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Libye: la fin des années noires

Par: Anarouz SAADANI- Khénifra

 

Humilié, malmené, maltraité, roué de coups et tué comme un vulgaire animal. Voilà le triste sort réservé au «Roi des Rois d’Afrique». Le peuple libyen vient de mettre fin à une dictature des plus sanguinaires du 20ème siècle, une dictature qui a mis son pays à feu et sang dans un ultime sursaut de survie. Mais la volonté du peuple en a décidé autrement et a eu raison de sa folie meurtrière avec laquelle «le guide de la révolution» a dirigé la Libye pendant de longues et ténébreuses décennies.

Depuis son accession au pouvoir en 1969 à la faveur d’un coup d’Etat, Kadhafi a essayé de faire le monde à son image, celle d’un monstre hostile à tout ce qui n’est pas arabe. Il s’est fait une bonne renommée par sa grande capacité de nuisance. L’espoir fébrile d’une gloire sans précédent l’a conduit à entreprendre des actions les plus folles. Il s’est fait «guide de la révolution» et puis «roi des rois d’Afrique» mais son orgueil aveugle le pousse à s’enfoncer davantage dans le labyrinthe de la dérive.

Le dictateur a transgressé toutes les normes et bafoué tous les principes pour créer une nation arabe homogène faisant fi des différences culturelles qui caractérisent la Libye et d’une histoire dont la profondeur remonte bien au-delà de l’invasion arabe au 7ème siècle. Kadhafi et la gente au pouvoir étaient prisonniers de cette vision réductrice de son environnement qu’il ne cesse de modeler au point qu’il finit par ne ressembler à rien.

Sa politique qu’il résume dans son livre vert, est bâtie sur une seule idée: l’arabisme jusqu’au bout. Et puisque c’est lui qui fait la pluie et le beau temps en Libye, il va désertifier son pays pour l’accorder avec son idéologie ravageuse. En maître absolu, il décidera de l’avenir d’un peuple qu’il dirige avec une main de fer. La personnalité, la culture et l’histoire libyennes doivent être conçu selon les préceptes de sa doctrine moyenâgeuse.

Dans ce contexte où la tyrannie le dispute à l’obscurantisme arabiste, les principes de différence, des droits de l’homme et de la dignité humaine n’ont pas d’existence dans le jargon politique de ce despote d’un autre temps. Son dévouement à l’idéal panarabiste n’a d’égal que le fanatisme destructeur des fondamentalistes avec lesquels il partage bien des points communs. L’amazighité demeure son ennemi principal qu’il a combattu avec acharnement. Il a dissipé ses beaux jours dans cette guerre donquichottesque sans arriver à bout du germe indestructible de cette civilisation millénaire qu’il a qualifiée un jour de «poison» et qui, en réalité, était le poison qui a fait éclaté son règne barbare.

Son monde semble habité par des démons inconnus auquel il livre une bataille sans merci. Il se sent persécuté, traqué et épié. Incapable de faire face à la puissance occidentale, il dirige son arme contre les amazighs libyens pour éteindre sa haine. Ce peuple dont l’expression sonne comme une fausse note dans sa malheureuse mélodie panarabiste dérange sérieusement ses plans. Les moyens idéologiques, juridiques, politiques et militaires déployés pour l’exterminer, sont énormes. Car Imazighns, aux yeux de ce «guide» éternel ne doivent occuper d’autre espace que l’espace de leur perte.

La fin tragique de Kadhafi est à la mesure de son fanatisme idéologique jusqu’au-boutiste. Elle est très significative dans le sens où elle dévoile une histoire qui se veut glorieuse mais qui n’est en réalité qu’une histoire honteuse bâtie sur les crimes et les mensonges. La révolte libyenne a mis à nu la thèse panarabiste qui traîne dans son sillage des histoires de carnage, de détresse humaine et de douleurs. Cette doctrine criminelle s’écroule aujourd’hui comme un château de carte au souffle du vent de la liberté.

L’ère panarabiste touche à sa fin. Saddam est pendu, Kadhafi assassiné et Bachchar en route vers l’abîme: l’expression de la différence peut enfin se libérer pour dessiner un autre monde, celui où les peuples opprimés, victimes de la conquête arabe (les Amazighs, les Kurdes, les Coptes, les Tibous.. .) peuvent enfin respirer la liberté et être vraiment ce qu’ils sont.

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