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(Novembre  2006)

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 Omar n'Ayt Said: le rebelle de la chanson Dadèssienne
Par: Ali Haddouchi

Dans la vallée de Dadès, les artistes se comptent sur les doigts, la vallée n’a enfanté q’un rare nombre. Le contexte socio–religieux de la région freine impitoyablement l’émergence des esprits artistiques ayant tendance à la chanson, dessiner est un pêché, chanter est un blasphème; d’ailleurs le dicton dadèssien en dit long sur le bannissement de tous ce qui relève de la musique et de la chanson «ahdawi bouqlal» qui veut dire en langue de Molière: « Le fou au tambour», le fait de toucher à un instrument musical, l’individu est vitement montré du doigt comme quelqu’un de mentalement dérangé, de misérable ou plus encore de mendient. Ces idées préconçues du passé proche sont relativement encore d’actualité malgré l’avenue d’une génération rebelle qui a fait sauter les verrous d’acier et décomplexer les mentalités ancrées dans des valeurs rigides.
Mohammed Mellal, Omar n' Ayt Said, Alwardi Mustapha, Oujoud et compagnie sont les premiers fondateurs de la chanson dadéssienne moderne, les premiers à avoir oser se débarrasser des attitudes enfermées et otages d’un passé lointain. Mellal Le vétéran patriarcal de la chanson dadessiene - d’ailleurs qui est un passage obligatoire et incontournable pour comprendre le contexte dans lequel la chanson dadèssienne a évolué - avait un début très significatif, le jeune chanteur au début des années quatre vingts, c’est à dire l’aurore de sa carrière, animait des soirées nocturnes dans le lit de la rivière n’Dades, temps et espace très significatifs, nuits pendant lesquelles les yeux gardiennes des valeurs rigides sont en répit et lieu de refuge, loin des mauvaises oreilles.
Le contexte n’épargne pas aussi le jeune rebelle Omar n' Ayt Said, un Omar qui a éclaté la porte de sa famille laissant derrière lui un passé douloureux qui a bien retardé sa carrière artistique du grand chanteur qu’il est devenu maintenant. Depuis son jeune âge il avait la musique dans ses veines, un fou amoureux de la musique Amazighe, très jeune encore il allait jouer Ahidous dans les villages voisins malgré les contraintes continuelles que son environnement lui imposait. De grandes besognes dans les champs sont réservées à notre artiste, histoire de l’esquinter de telle manière à garder le lit pendant la nuit et le priver de sa grande passion. Devant un entourage enfermé sur lui-même refusant catégoriquement tous genres de musique excepté la musique andalouse que les grands patriarcaux aliénés mettaient à fond les jours des Aïds.
Notre malheureux chanteur n’avait qu’à chercher son style de musique ailleurs. Omar tout petit s’identifie et se reconnaît à la musique de ses ancêtres et pousse d’un grand coup de pied la musique du patriarcale à laquelle il n’éprouve aucun frisson, il s’est fait vite forgé sa propre personnalité et son genre à lui. Le rebelle se détacha de sa famille mais sans jamais délier le lien maternel , sa mère était sa muse, sa grande inspiratrice et la gardienne des valeurs ancestrales, c’était la mère chérie tout court qui lui soufflait les meilleurs chants berbères pendant qu’il dormait.
C’est à Marrakech, la ville amazighe Amur n’kouch, que Omar avait réellement débuté sa carrière. A 18 ans il y est parti poursuivre ses études universitaires, libéré des contraintes familiales et d’un espace enfermé et très phobique à la musique, il trouve un appui considérable chez son frère aîné déjà installé dans la ville ocre, c’est d’ailleurs ce généreux frère dont Omar garde encore une grande reconnaissance à son égard pour lui avoir offert sa première guitare de sa vie.
Marrakech fait de lui un grand chanteur au sein de ses champs associatifs et de son université Caddy Aayad, Plus tard Omar termine son parcours artistique dans la capitaine du Maroc où il était appelé à terminer sa formation de professeur, c’est à Rabat où notre chanteur avait côtoyé les grands militants de la cause Amazigh, un lieu aussi où il avait caressé les subtilités du militantisme et surtout où il avait pris une grande dose d’énergie durable de la cause amazighe, une cause que notre artiste avait pris dans son grand cœur à jamais: la réhabilitation des Droits Amazighs est l’unique rêve du chanteur et le slogan que le chanteur prononce pour inaugurer ses spectacles .
Le prodige Omar retourne au bercail au coté des siens après avoir mené une vie de bohémien dans les grandes villes du royaume, aiguisé d’esprit et doté d’une longue et grande expérience, l’espace jadis restreint devient pour lui un immense champs de travail vierge très fertile, notre chanteur fouilla dans le répertoire du Dadès, collecta les fabuleux contes de la vallée, en un coup d’alchimie il en fait miraculeusement des belles chansons, son premier album fait un grand tabac et réalisa le best-seller de la région, le chanteur Dadèssien a su mêler la musique moderne aux chants d’ahidous, les contes deviennent des chansons sublimes, les petits enfants de la région les apprennent par cœurs, même un refrain de l’une de ses magnifiques chansons devient un proverbe dans le Dadès «sk chm ouli, sou fgh ouli amia ourili» qui veut dire en français «Fais rentrer les brebis! Fais sortir les brebis! Rien de rentable» l’album se Venda comme des petits pains à un point que chaque individu dans une même famille à son propre album. O.n' Ayt Said épuise sa force magique dans le répertoire des contes et des traditions Dadèssiennes, ce qui fait d’ailleurs son grand succès, des contes et des fables qui se cristallisent en jolies paroles nostalgiques «maza taymat?»: Où est la fraternité ? Dans cette chanson notre artiste fait allusion à l’absence de l’union des Amazighs, le chanteur y invite les Amazghs à s’unir, Chansons aussi portant sur la question existentialiste « wa soulgh»: j’existe encore: L’être amazigh existe et existera éternellement malgré la politique d’extermination dirigée contre lui par différentes civilisations qui ont succédées au pays de Tamazgha, on trouve également chez notre chanteur des paroles qui rendent hommage à l’affection maternelle «Ima »: Ma mère, symbole de l’amazighité et la gardienne des valeurs ancestrales, Omar le chanteur militant garde encore le cordon ombilical, c’est à travers lui que la culture amazighe se perpétue et se consolide, la mère c’est Tamgharte: la présidente, titre noble et honorifique qui a fait au fil des temps la femme amazighe une femme libre et responsable , à belle lurette Dihya portait ce titre noble et symbolisait l’émancipation de la femme amazighe, la femme qu’on croyait sorcière pour la seule raison que son peuple croyait en elle et croyait déjà à l’égalité des deux sexes, ce sont ces pensées que O.n' Ayt Said véhicule dans ses Albums, l’artiste se penche sur le passé pour mettre en relief ce passé glorieux des Amazighs.
(Ouhddouch@hotmail.fr, Boumalen, Warzazate)

 

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