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  2005

(Janvier  2005)

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Congrès Mondial Amazigh:

 

Quel forum pour quel avenir?

A l’instigation des États du G8 réunis à Sea-Island (Etats-Unis) en juin dernier, le Maroc accueille les 10 et 11 décembre 2004 un "Forum de l’avenir" rassemblant outre les membres du G8, les États du "Grand Moyen Orient" et de l’Afrique du Nord (BMENA). L’objectif annoncé de cette réunion est de "resserrer la coopération entre les États" et d’aider les gouvernements de la région BMENA à entreprendre des réformes pour le développement économique, politique et social. Des représentants des entreprises et de la "société civile" des pays du G8 et de la région BMENA devraient également être associés à cette rencontre.

Il ne peut être dans notre idée de rejeter d’emblée une quelconque initiative visant à améliorer un tant soi peu le sort de millions de personnes victimes du non droit et mises en marge du progrès économique, social et culturel. Nous dénonçons depuis trop longtemps les souffrances des populations pour refuser aujourd’hui la moindre lueur d’espoir, d’où qu’elle émane. Dans les États dictatoriaux comme ceux de la zone BMENA, les libertés et le progrès social ne peuvent reposer exclusivement sur les faibles forces démocratiques de chacun des pays. Le soutien international est dans tous les cas déterminant, ne serait-ce parce que la justice et l’histoire ont besoin de témoins. En même temps, il ne saurait être question d’accepter ou de cautionner un projet qui ne repose sur un minimum de cohérence et de sincérité. Or que constate-t-on?

- Le forum réunit les États hétéroclites d’une vaste région qui va du Pakistan au Maroc en passant par l’Afghanistan et l’Arabie Saoudite, dont le principal point commun est d’être des Etats islamiques. Cela est-il suffisant pour créer ex-nihilo une nouvelle "entité géostratégique" qui n’a de sens que pour ceux qui ignorent tout de cette zone et de ses peuples? Les initiateurs d’un tel projet irréaliste ont-ils médité l’impasse dans laquelle se trouve depuis des années le pitoyable projet d’"union" des Etats d’Afrique du Nord, dit "UMA" ? A qui veut-on faire croire que fermeture aberrante de la frontière artificielle entre l’Algérie et le Maroc a été décidée dans l’intérêt des populations ? Et que dire de l’incapacité de la Ligue arabe à trouver des solutions aux tensions et à la haine qui servent de relations entre ses membres ?

- Pour ce qui concerne le peuple Amazigh, nous réaffirmons que notre seul cadre géopolitique naturel est celui de l’Afrique et de la Méditerranée. C’est à partir de cet espace de proximité géographique, historique, social et culturel que les Amazighs entendent œuvrer au développement des solidarités nécessaires avec les autres peuples. En tout état de cause, nous rejetons par avance toute "résolution" de ce forum qui ne tienne pas compte des droits fondamentaux du peuple amazigh, peuple autochtone de la région Afrique du Nord.

- Le forum réunit des chefs d’Etat du moyen Orient et de l’Afrique du Nord qui ont de tout temps fait la preuve de leur mépris pour les droits humains et de leur manque de scrupules dans l’exercice de la répression violente contre les populations. A titre d’exemple, dans l’Algérie de Bouteflika, les crimes commis en Kabylie depuis 2001 et dans la région de l’Aurès par les forces de sécurité de l’Etat, demeurent à ce jour impunis et ces régions restent soumises à la relégation économique, politique et sociale. Le retour de la Libye dans "le concert des Nations", s’est accompagné d’une légitimation accrue du pouvoir absolu de Kadhafi qui mène une chasse sans merci à toute contestation aussi symbolique et pacifique soit-elle. Ainsi, et depuis quelques mois, les services de police ont établi des "listes noires" de défenseurs des droits des populations amazighes, qui sont activement recherchés et arrêtés à leur domicile ou sur leur lieu de travail. Au Maroc, derrière la façade démocratique en trompe l’œil, les autorités usent de lois et de pratiques colonialistes pour spolier les paysans amazighs de leurs terres nourricières ancestrales, marginalisent les régions amazighophones, poussant les habitants à la révolte ou sur les chemins de l’exil. Le régime tunisien est malheureusement lui aussi particulièrement célèbre pour ses atteintes systématiques aux libertés et aux droits individuels et collectifs.

Dans tous ces Etats, c’est donc le règne de l’absolutisme qui s’accapare les pouvoirs et les richesses. En conséquence, la misère multiforme, le désarroi et le terrorisme sont sans cesse alimentés par l’obscurantisme, la corruption et les violences institutionnels. Il est alors évident que si ce forum ne sert qu’à "renforcer l’autorité" des chefs d’Etats du BMENA, comme l’a affirmé M. Larson, sous-secrétaire d’Etat américain pour les affaires économiques, commerciales et agricoles, le 10 novembre dernier, la réunion de Rabat ne serait qu’une mascarade de plus, aussi ostentatoire qu’inutile et en tout cas, éloignée des préoccupations et des intérêts des habitants de la région.

Installer durablement la paix et la prospérité est le vœu le plus cher de tout citoyen de ces territoires trop longtemps meurtris. Mais cet objectif passe inéluctablement par de profonds changements politiques susceptibles de mettre les pays de la région sur la voie de la justice et d’une saine gestion des affaires publiques. Les Etats démocratiques du monde ainsi que les instances internationales peuvent jouer un rôle décisif dans ce sens, à condition qu’ils soient animés d’une réelle détermination et d’une volonté sincère. Celle-ci se mesurera non pas par la consolidation des régimes anti-démocratiques de chacun des pays mais bien par l’exigence de l’instauration de l’état de droit, le strict respect des conventions internationales, l’adhésion effective aux principes et aux valeurs universels et par l’accroissement du rôle de la société civile.

C’est à ces conditions minimales que la confiance peut être restaurée et que le dialogue, particulièrement nécessaire en période de crise, peut faire bénéficier l’ensemble des partenaires de ses vertus et tenir toutes ses promesses.

 

Paris, le 9 décembre 2004

Le Bureau du CMA.

 

Congrès Mondial Amazigh

BP 60

75861 Paris cedex 18, France

www.congres-mondial-amazigh.org

 

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