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Fouad Laroui ou La désamazighisation manu militari

Par:Rachid fettah

Au Maroc, l’amazighophobimania qui ne cessait de faire tâche de mauvaise huile sur les colonnes de bon nombre d’organes de presse, laisse maintenant entendre ses échos provenant d’outre-mer. Elle est en train de s’internationaliser.

A l’intérieur, cette phobie contagieuse se transmet via des canaux, institutionnellement, politiques. Partis, fondations, unions, mouvements, O.N.G… qui actionnaient, non stop, dans la clarté des jours, pour éteindre la flambée amazighisante.

Car, ayant constaté qu’une immense masse énergétique est en train de se déployer et de s’organiser pour sortir cette identité socioculturelle des zones sombres vers les lumières, les opposants aux revendications socioidentitaires d’imazighen n’affichent aucune peur d’agir, visages découverts et mains mille fois sales. Pour tenter l’éradication de l’action revendicative, qu’incarne singulièrement le mouvement amazigh, toutes les armes sont permises, visibles ou invisibles. Certaines chroniques, signées Fouad Laroui relèvent de cette deuxième catégorie des armes. Depuis qu’il a été interpellé, via un bref questionnaire élaboré par un jeune amazigh originaire du Rif et résidant à Amsterdam, cet excellent écrivain et économiste marocain, auteur du «dents du topographe» ne cessait de montrer ses «dents d’amazighophobographe». Sa fiche anthropométrique, en tant que chroniqueur, est bien marquée de flagrants antécédents qui laisse lire, noir sur blanc, une hostilité schématisée à grands traits vis à vis de la dimension socioculturelle amazighe. Les expressions impropres explicitement insultantes «Berbères, Apaches et Nez percés», en guise de titre de sa chronique du 30 Avril 2006, publiée sur les colonnes de jeune Afrique, en disent long.

Dernièrement, pour raviver, à petits feux, son amazighophobisme déclaré, il lâche de nouveau , sur les colonnes du même jeune Afrique N° 2468, rubrique Post-scriptum, un autre papier qu’il intitule malintentionnémment «libérez ‘les deuxième génération’».

A première vue, ce texte trop court, ayant l’allure d’un simple fait divers dont le contenu, lecture de surface, parait inoffensif. Mais, passé sous des lectures approfondies et plus détaillées entre les lignes, cet apparemment simple fait divers s’avère une longue lettre piégée, surcondensée de messages terriblement antiamazighité.

Dans son article suspect, Fouad Laroui donne l’apparence, dans un premier moment, de rapporter le plus sympathiquement possible les inquiétudes d’un certain Hassan, résident à Amsterdam et originaire d’Al Hoceima qui se lamente de ne pas pouvoir voyager en vacances pour visiter les autres villes du Maroc, cette première partie de son récit reflète une nette neutralité de la part de l’auteur. Mais à partir de la deuxième partie, marquée dans le texte par «tout cela à l’air inoffensif mais pas du tout», le ton va changer complètement quand l’écrivain évoque, selon ses expressions, «la mésaventure arrivée récemment à mon ami le professeur K, doyen dans une grande université marocaine». La dite mésaventure se résume dans une situation de communication relevée de la vie quotidienne à Amsterdam, où un amazigh rifain «chauffeur de taxi» a refusé catégoriquement de parler en arabe avec le prof K marocain arabophone.

Cette situation a fait notre romancier francophone manifestement hors de lui, réaction subite, il se lamente pathologiquement au fait, d’après ses propos, qu’un amazigh refuse, avec franchise et audace, de répondre en arabe au marocain arabophone, ce dernier choqué demanda au chauffeur: «Mais vous êtes marocain, non? «Non, répondit le taxi driver, je suis rifain»(répliques extraites de l’article). Ainsi, la troisième partie de ce faux fait divers constitue le moment le plus fort.

En guise d’explications clarifiantes, où Fouad Laroui s’est pris pour un Deus ex machina, pour consoler son ami le prof K, il déclare qu’il ne faut pas considérer la réaction du rifain comme une «prise de position politique» et que «le jeune rifain ne pouvait pas se sentir pleinement marocain s’il n’avait pas visité Fès, Rabat, la plaine du Gharb, Essaouira, l’Atlas, le Souss, enfin tous les endroits qui font le Maroc»(j’ajoute panarabe).

