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  (Mars  2007)

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les oiseaux qui se cachent pour mourir

Par: Ben Hemmou Hassan

Personne des marocains «instruits», âgés aujourd’hui de vingt ans ou trente ans au plus, ne peut oublier le film américain des années quatre vingt /quatre vingt dix du 20e siècle qui porte le titre: «les oiseaux se cachent pour mourir» (The Thorn Birds); cet excellent film réalisé par Daryl Duke, raconte l’histoire d’un père tiraillé entre ses choix religieux et ses choix d’homme. Il s’agit vraiment d’un feuilleton très touchant; qui nous amène au monde de l'humanité et des sentiments de l'être vivant qui ne peut pas sortir de sa propre nature quelle qu'elle soit.

Pourquoi citer ce film? Pourquoi lui faire allusion? Je ne suis pas étonné, je ne vais pas être étonnant et je pense étonner personne; car je pleure non pas des larmes à eau mais des larmes à sang; mon cœur brûle, tout mon corps brûle; acku (parce que) je vois la mort tout près de moi, je vois mourir des fleurs et des herbes; je vois des arbres basculés par le vent de l’Est et de l’Ouest, des arbres fragiles, tout fragiles qui lâchent des petits pour être une proie facile à dévorer; or le malheur ne s’arrête pas là, car ces arbres fragiles participent à l’autodestruction, et de soi, et des autres; cette autodestruction est à la fois structurée et structurante; car à force de s’engouffrer dans le complexe d’infériorité fictive se créent des paradoxes difficiles à surmonter.

Cette nouvelle / ancienne donne, comme l’atteste les écrits de Mr Benakia concernant les penseurs amazighs d’hier, structure le vécu quotidien de notre misérable temps; temps tantôt de petits ignares victimes d’une réalité complexe, méchante, sauvage et pourrie, tantôt de petits abrutis, de petits minables qui voient en eux le signe de primitifs, de petits barbares… ces petits aliénés et psychopathes surestiment l’autre et voient en eux par contre le signe de sous-développés, d’arriérés; car ils sont des berbères, ils sont des chleuhs qui doivent se libérer de cette appartenance ignoble à leurs yeux pour être des arabes, pour être membres du peuple élu… Cette schizophrénie autodestructive ne semble pas être des cas isolés, mais une norme qui a commencé, depuis des décennies, a structuré l’esprit de ces petits aliénés et ignares; d’où une réalité amère, une équation très difficile à résoudre pour les militants amazighs d’aujourd’hui.

Ce sont de petits oiseaux qui se cachent pour mourir; nous sommes tous de petits oiseaux qui se cachent pour mourir; car on a peur d’exprimer notre appartenance, d’extérioriser notre identité «langue, culture, mœurs et civilisation»; on a peur d’être repérés, par qui je sais pas; on a peur d’être dénommés par les seigneurs de l’arabisme comme des chleuhs, des grabez, des barbares et des sauvages… donc on doit se cacher pour éviter le pire; on doit se cacher pour mourir lentement; c’est cette nouvelle/ ancienne philosophie qui domine la réalité amazigh d’aujourd’hui, et le vécu quotidien nous offre des images et des représentations énormes, multiples et diverses qui reflètent cette réalité amère d’un peuple, d’une nation, d’une civilisation… en état de disparition, en état d’agonie.

Il s’agit de petits instituteurs, de petits professeurs, de petits administrateurs, de petits commis de l’Etat; des soient disant fonctionnaires mariés ayant des femmes et des gosses, qui sont tous des berbères, qui se disent être arabes, qui parlent l’arabe et qui "arabétisent" leur progéniture pour rompre le cordon ombilical avec le monde des barbares et nouer le lien avec le monde des glorieux, le monde des chorfas et des saints; cet esprit développé par ces petits minables n’est que le reflet du grand complexe d’infériorité duquel ils souffrent; d’où une personnalité faible sans référentiel aucun chez des pseudo hommes qui sont dans une situation de fragilité et de faiblesse totales en raison des troubles psychosociaux qui structurent leur propre imaginaire.

A cet effet, il m’est arrivé de voir de mes propres yeux des situations alarmantes de ce genre de personnes où le petit fonctionnaire (instituteurs, professeurs, administrateurs, petits banquiers…) est un «chleh»* qui se marie d’une «chelha»*,et qui les deux parlent «tachelhit» entre eux les deux alors qu’ils parlent le darija (l'argo arabe) avec leurs enfants; ils veulent qu’ils soient des arabes de 2e degré; ils veulent les libérer de l’appartenance "barbare", de l’appartenance au monde des chleuhs; ils veulent effacer leur appartenance amazighe; un autre cas plus pire est celui où le mari est un «chleh» qui se marie d’une femme arabophone; dans ce cas la langue maître de la maison est bien sûr la langue de la femme et non pas celle du mari; dans ce cas, les enfants parlent automatiquement l'argo arabe et non pas tamazight car la mère est arabophone.

