uïïun  132 

kuçyur 2958

  (Avril  2008)

Amezwaru

 (Page d'accueil) 

Tamazight

racid nini d tiknnaä n ucffar i isvuyyun mgal i icffarn

Tarwa n tuccact

Awal n yiman

Taznaxt n igrawlen

Azmul n imaghnas

Tanfust inu

Aweddar

Lunes ameddukel inu

Français

Le charlatanisme journalistique, le cas de Racid Nini

Rachid Nini, journaliste censeur!

Un siècle d'amazighophobie

Le voyageur Loti

Entre l'usurpation de l'identité et l'aliénation

Femme amazighe et le défi d'exister

En l'honneur de la femme amazighe

Langues maternelles et développement

Des borgnes

L'honneur de Tayezzimt

Apprendre tamazight par le jeu

Appel du militant B.Jamil

Activités de l'assoc. Ayt Sid

العربية

رشيد نيني وخدعة السارق الذي يدعي انه سرق

ظاهرة النيني

حلال عليه وحرام على غيره

الأمازيغية وحرب السياقات

قراءة في  أرضية الاختيار الأمازيغي

قراءة أخلاقية لتاريخ المغرب

من يمثل الخطاب الأمازيغي؟

"الحكم الذاتي"

الإعلام الأمازيغي المكتوب

الصحافة الأمازيغية وتحديات المهنية

القناة الأمازيغية وسيلة للتصالح مع الذات

مستاوي الشاعر والأمواج

حوار مع الشاعر سعيد الفراد

تصريح بمناسبة عيد المرأة

المنتدى الأمازيغي يقاضي وزراه الداخلية

احتجاج على جريدة العدالة والتنمية

تأبين المرحوم الطيب تاكلا

حفل توقيع كتاب محمد نضراني

أنشطة بمناسبة عيد المرأة

لقاء تواصلي مع قبائل الأطلس المتوسط

بيان طلبة جامعة قاضي قدور

بيان طلبة جامعة أكادير

بيان جمعية إزرفان

بيان العصبة الأمازيغية

بيان للعصبة الأمازيغية خاص بمعتقلي بومالن دادس

مهرجان شالة المسرحي

 

 

 

Des borgnes

Par: Bahbouh Lehsene

Imazighen disaient et disent toujours "Evvue u ilessee, meddenee akkee eynesee", ce qu'on peut traduire par: "Les foules s’offrent aux grandes gueules".

Normalement, il ne doit pas y avoir qui ignorerait que dans toute société linguistiquement constituée, c’est la langue qui est le creuset vivant de toute société – nation, mais pas le vêtement ou l’ustensile, s’exprimaient, en premier lieu tout oralement avant de passer à l’écrit.

Le poids de cette mutation, passage de l’oral à l’écrit, avait été pris en charge par des individus soucieux et motivés.

Pour initier, inciter leurs semblables de cesser d’être de vulgaires animaux parlants, ils créèrent l’aphorisme qui dit si bien: «Les paroles partent et les écrits restent»!

Il est vrai que nos ancêtres imazighen qui vécurent dans l’antiquité l’avaient si bien compris, et c’est pourquoi qu’ils ne restèrent pas indifférents. Ils avaient donc créé leur alphabet (tifinegh) pour imprimer leurs phrases.

Malheureusement, cet alphabet ne subit pas toutes les transformations, modifications nécessaires pour être adéquat à la langue de manière à nous parvenir parfait, il fut égaré en cours de route, à travers les âges pour n’être gardé que par une poche de résistants et probablement conservatrice d’imazighen habitant les fins fonds du désert.

Dans les toutes premières années de l’ère historique, un alphabet moderne avait été créé pour être employé par l’ensemble des peuples de la planète en vue de transformer leurs discours oraux en un discours écrit. Si le marteau est systématiquement utilisé pour enfoncer un clou, l’alphabet universel sert à écrire l’ensemble de langues parlées de sociétés peuplant la planète terre! Au moment où l’Europe dont nous sommes séparés par la Méditerranée utilisait intensément cet alphabet, imazighen avaient été conquis par des orientaux aussi bavards, barbares et sauvages pour les priver de profiter de tout le bien linguistique dont a été porteur cet alphabet universel qui s’écrit de gauche à droite.

Dès le sixième siècle de notre ère imazighen perdirent l’usage de l’écrit en caractères universels.

Les Turcs dès le début du seizième siècle où ils conquirent le nord de l’Afrique, favorisèrent l’analphabétisme instauré par les hordes de Banou hilal.

Dès 1830, ce même Nord africain fut conquis par une nation qui n’avait pas cessé d’employer cet alphabet de peuples civilisés mais qu’imazighen perdirent depuis déjà douze siècles! (Douze siècles d’occupation arabo-turc).

