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Le syndrome de déficience identitaire (SDI)

Par: Anir khales (khénifra )

Que signifie l’extinction d’une culture ou d’une civilisation? Peut être des centaines ou des milliers d’années de moins dans la vie de toute l’humanité. Une vie qui est déjà courte- car elle n’excède pas quelques millions d’années- si on la compare à toute l’histoire de l’apparition de la vie qui s’étale sur presque un milliard sept cent millions d’années .Vivant en groupes plus ou moins grands, l’homme n’a cessé de développer sa dimension symbolique et son patrimoine identitaire, qui sont devenus des piliers de sa condition et des moteurs de son évolution. A différentes époques de l’histoire humaine, des civilisations ont établi différents rapports culturels entre elles: échange, coopération, compétition, conflits, domination… Le recours à cette dimension symbolique offre d’innombrables clés pour analyser certains aspects de la vie humaine dont on peut citer: guerres, religions, totems, rituels, migrations, valeurs, mœurs, principes, éthique, morale… pour s’en rendre compte, essayons tout d’abord de redéfinir cette dimension symbolique de l’homme qui inclut la langue, la culture, la civilisation… à la lumière des théories et des données scientifiques actuelles: ’’c’est l’ensemble du patrimoine symbolique(langues, langages, religions, pratiques sociales, traditions…) qui résulte du processus évolutif, dans l’espace et dans le temps, des patrimoines biologique et culturel primordiaux(1), dans leur interaction continue avec le milieu naturel: géographie, climat…, et avec l’environnement humain: civilisations et cultures voisines…’’ ;

Les perturbations majeures de cette dimension, peuvent causer l’extermination d’une population ou l’extinction d’une culture, dans le meilleur des cas elles peuvent engendrer ce que l’on peut qualifier de syndrome identitaire, malaise identifiable d’après un certain nombre de symptômes et de signes véhiculés individuellement et collectivement par le groupe humain qui en est victime.

Sur le plan individuel:

- l’individu appartenant au groupe opprimé est victime d’une sorte de «complexe d’infériorité» qui le rend très vulnérable à toutes sortes d’aliénations culturelles et identitaires. Venant essentiellement du fait que sa langue maternelle et sa culture se trouvent dévalorisées au profit des langues et cultures dominantes, il est mis sur la voie d’une sorte d’expropriation identitaire.

- il se trouve socialement en position d’appartenance à une catégorie inférieure, ce qui rend énormément difficile son accès à la richesse, à l’enseignement, aux services administratifs et sanitaires, à l’emploi, à la responsabilité, à la gestion, à la planification…

- devant cette pression énorme, l’individu choisit généralement entre deux tactiques: soit il cède consciemment ou inconsciemment aux pressions, il choisit de s’identifier à l’oppresseur et au dominant, sorte de camouflage culturel, d’abri et de refuge dans lequel il cherche à alléger ses souffrances et à soigner ses blessures, il devient alors complètement aliéné, et il n’est dans le meilleur des cas qu’une eau qui fait tourner le moulin de la culture qui domine, une source d’énergie pour alimenter la machine infernale de l’oppresseur; ou bien il résiste tant bien que mal, délibérément et volontairement (c’est le cas des intellectuels conscients du problème identitaire) ou naïvement à la manière d’un rejet immunitaire naturel de greffe(cas de ceux qui sont restés loin des sources d’aliénation: école, médias, villes…) .

Dans tous les cas l’individu est gêné et freiné dans sa quête de l’émancipation et de l’épanouissement, alors il n’est ni complètement égal à lui-même, ni tout à fait identifiable au «maître».

sur le plan collectif:

C’est en quelque sorte la résultante de ce que sont les individus, des actions dans tous les sens, qui se contrarient et qui s’annulent par conséquent, le manque d’une boussole collective entraîne l’anarchie totale. A l’instar de ses individus, le groupe est aliéné, dépendant, déchiré, infiltré. Démuni de tout pouvoir de réorganisation, c’est son avenir qui est mis en danger.

Quel peut être l’origine de ces perturbations?