Ce même scénario, voir ce même film propre au petits fonctionnaires, se produit chez de larges franges de la population amazighe illettrées ou moins instruites; il s’agit de petits chauffeurs de taxi, de petits épiciers, d’ouvriers… qui sont souvent issus de la montagne et qui parviennent à s’installer dans les différentes cités du Maroc; pour ce genre de personne, parler le darija est le signe de la civilisation par excellence; la cité pour eux est le lieu privilégié pour se libérer de leur appartenance "barbare" et d’être des arabes à part entière. Cette maladie, voire virus qui détruit notre identité amazighe ne fait que s’accélérer de jour en jour non seulement en raison de la fragilité de la position d’un grand nombre de nos compatriotes berbérophones, mais surtout en raison de l’arsenal destructif mobilisé par l’Etat panarabe pour anéantir notre identité; cet arsenal étatique panarabe, raciste et fasciste, composé de l’administration, des tribunaux, de l’école, des mass média (télé, radio, journaux…) semble être le facteur primordial derrière le malheur d’imazighen d’aujourd’hui.

Une fois que tu montes dans un autocar partant d’une ville, localité ou village berbérophone, sur le champ et avant même que l’autocar fasse le départ, le langage change; le graisseur ou la personne qui donne les tickets, qui est chleh, parle avec les passagers chleuhs l’arabe et refuse de leur répondre en tamazight; dans cette situation comme dans d’autres, le complexe d’infériorité joue un rôle premier car l’usage de l’arabe semble donner un pouvoir à ce petit bonhomme qui pense que le fait de parler arabe lui donne un plus. Or nous sommes là en présence de petits oiseaux qui se cachent pour mourir; nous sommes tous des oiseaux qui se cachent pour mourir; des oiseaux qui ont peur de leurs ombres; des oiseaux qui ont peur d’un ennemi fictif qui menace de nous tirer dessus si on parle notre langue tamazight.

Aytma imazighen soyez xla iryazen, parlez votre langue; osez parler votre langue partout où vous êtes: dans la rue, l’école, l’administration, le tribunal, le bus, l’autocar, l’université, le téléphone… il faut écrire et parler sa langue; il faut défier les commis de l’Etat, parler avec eux tamazight, s’ils ne comprennent pas, qu’ils cherchent pour eux des interprètes car ceux qui ne parlent pas la langue autochtone du pays ils ne sont pas des marocains, ils sont des étrangers, ils sont des colons dans une terre qui n’est pas la leur.

Il est difficile de comprendre la position d’un grand nombre de nos compatriotes berbérophones qui osent participer au crime, à l’ethnocide pratiqué par l’Etat panarabe établi au Maroc par le général Lyautey «père fondateur de l’Etat panarabe au Maroc». Il est difficile de vouloir croire qu’il s’agit uniquement d’un processus historique et d’une variante du changement social que connaît la société marocaine. Non; il s’agit d’un véritable programme, de véritables projets, de grandes politiques, de décisions et de stratégies… soigneusement élaborés pour déraciner notre peuple, effacer son identité amazighe, et faire du Maroc une province panarabe en Afrique du nord. Cet ensemble de politiques panarabes pour lesquels sont mobilisés l’administration, les tribunaux, les télévisions, les radios, les journaux, l’école, l’université… visent à nous forcer et à forcer le Maroc à devenir arabes. Cette politique d’arabétisation a déraciné notre peuple marocain devenu aujourd’hui un peuple bâtard, un peuple sans identité, un peuple sans rien du tout. Cette destruction identitaire de notre peuple se manifeste dans l’absence totale du sens civique chez nos compatriotes arabophones et berbérophones qui détestent le Maroc, qui insultent leur pays. Ce résultat alarmant est le produit de la politique panarabe qui vit au jour le jour car cette politique ne pense qu’à sa continuité; une continuité basée sur la répression, l’oppression, l’exclusion, la marginalisation, et la privation de tout un peuple amazigh de ses droits politiques, socioéconomiques, culturels et religieux.