Après un demi-siècle d’occupation française, nos aïeuls renouèrent tout à coup avec cet alphabet des peuples de l’occident. Maîtrisant l’oral, feux Cid kaoui, Boulifa, Rahmani Slimane recoururent à cet alphabet pour rédiger les toutes premières œuvres en langue ta mazight, et, malheureusement, l’ensemble de leurs écrits a été transcrit dans une écriture toute phonétique! Feu Mouloud Mammeri avec son ouvrage ‘tajerrumt n tmazight’ n’améliora en rien ta mazight.

C’est donc à l’avènement de l’Académie berbère (agraw ennee i mazipen) et grâce à son infatigable animateur le prophète Bessaoud Mohand-Aarav qu’imazighen reprirent goût à l’écriture dans leur langue. Frappée d’interdit de scène et d’école, elle est alors pratiquée en toute clandestinité jusqu’à octobre 1989 où toutes les énergies se libérèrent.

On découvrit le livre de feu Mammeri intitulé ‘tajerrumt n tmazight’ (dialecte kabyle) est – il précisé, ce livre, comme nous l’avons dit tout à l’heure, n’apporta aucune amélioration linguistique de langue ta mazight, malgré cela, il se trouve qui se revendique de cette école qui n’en n’est pas une! (Nous n’exagérons pas de dire que cet ouvrage détruit plus qu’il construit ta mazight).

Cet ouvrage ne contient qu’une seule ‘règle’ d’orthographe et de grammaire que l’auteur même ne respecta pas!

Il est écrit: Tout son est égal à un caractère.

Or, feu Mammeri écrivait bien:

-Bw, gw, xw, etc…( c’est – à – dire, deux caractères pour ‘transcrire’ ses phonèmes régionaux !

-- Yibwas, (un jour)

-- akwer, (voler)

-- akw (tous, toutes)

En 1992 M. Bahbouh Lehsene édita son tout premier livre intitulé ‘’La nouvelle orthographe grammaticale ta maziptt’’ (T irrigoemtt ta yenaytt ta maziptt).

Les dyslexiques et les dysgraphes de langue ta maziptt se revendiquant de l’école ‘mammeri’ ont refusé et rejeté en bloc et dans le détail l’ensemble du contenu du livre de M. Bahbouh Lehsene, sans même avoir pris connaissance de son contenu que nous reconnaissons mérite expositions aux tableaux pour être explicités, préférant se cantonner dans les travaux ‘faciles’ de feu Mammeri Mouloud tout en se proclamant de cette ‘école’ !

En 1990, une association à caractère académique a été créée à la maison de culture de Birkhadem / Alger, une école était ouverte pour la diffusion à grande échelle du contenu du livre de M. Bahbouh Lehsene. L’enseignement se faisait alors, au tableau et par correspondance.

Ta maziptt devenue ‘langue enseignable’ ‘il conviendrait donc de maîtriser en premier lieu, son écriture orthographique pour se permettre d’écrire, de produire des manuels scolaires, de lecture, d’écriture pour ensuite l’enseigner aux élèves.

Confinés dans le refus de s’instruire avant d’écrire, des auteurs ne s’empêchèrent pas de produire des livres (romans, recueils de poésie) dans cette écriture toute phonétique rébarbative et répugnante aux élèves, aux lecteurs qui éprouvent mille et une difficultés de collationner des termes de ces textes avec ceux de lexiques produits jusqu’ici. Ce qui nous fait dire que la déperdition éditoriale (mévente) trouve sa source du fait que tout auteur use de son savoir oral pour rédiger dans une écriture phonétique, et cela exaspère tout lecteur équilibré mental.

Ta maziptt étant apprise au foyer qu’en classe, l’écrit de tous ces ouvrages ne respecte, ni les règles orthographiques, ni celles grammaticales de langue ta maziptt!

Le plus exaspérant aussi, c’est quand on entend des individus se proclamer ‘universitaires’ ‘professeurs de linguistique ta maziptt’ qui firent leurs cursus universitaires en francophonie, en arabophonie, se lancer dans l’éloge de la transcription phonétique de langue ta maziptt non sans inciter les initiés et les profanes à ne se conformer qu’à leurs ‘propositions d’aménagement linguistique’ ce qui s’apparente à une malhonnêteté intellectuelle!

Mais, nos universitaires de francophonie et d’arabophonie tout aussi analphabète de langue ta maziptt, eurent – ils l’impression d’être ces éternels borgnes dans un pays d’aveugles?

(Bahbouh Lehsene)

Copyright 2002 Tawiza. All rights reserved.

Free Web Hosting