amazighs. Il est indéniable que le colonialisme a utilisé différents moyens pour disloquer l'orgueil et la résistance des Imazighns. IL a réussi effectivement à bafouer leur honneur en ramenant, et souvent de force, les jeunes filles pour chanter et danser devant le regard malveillant des soldats. Cette méthode était efficace pour déshonorer les hommes libres fiers d'eux. Assou Baslam a tout dit et il a raison en criant fort haut: (je ne peux pas voir mes filles danser devant les Iroumiyens). Le bien symbolique (la chanson) des Imazighns devient la source de leur humiliation et leur inspirent la honte la plus atroce. A cette époque-là la chanson et rituels qui l'accompagnent ne peuvent donc forger que des préjugés négatifs qui mineront l'art amazigh en général par la suite. Il suffit de prononcer le mot «chikha» pour que les éclats de rire et les moqueries reprennent leur train.

 Les serviteurs des colons qui sont devenus de grands propriétaires terriens au détriment de leurs frères, ont adopté sans restriction la tradition coloniale. L'humiliation des musiciens, des chanteurs et des chanteuses était pour eux une façon de s'affirmer et de semer la trouille dans les camps des tribus «rétives» et rerebelles. Le rôle des foqhas dans et leur apport était éminent dans cette affaire, n'en parlant plus.

 Cet héritage est inéluctablement lourd de conséquences dévastatrices pour l'homme Amazigh dont les fondements sont détruits en profondeur. De nos jours nombreuses sont les familles (compris la mienne) qui ne tolèrent pas d'écouter ensemble la chanson amazighe.

 Devant ce constat, devant ces ruines de la culture amazighe qu'on cherche vainement d'expatrier, l'effort à déployer doit être considérable. L' initiative de 2M, quoiqu'elle mérite des applaudissements, ne répond pas aux aspirations des Imazighns. On ne peut pas nier à 2M les efforts qu'elle a déployés pour tirer de l'ombre l'héritage amazighe (entretien avec Mr.Chafiq, Namadhij sur les arts et l'architecture berbères, interview avec Boukous et Guessous …), mais tout cela reste très limité en comparaison avec l'ampleur de la question et la richesse de la culture amazighe.

 IL est nécessaire de procéder par la démolition des clichés, des représentations négatives qu' on a hérités du passé et qui continuent encore à hanter le mode de penser, de perception et de conception de la majorité des marocains.

 

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