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La détresse des régions amazighes au Maroc

Par: Ali khadaoui

Le 22 Janvier 2007, Imazighen (les berbères) du Maroc, ont bravé la pluie et le froid et se sont retrouvés par centaines devant le siège du Parlement à Rabat pour protester contre l’indifférence du Gouvernement vis-à-vis du drame qui a frappé les régions d’Anfgou, d’Anmzi et de Tounfit, régions du Haut Atlas où, depuis le début de Décembre 2007, un mal mystérieux certainement accentué par le froid et la malnutrition (ces régions comptent parmi les plus pauvres du Maroc et certainement du monde), a déjà tué 26 bébés (vingt six) et 2 (deux) mamans. D’après certaines sources non encore vérifiées, quatre bébés de plus seraient morts début Janvier. Mais combien sont-ils morts depuis?

Les manifestants ont dénoncé la marginalisations économique et sociale qui est responsable d’un tel drame, mais aussi le mépris dont les régions amazighes en général sont l’objet de la part d’un pouvoir qui n’hésite pas à octroyer des milliards aux «frères palestiniens, libanais, irakiens et autres», alors qu’il n’a même pas fait le geste de présenter ses condoléances aux familles de ses propres citoyens amazighes, à défaut de venir en aide aux régions en détresse!!!

Rappelons que c’est dans le Haut Atlas que se trouvent Bougafer, Saghro Tazizawt et Baddou, non loin justement de ces localités délaissées où les bébés meurent par dizaine de maladies bénignes au 21e siècle. Ce sont des lieux hautement symboliques de la résistance armée amazighe contre le colonialisme, comme El Hri avec Moha Ouhammou Azayi au Moyen Atlas, à 10km de Khénifra, du Rif avec Abdelkrim Elkhattabi, des Ait Baâmrane et tant d’Ait et Ait.

Mais les rôles ont été inversés par l’historiographie et la culture dominante qui ont fait des traîtres des résistants et qui, jusqu’à maintenant, ne reconnaissent pas la qualité de résistant à tous ceux et toutes celles qui ont combattu les armes à la main à la pénétration française et espagnole avant 1956, à savoir toutes les régions amazighes sans exception qui n’ont cessé de se battre de 1908 (bataille de Médiouna) jusqu’à 1934 (bataille de SAghro) et ont laissé des milliers-si ce n’est des millions- de morts qui à ce jour, n’ont pas été recensés.

Si l’oligarchie dominante ne respecte point la mémoire de ces millions d’amazighes, on comprendra donc:

-l’indifférence avec laquelle le pouvoir a traité cette catastrophe. Les 28 morts amazighes n’ont ému personne au Gouvernement qui n’a même pas présenté ses condoléances aux familles des victimes.

-l’arrogance et le mépris habituels avec lesquels le Porte Parole du Gouvernement (un anti amazighe notoire) traite toujours les questions liées à l’amazighité: il dit toujours avec un temps moqueur: «cette amazighité»; ce monsieur a essayé de minimiser l’ampleur du drame en parlant d’un nombre limité de morts (11-onze selon lui)-comme si la question était une question de chiffres et non de mort d’humains, comme si la mort d’un seul être humain n’est pas à elle seule, déjà, une catastrophe. En plus, le Porte parole-du Gouvernement a cherché à mettre toutes les morts sur le dos du froid, comme si ces régions du Haut Atlas, (les plus élevées du Maroc et donc les plus froides depuis toujours), connaissaient le froid pour la première fois!

-la lenteur irresponsable avec laquelle les autorités locales, provinciales et nationales ont réagi à ce drame, en comparaison avec la rapidité et la logistique avec lesquelles le Maroc officiel achemine l’aide vers d’autres régions du monde dans le but morbide de redorer le blason du régime. On a invoqué l’état des routes qui effectivement sont impraticables en hiver du fait de l’exclusion de ces régions de tous les plans de développement depuis «l’indépendance». Mais les hélicoptères de l’armée, de la Gendarmerie, sont-ils juste bons à réprimer ces régions et d’autres (Moyen Atlas, Rif) quand leurs populations réclament simplement le droit d’être imazighen, de le rester, et d’être considérées comme des citoyens à part-entière?

