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la négation de la culture amazighe: entre sauvegarde et folklorisme (1)

(1ère partie)

Par: H.Banhakeia (Université de Nador)

 

«Ce qu’il y a de paradoxal dans la culture, c’est que le langage, le système le plus fréquemment employé pour décrire une culture est par nature mal adapté à cette tâche difficile

(Edward T. Hall, Au-delà de la culture, p.61)

Cette étude entend nourrir une ambition majeure, celle de fixer les significations de la notion de culture à travers l’histoire de l’Afrique du nord. Cette notion est problématique autant pour les autochtones que pour les étrangers; elle impose une série de questions: Quelles sont les composantes de l’amazighité? Quelles sont ses définitions usuelles? Comment mettre en histoire le fait amazigh? Quelle approche lui choisir? Cette réflexion a également pour ambition non seulement de faire partie d’un ensemble d’études sur l’identité, c’est-à-dire sur la découverte de soi dans la culture amazighe, à travers l’histoire, mais de synthétiser relativement ces approximations.

Ici, nous entendons avancer en premier lieu notre grande inquiétude sur la mauvaise interprétation qu’il est possible de faire à partir du concept «diversité» culturelle, identitaire et historique du Maghreb. N’est-ce diversité que pour gommer le propre? D’autres préfèrent parler d’interculture fraternelle entre les composantes identitaires du Maghreb! (2) Par «négation de la culture», entendons ce processus qui est la présentification du fait amazigh afin de le préparer à la négation. Loin de tout positionnement strictement idéologique, et attaché à une démarche de déconstruction nous allons esquisser l’importance de la vision dans la construction d’une identité, de l’amazigh vers la rifaine et vice versa…

Quoique rédigée dans la langue de l’autre, cette étude se veut une évaluation critique de la question suivante: Qu’est-ce que la culture amazighe pour l’autre? Est-ce un simple objet d’étude? Sans âme ni intelligence. Les questions de l’origine, de l’appartenance, des liens de parenté et d’éthique ont toujours été posées au Maghreb de façon à inverser tout, à renverser les réalités pour en créer des mythes, des images stéréotypées, de fausses vérités, en un mot de pures illusions qui expliqueraient la culture, l’identité, l’histoire. L’on insiste à continuer à instituer, à travers un jeu spéculaire, la fausse appartenance des Imazighen à un espace étranger, à l’évacuer de l’histoire, mais ce peuple n’a pas en fait besoin de déambulation ni de spéculation pour prouver son appartenance au Maghreb, ni de jeu infini de paradoxes qui le définirait…

I.- LE MAL D’ETRE VU DANS LA TRADITION BERBERISTE

De par le mal d’être vu à travers la tradition berbériste, se précise combien cette vision qui est «réifiante» pour le sujet amazigh (existant encore entre la sauvegarde écologique et le folklorisme), à travers les deux exemples exogènes: un nordique (dit occidental, vieux, propre du colonialisme européen), et un second oriental (dit confrère, actuel et propre du nationalisme arabiste). Les deux exemples sont intéressants à analyser: ils sont paradoxalement construits en parallélismes semblables… Ils ont un même inconscient: réaliser ses propres lubies. Un troisième naît au sein du discours des parlants (fils) de cette culture: l’IRCAM. S’insérant comme correspondances inaltérables de l’«être amazigh», la vision «propre» et institutionnelle se hisse sur les mêmes paradoxes, à travers l’expérience de la nouvelle politique «berbère» (aménagement, nouvelle politique berbère de l’Etat) où la même réification revient investie dans la sauvegarde et le folklorisme

La culture amazighe, dans sa nouvelle réception, se montre-t-elle institutionnellement comme une autocritique des temps passés, et une effective reconnaissance actuelle? Ce serait alors une déclaration du changement: de la négation active à la promotion active. Mais, le statu quo montre un autre parcours politique: de la sauvegarde écologique «de devanture» vers le folklorisme «de récupération», autrement dit une négation accélérée comme présence in absentia.

