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Malaise au Sud-est

Par : L. Ideflawen *

Après des années de plomb qui ont secoué le Sud-est du Maroc, surgissent les années de déception sur fond du chômage, de l’immigration clandestine et d’interminables revendications sociales.

Après les arrestations arbitraires des membres de «Tilelli», les émeutes meurtrières de Talsint, les revendications des Ait Atta d’Imider, les marches pacifiques des habitants d’Aghbalou n Kerdous, l’agression des imilchilois par des «forces» censées les protéger et d’innombrables événements dignes de mémoire, le Sud-est du Maroc s’impatiente et semble plonger dans un chaos sans fin.

Les assauts répétés du pouvoir contre cette pauvre région connue par son militantisme en faveur des droits politiques, linguistiques, culturels et sociaux des imazighen la fragilisent et attisent de plus en plus la colère et la désapprobation de la jeunesse.

Que reste-t-il de ce sud, fier de sa singularité, si ce n’est ces interminables étendues désertiques, des villages isolés et pauvres, des oasis agonisantes et des «villes» poussiéreuses et sans âmes qui ouvrent leurs cœurs aux touristes qui affluent sur la région.

De quoi serait fait l’avenir de cette région du «Maroc inutile», est la question qui revient comme un leitmotiv dans les bouches des jeunes sans issues qui sombrent dans le chômage, l’alcool, le hitisme et le désespoir.

Dans les cafés des petites villes poussiéreuses, des dizaines d’enfants et de vielles femmes, tendent leurs mains aux passagers et aux hommes attablés aux cafés. Les enfants de la rue, les mendiants, les prostituées pullulent et le désespoir gagne les cœurs des enfants et des jeunes.

Partir est le rêve que caresse tendrement la plupart des jeunes, les expériences des jeunes qui ont réussi à passer la méditerranée pour rejoindre l’Eldorado européen sur des barques de fortune ou dans des coffres de véhicules sont sur toutes les bouches. Mais «ou fuir, alors que l’Europe ferme ses frontières aux démunis et aux ‘‘apaches’’ du sud, aux assoiffés de liberté et de démocratie? «Où irons-nous demain si la barbarie des islamistes gagne du terrain?», se questionne Brahim, terrifié, qui ne cesse de parler des derniers attentats de Casablanca.

«Résister ! Dites-vous. Pourquoi? Je préfère fuir que d’être égorgé par un fou qui pense que ma mort lui ouvrira les portes du paradis!»

Après la sécheresse qui s’est abattue sur le sud, des centaines de familles ont pris le chemin du Nord pour rejoindre les villes. Les jeunes qui partent ne reviennent plus. L’hémorragie continue et le sud se vide de sa population la plus active.

Les oasis, jadis verdoyantes et luxuriantes, source de vie des habitants, ont pris du plomb dans l’ail au grand dam de l’ensemble des oasiens. L’agonie des oasis est ressentie comme un calvaire interminable gisant sur les cœurs des agriculteurs, les obligeant à se convertir dans d’autres petits métiers leur permettant d’assurer leur survie.

«L’Etat ne veut pas de nous, nous sommes des citoyens de troisième degré, nous sommes utiles pour voter, c’est tout!», me lâcha Muhand, non sans humour. «Le malaise est total et l’attente d’un miracle ne cesse de durer et de faire des victimes», a-t-il ajouté.

Avant hier c’était Talsint. Hier, c’était Imilchil, demain ce serait le tour de qui?. Uress!.

(Tinejdad, Août 2003)

* journaliste

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