Et la fameuse «Initiative Nationale pour le Développement Humain»? Elle n’est tout simplement jamais arrivée dans ces régions, car ses responsables exécutifs ne connaissent ni ces régions ni leurs besoins. Autrement, ce serait de la non-assistance à personnes en danger.

Et la fameuse «Organisation Mohamed V pour la Solidarité»? Elle ne s’occupe que des Résidents Marocains à l’Etranger, des marocains bénis parce qu’ils sont en Europe, qui n’ont besoin de rien, mais dont le régime a besoin pour renflouer ses caisse en devises et pour s’amadouer une diaspora capable de dévoiler les travers d’un régime déjà entaché par les mêmes méthodes et comportements policiers comme du temps des années de plomb qu’on a vite essayé de faire croire révolus! Il y a juste une quinzaine de jour, un militant amazighe, Chihaibi a été victime d’un passage à tabac digne des temps de Hassan II, en public s’il vous plait par le Pacha et ses sbires.

Je suis natif du cœur du Moyen Atlas, mes parents y résident toujours et je m’y rends régulièrement: les populations sont démunies de tout, même du droit de se confectionner un toit en bois du cèdre des forêts qui les entourent et qui leur appartenaient jusqu’à ce que la France, y voyant une source de profit, les confisqua et les déclara «Forêt Domaniales», dénomination qu’elles gardent toujours, car le pouvoir ne les a pas encore restituées à leurs ayant droits qui sont les tribus amazighes! Ces dernières font le toit de leurs demeures ainsi que celui des étables et écuries en tôle ondulée, trop froide l’hiver et trop chaude l’été! Y a-t-il plus ample injustice?

C’est pour dire que ce texte n’est pas un pamphlet polémique, mais un témoignage direct, certes enragé par des dizaines d’années de colère et d’amertume devant l’une des plus grandes injustices du monde d’aujourd’hui: celle qui frappe le monde amazigh (berbère) dans sa chair, ses sentiments, ses droits et sa dignité.

La discrimination politique, économique, sociale, linguistique et culturelle à l’égard des imazighen est on ne peut plus criarde, insupportable. Elle interpelle tout amazigh et tout démocrate conscient de l’injustice historique qui frappe ces populations autochtones depuis l’indépendance.

En effet, les régions amazighes sont démunies de toute infrastructure de base depuis l’indépendance (routes, dispensaires à défaut d’hôpitaux, écoles, etc..). Ces régions qui faisaient partie du Maroc «inutile» du temps du Protectorat sont en état de siège permanent depuis la pseudo indépendance. Elles sont en réalité punies pour insoumissions séculaires et soulèvements successifs contre le pouvoir makhzenien qui les a toujours réprimées avec la plus extrême sauvagerie, au même moment où des milliards sont gaspillés, dilapidés, volés par l’oligarchie qui a fait des détournements de l’argent public et de la corruption un système de gouvernance.

Le Mouvement Amazigh, par des méthodes pacifiques et civilisées, essaie-jusqu’ici- depuis plus de quarante ans d’attirer l’attention des responsables sur la politique de discrimination, d’exclusion et de marginalisation économique, politique, linguistique et culturelle suivie depuis l’indépendance à l’égard du peuple autochtone de cette partie du monde: le peuple amazigh.

Que le monde entier sache que la civilisation amazighe, depuis des millénaires, a fait sienne des valeurs comme la tolérance, la générosité, l’hospitalité, le dialogue, le respect de tout autre, de la femme, des enfants et des vieillards, et que le Mouvement Amazigh a la ferme intention de continuer à se battre pour que ces valeurs contribuent à la construction d’une société démocratique, citoyenne et tolérante, où la discrimination pour cause de langue, de couleur, de religion, de sexe, de nationalité ou de tout autre cause contraire aux principes qui ont servi de base aux droits de l’homme tels que promulgués par les Nations Unis, soient à jamais bannie de notre pays.

