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Les élections 2007: Le politique marocain et son premier péché

Par: Hassan Banhakeia (université de Nador)

Les élections de 2007 sont justement marocaines, elles ne peuvent avoir de «synonyme» nulle part ailleurs. Elles ont leur propre péché. Qu’on le nomme ou qu’on ne le nomme pas, peu importe, ce n’est qu’un péché. Qui sait s’il a un nom? Un péché peut-il être nommé ou avoir son propre nom? Qui sait… Qui sait… De toute façon, il est hélas présent, mille fois nommé sans jamais être correctement baptisé, enfoui dans l’inconscient marocain, muni d’une voix off, et d’une présence qui est là: utile et douce.

Si on regarde le contenu des dits programmes et des succulents menus électoraux, on peut le retrouver dissimulé derrière tant de sédiments accumulés depuis les lointaines sagas salvatrices des autochtones. De l’extérieur arrive le salut aux misérables pécheurs, et à la vertu de fleurir. L’injustice politique, et par la suite parlementaire, naît contre le propre. Ces élections, qui préparent le remplissage du parlement, peuvent être une autre représentation, succincte et allégorique, de tant de siècles… Que devient le péché au sein de tout cela, une vertu fortifiante? Une fierté nationale? Ou tout simplement une identité propre? Qui sait… Qui sait…

Dans ces élections, la rupture et le changement sonnent longuement faux: les élections rapportent des bruits vides, des signifiants aigus comme le travail, la richesse, l’égalité, la justice, la liberté… Et du signifié démocratie, qu’en est-il? Qui sait… Qui sait… Encore faut-il dire que tant de concepts reviennent glacés, ciselés et difformés pour dissimuler des systèmes aux vérités douloureuses sur les lèvres des partis. Aussi les adversaires férus de tamazight usent-ils de la langue propre, tamazight la pécheresse, pour dire enfin leur sentiment de culpabilité millénaire. En fait, dans les précédentes élections ils ont, pour une fois, crié dans la langue de Jugurtha l’appui politique à leurs partis, et en 2007 ils l’ont écrite orthographiquement sur les «billets» de propagande. Est-il alors le début du retour de l’amazighité à reconquérir sa souveraineté symbolique? Qui sait… Qui sait…

Plus précisément, le politique marocain dans son rapport au «fait amazigh» passe par deux «calculs» différents:

a.- quinze jours pour annoncer ‘programmatiquement’ l’amazighité relative du pays;

b.- mille huit cent dix jours pour élaguer, de manière programmée, ce qui reste de cette amazighité.

Certes, les élections marocaines excellent d’ailleurs à mettre au clair les rapports entre gouvernement et peuple. Dans la vision des partis suivant leurs scintillants programmes, le gouvernement, dans son acception de gouvernementalité, se perçoit comme continuum, comme régularisation irrégulière du même, comme acquisition du déjà acquis, comme conquête renouvelée de ce qu’on a toujours, comme accommodement parapolitique, à seule exception d’une mutation de la vision démagogique. Point d’autocritique afin de remettre les choses en question: des élections nouvelles d’une ère nouvelle pour une société nouvelle véhiculent je ne sais quoi. A-t-on alors changé de récepteurs, de peuple? Mais, oui, il y a bien des candidats qui promettent haut et fort en finir avec les moustiques qui ravagent la cité poubelle, il y a d’autres qui promettent des hôpitaux pour des villes agonisantes, et du travail pour des bras errants, ballants et vieux à force de multiplier les jours d’inactivité, et de la sécurité pour des nuits point illuminées, de la justice pour des bouches cousues… Qui sait… Qui sait… Mais ce qu’il faut garder comme acception définitive: Les élections ont une signification externe, point interne, pour jauger cette gouvernementalité. A tamazight revient un écho vide de sens, après un silence millénaire… Elle serait ce moustique, cette infirmité, cette inanité, cette errance, mais surtout ces lèvres jamais mues.

Les élections du 7 septembre sont alors une leçon magistrale pour celui qui quête les significations de l’amazighité dans le discours politique. A lui de déblayer tant de mots blessants dans des syntaxes tordues, et à la fin le péché demeure là, et pour toujours. Elles sont une victoire pour celui qui n’a pas visité les urnes. Pour une raison ou pour une autre.