Mais, qu’est ce que ce raisonnement par l’absurde? Par quel théorème économétrique pourrait-on résoudre cette équation personnelle de second degré? (F.Laroui est économétrologue); Quel lien y-a-t-il entre le choix délibéré de se sentir fier de son rifainité et cette invitation malplacée aux voyages? Comment peut on comprendre que le seul fait d’aller voir Fès, la cité sacro-sainte de Moulay idriss 1er pourrait souffler la pleine marocanité dans l’être amazigh? Ou bien, est ce que le simple fait d’être amazigh, homme libre, fier de sa langue et sa culture n’est pas suffisant de couvrir pleinement la marocanité?

Il parait, si ce n’est sûre et certain, qu’à travers ce papier, les idées se sont brouillées dans la tête du pauvre auteur, il n’était sans doute pas dans sa bonne assiette intellectuelle. Si non, certainement, avec l’approche de l’été, l’impact des vacances et des voyages a fait que le touriste hollandais, qui habite l’écrivain prétendu être marocain, fasse irruption et lance des invitations, hors contexte, à une nouvelle forme de tourisme «urbaino-linguistique».

Or, sans se rendre compte de la portée de ses absurdités, F.Laroui, en éminent écrivain francophone doublé d’auguste poète néerlandophone, couronne sa monumentale bêtise intellectuelle par un appel solennel qu’il adresse aux autorités compétentes des pays du maghréb. Le contenu de cet appel constitue le niveau extrême de la stupidité, puisque il déborde au-delà des contours de la bêtise, une ignorance totale, conséquence d’une aliénation totale, de la réalité sociolinguistique et identitaire du Maroc.

Ce chroniqueur, par le biais d’un vocabulaire camouflé, a osé recommander, par des presque ordres, aux autorités compétentes de faire en sorte que(je le cite):»les enfants de vos émigrés ne soient pas kidnappés par leurs familles à l’occasion du mois de vos vacances… promenez-les dans les quatre coins du pays». Quoique formulé dans des mots implicitement encodés, ce message fait nettement allusion aux enfants d’émigrés rifains, qui profitaient de leurs vacances pour retourner dans leurs petits villages ou villes d’origine sans penser les quitter, ce qui explique chez eux l’usage exclusif de la langue amazighe tarifit. Cette flagrante allusion dévoile la mauvaise foi intellectuelle de l’auteur. Cette façon de formuler met, aussi à nues les intentions discriminatoires de F.laroui à l’encontre de l’amazighité. Il en découle, à chaud, les constats suivants: Primo, cet honorable monsieur souffre d’un complexe justifié dû à sa méconnaissance totale de la langue amazighe en générale et Tarifit en particulier, lui qui écrit des romans en français et la poésie en néerlandais. Secondo, cet appel est un vœu sincère et franc pour une panarabisation sauvage des amazighphones monolingues étant donné que l’écrasante majorité des émigrés marocains résidants à Amsterdam sont originaires du Rif et ne se communiquent au quotidien que par leur langue mère.

Enfin, monsieur Laroui le romancier n’a pas voiler sa haine violente et affichée vis-à-vis de l’amazighité. Toutefois, le paroxysme dans tout ça, vient se concentrer dans son mot de la fin, le summum des paroles tenues sous l’autorité intellectuelle de cet homme des belles lettres, car, en guise de vrai mot d’ordre, il achève sa chronique de mauvais goût par des propos explicitement menaçants. Toujours, en s’adressant aux autorités compétentes, il ajoute: «Au besoin, faites les libérez manu militari (c.à.d par la force des armes) de l’étreinte étouffante des leurs, promenez les dans les quatre coins du pays … c’est à ce prix qu’ils s’approprieront le pays de leurs parents», ce passage écrit sans la moindre nuance constitue un fragment d’un vrai discours dictatorial, extrait reflétant fidèlement l’apogée de la tyrannie intellectuelle, voire une incitation, claire et nette, à l’usage des armes. Cette dernière citation, extrêmement minée, laisse entendre la volonté malsaine de substituer l’usage de la langue-culture rifaine: «les libérez manu militari de l’étreinte étouffante des leurs» pour la supplanter par l’héritage patrimonial arabo-andalou de Fès et Rabat, capitales successivement du panarabisme civilisationnel et administratif, «qu’ils s’approprieront le pays de leurs parents». En d’autres termes, cet auteur incite à faire exposer la «deuxième génération» des rifains, résidants aux pays bas, aux ravages dévastateurs des agents d’acculturation doublée de panarabisation quasi-totale, et à faire en sorte de les faire arracher à leur microcosme socioculturel, où ils se sentent à l’abri, pour les jeter en plein ténèbres du panarabisme, afin qu’ils s’approprient, sous les menaces de l’épée, la belle langue de leurs ancêtres les arabes.