Il s’agirait de deux causes essentielles:

- Changement dû aux facteurs intrinsèques ou naturels: dans ce cas la perturbation survient suite à un changement de rapport de force ou d’intérêts socioéconomiques au sein du groupe, ou à un changement des conditions de vie du groupe dans son rapport avec son environnement matériel: catastrophes naturelles, épidémies, sécheresse…changement pouvant être considéré comme «normal» dans la vie du groupe, étant donné qu’il émane de celui ci même ou de causes naturelles non contrôlables.

- Changement dû aux facteurs extrinsèques: la perturbation est provoquée par l’intervention d’un autre groupe humain, poussé par des tendances hégémoniques et dominatrices à raison économique, politique, religieuse, ou autres… ce qui a provoqué tout au long de l’histoire de l’humanité des guerres des invasions, des colonisations… avec tout ce que cela implique comme servitude, esclavagisme, marginalisation, extermination, racisme… De nos jours la mondialisation dans ses aspects impérialistes et aliénants, est une nouvelle forme de ces interventions qui portent préjudice à tant de populations humaines.

Ce deuxième type de changement est à notre sens le plus grave et le plus dangereux car il aboutit le plus souvent à des situations dramatiques, dont les séquelles peuvent marquer à jamais la mémoire des hommes. Citons à titre d’exemple quelques faits de l’histoire:

-la situation dramatique que vit le peuple aborigène d’Australie, suite à la colonisation de ses terres par les européens. Actuellement ce peuple est agonisant.

-L’extermination barbare dont a été victime la civilisation indienne Maya et Inca des Amériques, suite aux invasions migratoires européennes (espagnoles surtout)

-L’histoire malheureuse des populations de l’Afrique, ravagées par le commerce des esclaves emportés vers les quatre coins du monde; la mémoire des noirs en garde tant de traumatismes indélébiles.

-La situation lamentable du peuple kurde qui a été victime de l’ordre postcolonial, qui au lendemain de «l’indépendance», s’est retrouvé à la merci de plusieurs pouvoirs souvent despotiques (turc, irakien, syrien, iranien…)

-Plusieurs pays africains sont déchirés par des guerres intestines, car plusieurs ethnies ont vu leur statut chavirer à cause des frontières imposées par les colonisateurs, ces derniers ne cessent d’ailleurs leur intervention et leur mainmise sur les ex-colonies.

-Le pouvoir raciste de l’apartheid en Afrique du sud, imposé par les blancs –population allochtone- contre les noirs –population autochtone- était jusqu’à hier un thème quotidien des médias du monde entier.

-En fin le dernier cas, qui est celui de la civilisation amazighe de l’Afrique du nord et que nous voulions traiter avec plus de détails et de précisions:

L’existence de ce peuple est très ancienne sur la terre nord africaine, ses débuts sont encore mal connus, mais les trouvailles archéologiques et les données scientifiques récentes poussent les dates de plus en plus loin dans les temps préhistoriques (2), et si l’on se réfère à la définition de la dimension symbolique d’un peuple déjà énoncée, on déduit que:

-Toute civilisation ne peut être conçue en dehors de la dimension temporelle, donc elle est de plus en plus importante et précieuse lorsque ses origines remontent loin dans le temps, et qu’elle est capable de perdurer d’avantage; la civilisation amazighe s’inscrit parfaitement dans cette perspective.

-Toute civilisation, dans ses aspects culturels et identitaires, est en rapport très étroit avec son environnement matériel: territoire, géographie, climat, reliefs, faune, flore… et l’importante biodiversité qui caractérise certains territoires amazighs, (Maroc est 2ème pays en biodiversité derrière la Turquie) témoigne que ce peuple a toujours vécu en parfaite harmonie avec son milieu naturel, il a toujours su en tirer profit en le préservant.

-Le troisième aspect du processus qui est en rapport avec le voisinage est l’aspect qui suscite le plus de questions et nécessite encore beaucoup de recherches historiques et anthropologiques; le territoire amazigh a toujours été très convoité par les civilisations voisines, un attrait imputable soit au territoire, soit au peuple amazigh, soit aux envahisseurs, soit à des combinaisons entre les uns et les autres.

•pour ce qui est du territoire, sa situation géographique et sa richesse sont loin de laisser indifférents les voisins à vocation expansionniste et hégémonique.