Que le monde entier sache à titre d’exemple, qu’au même moment historique où les arabes enterraient leurs filles vivantes par peur de la honte, Imazighen (les Berbères) se donnaient des reines pour chef d’Etat! La dernière reine-Thya: la magnifique en langue amazighe, (appelée Dihiya: la sorcière par les arabes): - a été justement tuée par les conquérants arabes!

Que le monde sache aussi que ce sont les mêmes Berbères qui ont élevé l’amour au dessus de tout, même de la raison d’Etat, ce que Cléopâtre, une amazighe (berbère) a résumé en disant: «aime et fais ce que tu veux»!!!

Que le monde entier se souvienne que le peuple amazigh de toute l’Afrique du Nord, d’Egypte, des pays du Sahel et des Îles Canaries est le seul au monde avec les Indiens d’Amérique, à subir une assimilation directe sur son propre territoire, assimilation qui est en train de tuer une civilisation millénaire, civilisation qui a donné au monde de grands hommes tels que: Appulée de Madaure, Arnob, Tertullien, Saint Augustin, le Pape Victor, Averroes, Yughurta, Massinissa, Ibn Rochd, Ibn Khaldoun, Mohamed Khair Eddine, Mohamed Choukri, Kateb Yassine, Mouloud Feraâoun, Boujdra, Taos Fadma Ait Mansour Amrouche, Mohand Oumhand, pour ne citer que ceux-là…

Si je prends le monde à témoin, c’est que le colonialisme arabo-islamiste qui sévit en Afrique du Nord depuis plus de quatorze siècles est des plus insidieux: il est d’ordre culturel avant d’être d’ordre politique. L’islam est diaboliquement instrumentalisé pour arabiser les populations amazighes (berbères), maintenues dans un esclavage politique et culturel dignes des temps des empires. Pour les pouvoirs arabo-islamistes en place en Afrique du Nord, les Imazighens (les Berbères), ça n’existe pas.

Le pire, c’est que, répression, propagande, misère et ignorance obligent, une grande partie des imazighen (surtout ceux arabisés de longue date), a fini par croire (ou par accepter) qu’ils sont arabes!!!. Dans ces régions, pour ces messieurs qui détiennent le pouvoir, n’existent que l’islam arabe (ici, qui veut être musulman doit être avant tout arabe), le Grand Maghreb Arabe, la Ligue arabe, l’Agence Presse Arabe, le cheval arabe, le chien arabe, le golfe arabe, l’histoire des arabes, la politique des arabes…

Et parlons-en de cette politique arabe.

Force est de constater que la plupart des plus graves conflits sanglants de la planète, comme par hasard, sont alimentés par des arabes ou leur idéologie, ce qui est tout comme: la Palestine, l’Irak, Le Darfour, le Liban, l’Afghanistan, la Somalie, le Tchad, et même le Pakistan, l’Indonésie, la Malaisie, etc… C’est un simple rappel afin d’attirer l’attention de l’opinion internationale sur un apartheid qui n’est pas encore connu: l’apartheid arabe en Afrique du Nord et même en Afrique noire. En effet, après avoir pris part au commerce triangulaire des noirs, les arabes ont tenté et tentent toujours de soumettre ces derniers par le biais de l’islam. Mais la conscience des peuples en mouvement est en train de remettre le vieux projet arabiste en question dans la majorité des pays noirs et africains du nord.

Rappelons également que l’arabo-islamisme moderne en tant qu’idéologie raciste, intégriste et sanguinaire, a été financé par les pétrodollars de Saddam Hussein et de l’Arabie Saoudite. Rappelons aussi, que pendant la dernière guerre d’Irak, Saddam avait inscrit sur le drapeau de son pays «Dieu est Grand et Mohamed est son prophète», dévoilant à qui ne veut pas le croire, que l’Islamisme est la face cachée de l’arabisme.

(Ali khadaoui, Khénifra Maroc)


 

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