Dans notre pays, tous les oiseaux se cachent pour mourir; qu’ils soient berbérophones ou arabophones, tous les oiseaux se cachent pour mourir; car ils croient et ils veulent nous faire croire que tout va bien; que le Maroc d’aujourd’hui n’est plus celui d’hier; ils veulent nous faire croire que la dictature, que le despotisme, que l’autoritarisme… sont une fatalité pour le Maroc; ils veulent nous faire croire que la monarchie absolue de nature théocratique et féodale s’accommode bien avec la démocratie et les droits de l’homme; ils veulent nous faire croire que l’islam et le panarabisme ne forment qu’un et un seul… Toutes ces croyances, mythes et illusions structurent l’esprit de notre soit disant intelligentsia; celle ci qui semble être l’âme de ce peuple a trahi la nation et collabore avec le makhzen traditionnel et moderne pour préserver le statu quo dans un Maroc fortement sous développé et arriéré.

Compatriotes, le mouvement amazigh a, maintes reprises, dévoilé sa philosophie et son idéologie; il ne doit pas vous rappeler à chaque reprise qu’il est anti makhzen, anti panarabisme, anti colonisation arabe, anti arabétisation, anti despotisme, anti dictature, anti marginalisation, anti exclusion… Il ne doit pas aussi vous rappeler qu’il est un mouvement nationaliste, fédéraliste et démocratique… un mouvement constitué de marocains fils de marocains pères fondateurs du mouvement de libération nationale «mouvement de résistance armée et armée de libération nationale»; mouvement qui a combattu les puissances coloniales «la France et l’Espagne», et qui a libéré le Maroc de la colonisation; c’est ce mouvement -trahi par les fils de collabos en 1956 avec la signature du traité d’Ex-Lebain-, qui dit non aux fascistes, non à la dictature, non à la démocratie makhzanienne, non à la démocratie de la façade…. oui pour un Etat marocain démocratique et fédéral; oui pour une constitution élaborée par une assemblée nationale constituante et non pas oui pour des constitutions offertes par le palais; oui pour un Maroc libéré du panarabisme et du; oui pour un Maroc pluriel et divers dans lequel seraient réparties le pouvoir, les richesses, ressources politiques, socioéconomiques et culturelles; oui pour un Maroc de libre croyance, un Maroc des droits de l’homme et de démocratie.

Compatriotes, ne continuez pas à trahir le Maroc, à trahir les causes de votre pays; sachez bien que nous sommes sous-développés, que notre pays est un pays sous développé; sachez bien que nous sommes tous à 95% des misérables et que toutes les richesses du Maroc sont entre les mains de 5% voire moins.

Compatriotes, cessez d’être des oiseaux qui se cachent pour mourir. Il faut penser au Maroc et uniquement au Maroc; le Maroc a besoin de nous, œuvrez tous à côté du mouvement amazigh pour le reconstruire; cette reconstruction nécessite la conjugaison des efforts de tous pour mettre fin au makhzen,; car comme disait l’un des intellects marocains «el mehdi el menjra»: «il faut démakhzaniser la société pour démakhzaniser l’Etat»; or, ce but ne peut être atteint que grâce à notre union pour réaliser les objectifs suivants:

1- œuvrer pour mettre en place une assemblée nationale constituante qui va élaborer une constitution démocratique pour le Maroc;

2- œuvrer pour établir un régime fédéral qui permettra une organisation politique et administrative du Maroc sous forme de régions fédérées;

3- œuvrer pour répartir les ressources entre les pauvres et les riches;

4- œuvrer pour le retrait immédiat du Maroc de la soit disant ligue arabe;

5- œuvrer pour l’établissement d’un régime socioéconomique basé sur une répartition équitables du pouvoir et des richesses.

6- œuvrer pour consacrer l’identité amazighe du Maroc à travers la consécration de tamazight comme langue nationale et officielle, la réécriture de l’histoire du pays, la reconsidération de l’ensemble des symboles de la culture et de la civilisation amazigh;

7- œuvrer pour la consécration de la liberté de croyance pour les marocains juifs et chrétiens;

8- œuvrer pour la remise en cause de l’ensemble des textes juridiques organisant la vie politique, socioéconomique, culturelle, civique, civile, pénale et commerciale… hérités de la période coloniale et élaborer un droit marocain s’inspirant des coutumes amazighes, de l’islam et des traités internationaux.

Compatriotes, il faut que les oiseaux cessent de mourir, et pour ce faire ils ne doivent plus se cacher; car la cachette signifie la trahison; donc cessez d’être des traîtres.

Février 2007, Nnayer 2957.

Ben Hemmou Hassan- MCA


 

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