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Montagnes meurtrières et abandon

Par: Anarouz SAADANI - Khénifra

 

«De nos montagnes s’élève la voix des hommes libres». (Kateb Yacine)

 

Les discours de prospérité, de bonheur et de progrès donne à voir un Maroc en plein épanouissement, un Maroc inventif d’histoires de fées, de promesses d’avenir. C’est le Maroc des bien lotis, des privilégiés nés avec une cuillère d’or dans la bouche. Ce Maroc né d’innombrables accidents d’histoire occulte bien des vérités de ce pays, des vérités rendues périphériques, marginales par des coups de théâtre, des expéditions punitives et un travail soutenu de bourrage de crânes. C’est une volonté sauvage de domination qui consiste à mettre en déroute par le sabre, à faire croire par la religion et ses châtiments et à régner selon les principes du despotisme.

Tous les moyens ont été mis en œuvre pour avoir la jouissance des trésors, la garde des traditions et le droit de vie et de mort. Imazighns nés en plein vertige et ruinés par la défaite, expropriés et humiliés ne doivent apparaître que comme des réfugiés d’un cataclysme, sans passé, sans visage, sans voix et sans avenir. Laissés à l’abandon dans leurs montagnes meurtrières, on les condamne à vivre le sort des bêtes sauvages. En vaincus, ils doivent purger leurs peines sous différentes formes.

Imazighns ont choisi les hauteurs des montagnes loin des grands centres où les richesses se concentrent dans les coffres de quelques familles parce qu’ils sont nés avec le sens de la liberté et de la hauteur contemplative. Ils sont dépouillés de leurs forêts, de leurs trésors et de leurs légendes qui leur servent de moyens de subsistance et de viatique spirituel. On a mis à profit tous les prétextes pour abattre la résistance de ces Imazighns qui, malgré la neige, le froid et le désastre instigué par la marginalisation, gardent un prestige mystérieux. On a tout fait pour les arracher à leurs montagnes, les déraciner et les ramener à cohabiter avec la platitude des plaines et la monstruosité des villes. Cet effort est un vain acharnement sur une volonté millénaire d’élévation. Cet attachement à la montagne est considéré comme un acte d’insoumission. On les soupçonne d’avoir conclu un pacte obscur avec ces hauteurs indomptables ou d’avoir respiré l’essence des cèdres et d’imiter le victorieux élan de ces arbres au maintien somptueux.

Le cèdre, ce monument de la nature qui défie l’usure du temps, ne sera pas épargné. Il est sauvagement massacré et transporté vers les grandes cités qui ne connaissent que sa valeur mercantile. Pour Imazighns, le cèdre, la montagne et les pierres ne sont pas seulement des biens matériels à exploiter avec cette indifférence sordide et ignoble. Ce sont des êtres dotés d’une âme aux dimensions spirituelles. On condamne ces arbres rebelles à la disparition pour que la montagne n’apparaisse que comme un espace de ruines et de défaite. La montagne en disgrâce, enveloppée dans la neige et la détresse n’a d’horizon que celui qu’Imazighns peuvent inventer. La misère de leur monde n’est inventoriée dans aucun registre et n’est captée par le bec d’aucune caméra.

Le gouvernement, insensible au drame humain qui sévit dans les montagnes, attend le moment propice, celui où le malheur arrive et scandalise les consciences vives, pour afficher son héroïsme en prenant des photos aériennes écrasantes éternisant cet instant rare où l’on voit d’en haut ces Imazighns sombrer dans leur enfer hivernal. Des missions humanitaires ont été dépêchées aux quatre coins de la planète sauf aux montagnes des Imazighns. «Que nos frères moujahidines à Gaza, au Liban , en Irak ou au Soudan soient soutenus par la volonté de Dieu contre les mécréants». Peu importe que la montagne berbère soit en disgrâce et Imazighns en pénitence. Les priorités sont ailleurs. Il faut attendre la fonte des neiges et le retour à la vie normale pour envoyer des missions de reconnaissance pour dresser le bilan des victoires remportées par l’hiver et les dégâts qu’il a pu infliger à cette peuplade des montagnes qui a choisi pour patrie ces hauteurs périlleuses qui échappent au regard des hommes aux registres noirs.

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