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  (Octobre  2008)

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La mémoire collective à travers "tasrit" de Bouzeggou

Marcus Cornelius Fronton

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دورة تكوينية حول تدريس الأمازيغية

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بيان جمعية أفريكا

 

 

 

 

la memoire collective a travers «tasirt» de mohamed bouzeggou

Par: Hassan Banhakeia (Université de Nador)

L’Histoire est une, elle ne peut pas se multiplier corps jetés à la guise d’une culture déchiquetée, d’une langue «perdue», d’êtres partagés entre le nouveau et l’antique, et d’une Institution qui altère tout. Elle se recherche souvenir d’un personnage, puis d’un autre, enfin de quelqu’un qui se prolifère à l’infini: le passé enterré, l’identité effacée (et conséquemment multipliée), l’aliénation apparaît la fierté de tout un chacun… Voilà ce qu’explique la pièce «Tasirt» représentée le 16 août 2008 à Nador, où la mise en scène de la mémoire prend plus de place que tout autre chose dans l’intrigue, et où le message est tonitruant: si une société n’a pas de mémoire, elle ne fait que se préparer à son propre enterrement…

Qui est l’auteur d’une telle vision philosophique noire et dérangeante? Le dramaturge est bien un jeune auteur rifain, Mohammed Bouzeggou, connu pour ses romans et nouvelles: Ticri x tma n tsarrawt (2001). Sa pièce, datant de 1996, est mise en scène par un Said El Marssi imbu de techniques qui allient le moderne et le traditionnel, les rôles sont excellemment joués par une Femme-Mémoire (Maryem Essalmi), un intellectuel Martyr (Rachid Amatoug), un jeune aliéné fou de la vie dans sa célérité (Rachid Atmani) faussement amoureux d’une rêveuse (Ramia Njima), un fumeur de kif (Fahd Boutkentar) contemplateur désengagé… Deux espaces divisent l’univers amazigh: le purement physique (dans sa synchronie) où le vendeur ambulant (Mohamed Boumcoussi) pleurniche sur le destin irréparable de ces gens sans mémoire, et le purement mobile diachronique où un homme sans âge (Said El Marssi) quête incessamment le propre…

La pièce «Tasirt» nous montre des voix qui parlent dans l’exercice de la douleur, qui commentent le Désespoir de l’ici, et celui hérité des traumatismes coloniaux... Les paroles pouvaient se multiplier en dix, cent et même en mille, narrant des scènes réalistes où un Ulysses quête le devenir de l’Amazigh, un vendeur ambulant pleure l’humanité, un couple moderne voit sa modernité l’emmener à la déchéance, un fumeur «de kif» tenir des propos mi-rimbaldiens, mi-épicuriens. Ils demeurent ce qu’ils sont, ils ne font rien: juste hurler, dire, se dire, raconter… Seule, la jeune femme changera: de l’aliénation elle retourne à l’être antique… En outre, cette histoire commence avec une femme qui parle, et se termine avec la même femme qui «ttett ixf nnes» de douleur: tout va à la parfaite déperdition.

L’âme amazighe, qui prend la forme d’une Femme omniprésente, est tyrannique, sous forme de Prologue grec, elle peut narrer les récits d’un peuple malheureux, les Imazighen et anticiper sur d’autres malheurs qui s’acheminent comme une marée meurtrière: le héros meurt noyé à la quête d’un «moulin» sauveur. Le moulin sauvait les gens de la famine, assuraient la réussite des récoltes de grains de cette Afrique du nord dite «greniers» millénaires pour d’autres peuples colonisateurs….

Qui peut incarner l’oubli? Personne. Le verbe «arzu» (chercher), revient comme leitmotiv sur la bouche des personnages, mêlant le rêve et le vécu, mais ne pouvant assurer la reconstitution de la Mémoire. D’ailleurs, si la mémoire collective se définit comme un ensemble de souvenirs de passé autour d’une expérience et/ou mythifiée par une ethnie, qu’est-il de l’être dans le monde? L’univers tue l’être: la mer, la terrible mer... Avant la mer était l’ami des Imazighen, elle les a protégés. Eux qui partaient pour se réfugier dans les montagnes devant l’arrivée houleuse des envahisseurs affamés de l’or, de la chair et des grains… La mer est décrite comme un ennemi, elle cette ogresse qui dévorait insatiablement les jeunes rêveurs de l’Europe. Elle peut être aussi gardienne de l’histoire infinie des naufragés pour un rêve qui n’existe nulle part: récupérer le moulin.

A quoi bon «mémorialiser» à travers le théâtre? Bouzeggou use de la violence pour récupérer le passé, la douleur y est pour quelque chose… Faut-il reprocher quelque chose à l’auteur, si ce n’est l’espoir ou l’absence d’un amour positif… L’exercice de la parole violente (entre les personnages) détermine les rapports, et le projet de retrouver le moulin «fumé»

La pièce était faite de l’obscure exactitude dans la recherche, une quête de l’identité par le truchement d’une prise de conscience inaliénable…

 

 

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