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  (Mars  2010)

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Le Ministre de la Culture désavoue publiquement le Roi

Par : ali khadaoui

 

Dans sa première sortie médiatique en tant que Ministre de la Culture du Royaume (émission «Tiyyarat : Tendances» du 08-02-2010, animé par Monsieur Abdessamad Ben Chrif sur 2M), Monsieur Ben Salem Himmich a essayé de présenter sa conception de la culture et la stratégie qu’il entend appliquer afin de donner un coup de relance à ce secteur qui a énormément besoin d’une politique audacieuse. Ce faisant, Monsieur le Ministre a commis ce qu’aucun Ministre n’a jamais pu commettre avant lui: désavouer le Roi sur les antennes de la télévision publique au sujet de l’officialisation de l’alphabet tifinagh! Monsieur Himmich a oublié qu’il vient juste de faire partie du Gouvernement de Sa Majesté.

Pour rappel, après avis du Conseil d’Administration de l’Institut Royal de la Culture Amazighe, la graphie Tifinagh -dont les études historiques et archéologiques attestent l’existence en Afrique du Nord depuis plus de cinq mille ans -avait été promulguée par Sa Majesté le Roi Mohamed VI le 10 Février 2003 comme alphabet officiel pour l’écriture et l’enseignement de la langue amazighe au Maroc. Cette décision royale qui avait à l’époque mis fin à une polémique qui risquait de déraper est aujourd’hui remise en cause par Monsieur le Ministre de la Culture, comme si son arabisme notoire et son orthodoxie baâthiste le mettaient au dessus des décisions du Roi au nom de l’unité des arabes du Golfe à l’Océan.

Que reste-il à dire aux imazighen -dont seul le Roi, il faut le dire a soutenu les droits légitimes jusqu’ici- sur les véritables intentions de Monsieur Himmich et de ses amis politiques? Car Himmich n’a dit tout haut que ce que d’autres bien connus répètent tout bas: le mépris de tout ce qui est amazigh. Son programme ne comporte rien de substantiel de ce qu’attendent imazighen pour leur culture et leur patrimoine depuis des lustres: à savoir simplement le même traitement réservé à la culture et à la langue arabe, sans parler des privilèges accordés aux langues et cultures française et espagnole.

Monsieur Himmich a vomi d’un seul coup toute la haine accumulée contre tamazight, coupable à ses yeux d’entraver la marche vers l’unité des arabes par sa simple survivance. Toute son idéologie baâthiste est sortie d’un seul coup, sur les antennes de la télévision nationale, financée par imazighen entre autres, et à l’égard desquels Monsieur Himmich a eu un mépris indigne d’un Ministre de Sa Majesté et encore moins d’un intellectuel philosophe!

La culture amazighe a-t-il dit, ne doit pas être l’apanage de certains, entendez ne doit pas être défendue par les siens alors que les Himmich, les fidèles de Saddam Hussein et du baâtisme utilisent tous les moyens imaginables et inimaginables pour faire disparaître imazighen de leur terre et de leurs repères identitaires, faisant fi des Droits de l’homme, des Droits Culturels et Linguistiques, des Droits des peuples Autochtones ratifiés par l’Etat marocain.

Imazighen, pour ceux et celles qui peuvent être induits en erreur par la propagande arabiste mensongère, ne s’opposent pas à la langue arabe en tant que langue où a été révélé le coran, une langue qu’ils ont contribué à développer comme ils l’ont fait pour l’islam. Mais il refusent l’instrumentalisation de la langue arabe et de l’islam à des fins politiciennes, par ceux qui perçoivent la permanence amazighe comme un danger à leur identité arabe mythique en Nord Afrique et non une richesse à partager mutuellement.

Imazighen ne sont pas contre l’unité avec les arabes ou avec les autres pays musulmans… L’union fait la force dit-on, et l’unité est le souhait de tous les peuples, car eu égard à la mondialisation rampante, il n y aura pas de place pour les Etats solitaires quelle que soient leur taille, et encore moins pour les petits Etats de quelques milliers d’habitants. L’unité est une condition préalable à la sauvegarde de l’indépendance et au développement durable, condition du bien être des peuples, de la stabilité et de la paix. Imazighen aspirent comme tout le monde à cette unité qui fait la force, mais ils ne veulent pas d’une unité qui se ferait sur le cadavre de leur identité. Ils mettent donc quelques conditions à toute union où ils seraient impliqués:

Tout d’abord, qu’on leur demande leur avis, et qu’on arrête de les prendre pour un peuple mineur. Imazighen attendent que toute union se fasse dans:

-l’intérêt mutuel de toutes les parties, et sur tous les plans: économique, commercial, scientifique et culturel. Or aujourd’hui, force est de constater que l’unité que proposent les arabistes se limite à l’idéologie, à la volonté de détruire tout ce qui n’est pas arabe, dans un objectif d’arabisation totale à des fins de domination manifeste.

