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Désintégration de l’image de l’amazigh Par : Hassan Banhakeia (université d’Oujda) Sur la photo de la une de l'hebdomadaire «Alhadath» dont le thème central tourne autour de: «L'intégrisme amazigh menace-t-il un l'unité du Maroc?», nous avons une prise d'une manifestation pour l'intégration de la femme où une pancarte écrite en tifinagh et en arabe appelle à l'égalité entre hommes et femmes… Sans poser tout d'abord la question: Qu'est-ce que l'intégrisme amazigh?, d'autres questions émergent en un flux bloomien. Que vient-elle faire là une photo thématiquement «déplacée»? Pourquoi cette main maligne et habile (celle d'un journaliste, mais surtout d'un démagogue) n'a-t-elle pas choisi une autre photo qui met en relief la revendication identitaire des Imazighen ou leur lutte pour «la démocratie pour tous»? Sont-elles lettres de tifinagh la seule marque d'identification du peuple amazigh? Ou bien Imazighen ne sont-ils jamais sortis dans la rue, de là photographiés, pour revendiquer leurs droits légitimes car ils sont intégristes? Ou bien sont-ils alors les Imazighen les défenseurs des droits des femmes car ils sont très intégristes? De quel danger s'agit-il? Désunir le Maroc entre femmes et hommes? Ou bien entre Imazighen et Arabophones? Sont-ils alors les Imazighen des femmes (faibles), et les arabistes des hommes (forts)? Pourquoi ce parallélisme incongru? Est-il légitime scientifiquement et historiquement? Enfin, posons une autre question plus valable sur tous les plans:: «L'intégrisme arabe dominant (autrement dit l'arabisme) ne menace-t-il pas l'unité du Maroc?» En conclusion, n'est-elle pas cette indifférence/insouciance sur le thème en elle-même un intégrisme? Pire encore, ce parallélisme «frivole» et caduc nous rappelle les images (abstraites et physiques) des colonialistes à travers l'histoire de l'Afrique du Nord, ceux qui ont toujours cherché et réussi réellement à désunir le pays… (H. Banhakeia) N.-B Cette photo me rappelle précisément une histoire vécue. Lors de la composition d'un recueil sur la poésie moderne amazighe à Melilla, un colonialiste espagnol, de profession directeur de la bibliothèque municipale, a osé intelligemment insérer comme illustration du livre «une femme en train de pétrir le pain». Après avoir écouté mon énervement, il retira la photo. Mais, mon étonnement fut grand quand je vis le texte paraître avec un portrait féerique des antiques contes persans Mille et une nuits pour illustrer la poésie amazighe |
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