Quel candidat politique choisir parmi une gente sans influence réelle sur le cours des choses? Choisir l’action d’inertie, de passivité. Ou bien nommer le péché complexant, et en faire une méprise nationale. Elle rapporte des voix et de voix, mais point d’écho pour les naïves mains qui croient à ce qu’on dit. Sommes-nous alors obligés d’aller voter si les menus politiques présentés ignorent totalement notre âme millénaire? La vraie histoire? Les origines? Le peuple? Par cette abstention qui va au-delà des chiffres présentés, le peuple retrouve son identité. Les Imazighen, libres et nobles qu’ils sont, seraient-ils alors tout ce chiffre qui n’ont pas visité les lieux? L’amazigh, correct ou incorrect dans sa vision politique, s’efface car tout l’efface, il reste chez lui car tout le met hors de lui.

L’abstention, en fait, n’est pas boycott – dira-t-on par-ci par-là. L’abstention, épreuve douloureuse et timide, veut dire l’acte de réfuter l’art de gouverner – va-t-on oublier de le dire. Ne serait-il cet effacement physique et spirituel, le cri final d’une partie millénaire qui revendique son droit à être, à prendre la parole, à prendre part au projet virtuel? Elle arrête la fixation, cette partie se veut une vertu, une partie à écouter, à faire vivre politiquement. Le silence a un prix, il peut dire beaucoup de choses. Plus que les vieux et creux slogans. Il ne tait rien. La tradition politique de nos aïeux pèche par son mutisme, et par conséquent devient série de péchés infinie. L’on nous impose des visions du monde, et à nous d’être de mauvais spectateurs et à nous de choisir a posteriori une marge ou bien un petit coin où l’on ne se retrouvera pas. C’est ça l’âme de l’absence sans cri ni intention solennelle. L’abstention n’annonce pas l’accalmie mais une tempête dissimulée dans un sein tumultueux. Comment mesurer les vents, éviter les écueils et prévoir les intempéries qui brouillent le politique marocain? Ces élections vont-elles sauvegarder quoi? Les urnes, en tant que changement régulier, sauvegarde essentiellement des parties «qui ne représentent» pas tout le peuple. Et les statistiques sont là pour en témoigner.

Néanmoins, le fameux «apolitique» amazigh fait peur. Importé de je ne sais quel espace, il détruit l’identitaire au profit d’autres identités qui s’installent politiquement. Et lourdement. L’apolitique est un acte individuel, il ne peut prétendre au statut de «collectif», voire de l’identitaire. Le combat pour le propre est un acte politiquement politique. Mais, comment peut-on changer la société par la magie de l’absence, du silence et de l’effacement? S’engager dans l’extrapolitique, et prétendre marquer un acte politique suprême, digne de l’histoire. Le politique, tel qu’il se définit dans les écrits marocains, ne peut s’immiscer à l’identitaire (amazigh). Des question s’imposent alors: peut-il y avoir du politique si l’amazighité vit gommée? Peut-il y avoir une société, son parlement et ses autres institutions, si le sens premier du pays est effacé, si tout au long du quinquennat l’on crie UMA à ceux qui ne sont point frères?

Ces partis qui gouvernent et qui vont gouverner, agissent-ils au service des gouvernés? Le reproche qui revient sur la bouche du peuple: depuis les dernières élections, vous avez disparu de la scène. On ne vous a plus revu. L’on parle en tamazight pour les urnes, et après les urnes, va-t-on alors parler pour tamazight, à l’investir de langue officielle, protégée par la constitution, à dire une fois pour toutes qu’elle est la première langue de ce pays, la propre tout court?

L’amazighité ne peut être que politique, ce trait détermine à la fois son existence et son inexistence. L’impact, paradoxal et rationnel, de cette tempête démagogique rapporte une seule vérité: tout misérable, pauvre, chômeur, marginalisé, oublié, incarcéré injustement, se voit sur le cadavre de tamazight, mémoire-étincelle et oubli éternel, et il s’y définit comme faisant partie, au-delà du péché politique.

 

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