•Pour ce qui est du peuple amazigh lui même, sa subsistance jusqu’à nos jours malgré tout, prouve qu’il a toujours su faire face aux aléas de l’histoire, et qu’il n’est pas aussi «faible» comme le laisse entendre certaines analyses. Dans ses rapports avec les autres, il est parfois qualifié de «naïveté» et d’ «altruisme exagérés».

• Pour ce qui est des voisins, à l’exception près de l’Egypte ancienne, toutes les «grandes civilisations» ont essayé de passer outre mer pour venir s’installer plus ou moins confortablement sur le territoire amazigh; à commencer par les phéniciens, et en passant par les romains, les vandales les arabes, les turc, les portugais, les espagnols, et les français.

En tout état de cause, ce qui est certain c’est que la culture amazigh aurait subit, au cours des envahissements et des colonisations successives (parfois simultanées) et multiples depuis la préhistoire, une forte érosion, une sorte de lessivage intense et prolongé qui aurait sérieusement affaibli les forces de cohésions entre ses différents constituants et composantes. Elle aurait donc, pour rester debout jusqu’aujourd’hui, fait beaucoup de sacrifices tel que le renoncement à une vie citadine et stable dans l’espace, privilège qui n’a pourtant pas été suffisant pour épargner de la disparition les civilisations qui en ont jouissaient tels que les phéniciens, les pharaons et les romains.

De cette conception des choses, découlent des constats sans appel, des questions qui interpellent les consciences individuelles et collectives, à l’échelle nationale, régionale et internationale. En effet, l’ONU à travers un certain nombre d’actions, de traités et de conventions essaie d’approcher cette question, en vue de promouvoir les langues maternelles, de protéger et d’encourager les cultures originelles, bref elle œuvre pour l’instauration d’une ’’démocratie culturelle et civilisationnelle’’. Mais à l’échelle régionale, c.à.d. au niveau de l’Afrique du nord, tout marche à l’envers, les pouvoirs qui ont vu le jour après l’«indépendance» ne cessent de brandir le slogan d’une union qui ne réussira peut être jamais, ne serait ce qu’à cause de son nom à forte connotation raciste et discriminatoire: «Maghreb arabe», alors que dans d’autres régions du monde, les unions sont à base économique, géographique ou stratégique (l’exemple de l’union européenne). A l’échelle nationale, image en miniature du régional, tous les Etats ont adoptés après «l’indépendance» chacun un projet dont l’arabisation est un principe fondamental, des projets qui malgré des différences non significatives ci et là, s’inspirent tous de l’idéologie panarabiste qui était alors à la mode, parsemée et agrémentée souvent de slogans communistes ou socialistes, contexte international obligeait. Adopter un tel projet dans un pays comme le Maroc, où plus de 60% de la population est amazighophone (en 1960), est un crime contre l’humanité, un acte qui ne diffère en rien ce que font ceux qui autorisent l’usage et la consommation des OGM (organismes génétiquement modifiés), sans avoir à se soucier des conséquences à venir. Les Etats du nord de l’Afrique sont entrain de produire une morbidité culturelle, d’accentuer une dérive et un dérapage sans issue. Ils sont entrain de produire des ECM ’’êtres culturellement modifiés ’’; déracinés, désorientés, inaptes, vulnérables, aliénables, près à contracter toutes les maladies sociales qui existent: fraude, corruption, arrivisme, opportunisme, paresse, médiocrité… et près à se lancer dans toutes les expériences les plus folles qui puisse être imaginées; les résultats sont là pour le prouver: taux de diminution du sentiment patriotique, immigration clandestine, extrémisme de tout genre, terrorisme…

Il est clair en fin de compte, que nous sommes en présence d’une société ravagée par un fléau que nous venons de nommer SDI; peut être que nous avons tellement besoin d’un programme national de lutte contre le SDI plus qu’il ne l’est pour le SIDA, et qu’il est temps pour que nos intellectuels et nos responsables politiques tirent les conclusions qui s’imposent, avant qu’il ne soit trop tard.

Notes:

(1)patrimoines biologiques et culturels qui ont accompagné l’apparition des premiers groupes humains.

(2)Des fouilles archéologiques très récentes dans la région de Tafoughalt, ont révélé l’existence d’une industrie locale de bijoux qui remonte à 85 mille ans.

(Anir khales, khénifra, le10-05-2008

akhales_20@yahoo.fr)

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