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Sortie du livre de Mustapha El Qadéry: «Nationalisme du mépris de Soi» Résumé S’interroger sur les processus du nationalisme marocain, c’est d’abord procéder à une étude sur l’identité du Maroc moderne et ses implications sociales et culturelles. Le Maroc et l’ensemble de l’Afrique du Nord ayant subi la conquête coloniale, ce n’est pas sans dégâts sociaux, économiques et culturels que les «indigènes» ont vécu la fin des opérations de guerre, de la conquête territoriale et les mutations qui s’ensuivirent. Le système «moderne», né sous les auspices de cette étape, dans l’histoire contemporaine, n’est pas encore suffisamment élucidé pour en comprendre les suites idéologiques et politiques. Qu’est-ce qu’un Arabe sous le régime du protectorat? Qu’est-ce qu’un Berbère? Qu’est-ce qu’un Juif? Qu’est-ce qu’un Musulman? A quel moment le terme indigène prend-il place? Comment ces catégories ont-elles trouvé place dans les discours coloniaux et anticoloniaux? Comment les différentes mouvances ont-elles instrumentalisé les éléments de politique indigène pour en faire des catégories «politiques» ou «idéologiques» aujourd’hui ? Comment, sous le régime de l’Etat postcolonial, les institutions de l’Etat et les partis politiques ont usé et abusé de catégories nées sous le régime colonial? Ces différentes questions structurent le livre de Mustapha El Qadéry. Il contextualise le débat avant de déterminer les catégories en question. Finalement, pour l’auteur, penser l’identité, c’est d’abord penser ses processus et ses usages politiques et idéologiques, avant de se pencher sur les éléments constitutifs des éventuels éléments de distinction et d’instrumentalisation. Ce travail fouillé vient à point nommé. En effet, le discours du 9 mars dernier a recadré l’identité marocaine en remettant à son cœur l’amazighité, partie intégrante pour ne pas dire essentielle dans l’identité moderne du royaume du Maroc. Le Maroc va-t-il renouer avec les racines africaines de son histoire, loin de l’idéologie «araboislamique» dont l’école nationale, dans la suite de l’école coloniale, avait usé et abusé pour instaurer les catégories en question? Le livre se termine par un texte inédit, Tamazret de Tunisie, Point de Vue. Editions Kalimate, Salé, Maroc. |
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