Mais enfin, comment peut on comprendre cette rage et tous ces feux à volonté contre ce que Fouad Laroui appelle «la deuxième génération», sachant que le problème dans son essence n’est qu’un conflit à base linguistique, comment peut on passer du registre d’usage des langues à un registre d’usage des armes. Et ce Mr.Laroui le scripteur, est ce qu’il est le mieux placé pour se mêler à toutes ces histoires. Pour qui se prend-il ? Lui qui passe largement trop loin de se qui se passe ici et maintenant dans le Maroc d’aujourd’hui, lui qui a presque ouvert les yeux dans des écoles françaises, puisque mis depuis l’âge de 10ans au lycée Clemenceau à Casablanca, une adolescence passée en entière au Lycée Lyautey, ensuite atterrissage dans la prestigieuse école des mines pour s’illustrer par la suite, par une formation haute gamme dans la prestigieuse école des ponts et chaussées de France.

Le bilan c’est que, que reste-t-il de l’entité arabo-marocaine, qu’il tente de défendre aujourd’hui, de ce certes fin romancier monté en toutes pièces dans les fabriques d’intellects de la descendance gauloise? Ses propos seront juste bons à faire bonne matière médiatique à travers les hauts parleurs de la plus insignifiante francophonie. Puisque, demeure toujours inaccessible pour lui la capacité de comprendre la profondeur socioculturelle qui marque la dimension identitaire à travers le Maghreb d’aujourd’hui. Mais comment se fait-il qu’il ignore que la mémoire et l’identité berbères se trouvaient au cœur de la littérature maghrébine depuis la source de son jaillissement, et que la majorité des grands écrivains étaient d’abord de subtils berbérisants, et qu’ils ont écrit pour que la flamme de l’amazighité puisse éveiller les consciences des générations et des générations d’imazighen, Mouloud Mammeri et kheir Eddine, entre autres, en sont deux symboles qui planent toujours sur nos têtes. Je ne sais pas non plus s’il est au courant que la «mère du printemps» de Driss chraibi est un hommage sincère dédié aux imazighen, par lequel feu chraibi a tenté de réparer l’image caricaturale et négative du berbère qu’il s’est faite à travers certains personnages dans ces romans.

A vrai dire, la chronique intitulée «libérez la deuxième génération» estompe beaucoup de feu sous un petit peu de cendre, le texte que son auteur nous offre à lire, ayant l’allure d’un simple fait divers et l’apparence d’un bref texte sans profondeur, s’avère sans aucune ambiguïté un brûlot, dangereusement, antiamazighité. C’est une éradication franche de la dimension socioculturelle des imazighen de la diaspora. Or, suite à une lecture traumatisante de ce petit texte, certains titres des romans de l’écrivain Fouad Laroui se sont métamorphosés, dans ma tète, sous l’effet alchimique du à un électrochoc très aigu, il s’en suit que les titres:»Les dents du topographe» devient « Les dents de l’amazighophobographe», puis «Méfiez-vous des parachutistes» est devenu «Méfiez-vous des panarabistes»,et enfin, au lieu de «Tu n’as rien compris à Hassan II», il faut dire «Tu n’as rien compris à Laroui F».

(Rachid fettah, fettahrachid@hotmail.fr)

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