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Message du MCA à l'occasion 70 ème anniversaire du bombardement de la ville de Gernika

Paris, le 24/04/07

Mme Maria Oianguren Idigoras

Directrice de Gernika Gogoratuz

Centre de Recherche pour la Paix

Fondation Gernika Gogoratuz

Artekalea 1-1°

Gernika-Lumo

Bizkaia

Madame la directrice,

Chère Madame,

En ce printemps 2007, vous célébrez le 20ème anniversaire de Gernika Gogoratuz, Centre de Recherche pour la Paix et le 70ème anniversaire du bombardement de la ville de Gernika. A cette occasion, vous organisez également les 17èmes journées internationales "culture et paix" de Gernika.

J’aurai voulu être présent parmi vous afin de vivre à vos côtés ces moments lourdement chargés d’histoire, de symboles et d’engagements pour la paix, mais des contraintes d’agenda incontournables ne me l’ont malheureusement pas permis. Croyez-le, je le regrette fortement et sincèrement. Je me contente donc de vous adresser ce message comme l’expression de la sympathie et de l’amitié amazighes envers votre personne, votre équipe et envers l’ensemble du peuple basque.

Ville martyre après sa destruction par les bombardements fascistes de 1937, Gernika est aujourd’hui consacrée ville de paix. Il n’y a guère plus belle leçon pour l’humanité. Mais pour en arriver là, que d’obstination était nécessaire pour faire reconnaître la vérité et faire triompher la justice, que de temps et d’efforts sur soi-même il fallait consentir pour parvenir à faire le deuil, que de volonté et de courage il a fallu mobiliser pour s’efforcer de regarder devant et de construire un avenir meilleur mais sans rien oublier du passé! Mais tous ces sacrifices n’ont pas été vains, car aujourd’hui Gernika est connue et reconnue mondialement comme un exemple et comme un symbole de la réconciliation, du dialogue et de la paix. Quelle belle revanche sur la guerre et sur la haine et quelle belle victoire pour les Basques!

En tant qu’Amazighs en lutte pour nos droits, nous comprenons et partageons de manière naturelle les douleurs, les luttes, les joies et les espoirs du peuple basque frère.

Je tenais également et tout particulièrement à vous remercier d’avoir bien voulu intégrer dans le programme des Journées "culture et paix", sous la rubrique "autres Gernikas", une intervention de M. Amezian sur l’utilisation des armes chimiques par l’armée espagnole contre les populations rifaines durant les années 1920. Plus que les discours, cela témoigne de l’amitié et de la solidarité basques envers le peuple amazigh.

Je saisis aussi l’occasion de ce message pour vous faire part de mon sentiment concernant un point important de notre histoire commune et qui m’est revenu à l’esprit lors de ma dernière visite à Gernika au mois de février dernier. Au musée de la paix, j’ai été particulièrement attiré par une photo de soldats habillés d’une manière qui m’a rappelé l’Afrique du Nord. En fait, il s’agissait de soldats "Maures" qui faisaient partie des troupes franquistes qui ont occupé Gernika après sa destruction. Et ces Maures ne sont autres que des Amazighs rifains que l’armée de Franco a réquisitionnés pour s’en servir notamment contre les peuples basque et catalan.

Je voudrais d’abord dire que je suis intimement convaincu que ces soldats Amazighs n’avaient pas réellement conscience ni pour qui, ni contre qui ils se battaient. Ils ont été les victimes d’alliances politiques infâmes et abusés par l’idéologie fasciste et enrôlés de gré ou de force notamment après la défaite d’Abdelkrim El-Khattabi en 1926 face aux armées espagnole et française. Mais quelles qu’en soient les motifs, la présence de soldats Amazighs aux côtés des fascistes est choquante et honteuse pour nous. En conséquence, même si les générations encore vivantes ne sont aucunement responsables des actes commis par leurs aînés aujourd’hui disparus, je demande au peuple basque et au nom du Congrès mondial Amazigh, d’accepter nos excuses pour le très regrettable engagement de soldats amazighs aux côtés des franquistes durant la guerre civile en Espagne. Et je propose d’ores et déjà, l’organisation d’un grand événement Basque-Catalan-Amazigh en 2008 au profit de la mémoire et de l’amitié entre nos peuples.

Sachez chère Madame, que malheureusement, notre longue histoire est jalonnée de faits qui témoignent que nos colonisateurs d’hier et d’aujourd’hui ont su profiter de notre crédulité pour utiliser nos femmes et nos hommes, nos territoires et nos richesses contre nos propres intérêts. Les soldats amazighs ont servi de chair à canons sur des fronts lointains, parfois pour des causes justes comme lorsqu’ils ont combattu le nazisme en Europe, mais aussi pour des causes colonialistes comme ce fut le cas en Indochine et ailleurs. Aujourd’hui encore, certains de nos enfants tombent sous l’influence de l’idéologie islamiste et en son nom, ils tuent et meurent absurdement.

C’est pourquoi notre défi est d’abord l’éveil des consciences afin d’éviter d’être de nouveau manipulés et trompés et pour que plus jamais le mot amazigh ne soit associé à tout ce qui porte atteinte de près ou de loin aux valeurs humaines. Désormais nous veillerons à ce que nos engagements soient toujours du côté de la légitimité, du droit, de la justice et de la vie.

Je vous renouvelle, chère Madame Maria Oianguren Idigoras, mes plus vifs remerciements et vous adresse mes souhaits les plus sincères de réussite dans vos projets.

Très cordialement,

Belkacem LOUNES, Président du CMA


 

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