Si la vision est en soi un discours, il n’y a pas donc d’universalité dans la vision. Le savoir qui porte sur l’autre (que nous sommes précisément) peut-il être un savoir à prendre comme approprié? C’est pourquoi, interrogeons les relations entre «amazighité» et domination étrangère, et différentes explications sont possibles.

Commençons par la conception de l’amazighité; elle se définit de par sa définition dans un dédoublement:

a.- l’amazighité vue en tant qu’objet (culture à manier et à manipuler selon les intérêts de l’Autre);

b.- l’amazighité vue comme un autre sujet, un égal (bien qu’il soit l’opposé de l’Autre).

Précisément, la vision des autres n’est pas un secours pour l’ego amazigh; cette vision construit un autre monde (sous forme de modèles) qui n’a rien à voir avec l’être nord-africain. Le savoir de l’autre à propos de l’identité amazighe, qui est sacré pour les autochtones, tend vers l’assimilationnisme et la folklorisation d’une part, et de l’autre vers la sauvegarde et le folklorisme. Mais qu’est-il de la construction du propre? Sommes-nous vraiment une société, une culture avec les pleins droits d’être aux yeux des autres? Sommes-nous une culture qui peut voir? Qui peut se voir? Qui possède sa propre vision, et maîtrise son autoprojection? Que faire de leur vision sur nous?

Le grand malheur des Imazighen est ainsi leur propre définition, leur positionnement en tant qu’objet dans l’Histoire. Ils ne sont jamais arrivés à atteindre le stade de Sujet (acteurs, maîtres de l’action, constructeurs de l’Histoire, la leur bien sûr), en conséquence la prise de la parole leur a été toujours reniée, et que dire de la trace institutionnellement écrite? L’image du dit berbère, aussi bien contemporaine qu’historique, semble avoir été toujours forgée par le regard étranger: un peuple rustique, sauvage et violent. Il est dit pauvre intellectuellement car tout simplement il n’a pas de tradition scripturale propre et continue, où il se positionnerait comme le maître de l’œuvre, l’architecte unique de sa destinée et il survit dans les modèles des autres.

En général, les productions orales, la linguistique, l’archéologie, l’ethnographie…. font de l’amazighité un objet d’étude: toutes les impressions, les hypothèses, les recherches de la «vérité» sont avancées comme des faits scientifiques. Indiscutables, loin de tout positionnement idéologique. Au service de la science, à l’instar des parnassiens solitaires qui se perdent des affirmations hésitantes… Leurs écrits, ceux qui détaillent cet être nord-africain, sont exposés dans quelques aspects, et nuancés dans d’autres. Ils tendent à décortiquer et / ou à définir la «mentalité» amazighe dans un processus paradoxal. Y a-t-il droit à la subversion de l’identité si les motivations de la composition et de la recherche sont autres que les fameuses motivations «scientifiques»? (3)

II.- L’EXEMPLE NORDIQUE: LA VISION DU CIVILISE ENVERS LE BARBARE

(A suivre)

*****

NOTES:

(1) Communication présentée à l’Université d’Oujda, au colloque «Pluralité culturelle en Afrique du nord: de l’historique au stratégique», 16-17 avril 2008.

(2) Par interculture, nous voulons signifier cohabitation de deux ou plusieurs cultures dans un corps lieu et/ou temps. Que fait-on politiquement de cette différence qui se présente alors comme centre d’intérêt au sein de cette structure hétérogène? Un ensemble de doutes s’impose: A qui la primauté? A qui la maîtrise du fait culturel? Qu’est-il de la nature de la dialectique entre ces différents groupes?

(3) Curieusement, l’adjectif «scientifique» est constamment repris par les propres Imazighen éduqués qui s’ingénient à dire combien ils sont près de la science, et combien ils vont demeurer loin du politique (de l’idéologique) lorsqu’ils se réfèrent au fait amazigh. Ils pèchent, dans un sens ou un autre, par insécurité scientifique.

(à suivre)

 

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