-le respect mutuel de toutes les ethnies composant cette union, de toutes les cultures et langues existantes. Cela suppose par exemple que l’Afrique du Nord historiquement amazighe, ait deux langues officielles: l’arabe et l’amazigh, avec l’obligation de leur adjoindre pour l’enseignement, au moins une langue étrangère pour des considérations scientifiques et techniques. Cela suppose par exemple, que les pays arabes et les autres pays musulmans acceptent d’enseigner obligatoirement au moins l’une des langues des ethnies autres que la leur: l’amazigh, le turc, le persan, le Kurde, etc… Or force est de constater que les arabistes ne reconnaissent que la langue arabe comme langue unitaire, considérant la reconnaissance de toute autre langue comme obstacle à cette unité. La position des partis politiques arabistes marocains et leurs alliés salafistes à l’égard de l’amazighité le montre parfaitement.

-le respect mutuel de toutes les tendances religieuses existantes: sunnites, chiîtes, mozabite, et autres… Or force est de constater que ces tendances s’entretuent de la manière la plus abjecte qui soit depuis belle lurette.

-le respect de toutes les autres religions de la terre, monothéistes ou pas, avec la reconnaissance du droit de croire ou de ne pas croire, de changer de religion à tout moment par les individus et les groupes ; cela s’appelle la laïcité. Or la laïcité, condition de la citoyenneté, peine encore à être acceptée telle quelle.

Si les arabistes ou les islamistes acceptent ces conditions somme toute simples et reconnues comme découlant des principes des Droits de l’Homme, de la Démocratie et de la Citoyenneté, Imazighen -toutes tendances confondues -ne sauront qu’adhérer et applaudir.

Tant qu’une ethnie ou une religion -aussi prestigieuses se croient-elles- veulent imposer leurs lois et leurs valeurs aux autres, il n y aura jamais d’unité harmonieuse où chacun se reconnaît et respecte, mais des dominants arrogants, et des dominés qui chercheront toujours à se libérer du joug de la domination, l’histoire regorge de ces cas là.

La conception de l’unité que les arabistes veulent imposer aux imazighen, la manière brutale et méprisante qu’ils utilisent pour y arriver, porte en elle-même les causes de son échec inévitable. L’histoire regorge de ces empires bâtis par la force et qui ont fini par se disloquer sur le mur des résistances culturelles et ethniques. Seules les pays démocratiques qui garantissent les conditions énumérées si dessus vivent leur diversité dans la paix sociale, l’harmonie et la riche complémentarité. L’Europe est un exemple à méditer.

La conception de l’unité chez les arabistes veut se faire sur les cadavres et la dissolution des identités autres dans la seule ethnie et la langue arabe, car ils se croient plus «civilisées»  que les autres, voire même investies par Dieu -exploitation de la religion musulmane- de la mission d’unir le monde dans la même langue et la même religion, les mêmes valeurs et la même burka qui est antérieure à l’islam! Autrement, comment comprendre la transformation de Tamazgha en «maghreb arabe», même affabulé de l’adjectif morbide «Grand»? Comment accepter l’humiliation de ce déni d’existence flagrant à l’égard des imazighen, premiers peuples historiquement connus sur cette terre, et qui sont encore là, sans être vus pars les arabistes!

En qualifiant de traîtres imazighen qui ont visité Israel à titre privé et dans un cadre scientifique et humanitaire il y a quelques mois, Monsieur Soufiani- et quelques islamistes dans le journal Attajdid- l’autre chantre de l’arabisme, a carrément appelé au meurtre des personnes en question et devrait normalement être poursuivi par le Procureur du Roi pour incitation au meurtre. Car ces personnes n’ont fait qu’exercer un droit reconnu universellement: celui de la libre circulation des individus dans le respect des législations en vigueur dans les pays que l’on visite.

En fait, Monsieur Soufiani se prend à son propre piège: comment peut-il refuser depuis toujours, de reconnaître le droit des imazighen à leur pleine identité avec leur langue comme langue officielle, et leur interdire d’aller où bon leur semble, fut-il en Israel où des centaines de milliers d’israeliens d’origine amazighe marocains gardent encore des liens étroits avec leur terre d’origine? La position de Monsieur Soufiani et des autres n’est-elle pas celle du Maître à son esclave? Bien sûr, Monsieur Soufiani n’oublie pas qu’amazigh veut dire homme libre, mais l’arrogance le fait tomber dans une contradiction malheureuse: pour lui, le vrai amazigh est celui qui épouse l’arabisme et s’aligne sur ses positions politiques.

Imazighen soutiennent toutes les causes justes de part le monde. Ils en ont suffisamment bavé avec les genres Soufiani et Himmich pour ne pas soutenir les causes justes. Mais ils n’ont de problème avec personne ailleurs, et encore moins, ne sont en guerre avec personne. Exception faite de ceux-là même comme Soufiani, Himmich - qui continuent à la fois de leur donner des leçons de patriotisme, et de leur dénier le droit à l’existence et à la continuité anthropologique sur leur terre historique: c’est le comble de la supercherie, de la tartufferie.

Imazighen n’ont de leçon à recevoir de personne, et encore moins de ceux qui ont fait de la cause palestinienne une cause nationale et un fond de commerce politique afin d’empêcher les marocains de voir leurs véritables problèmes: la misère et l’ignorance dans les campagnes et les bidonvilles où s’entassent des millions d’êtres humains, en majorité amazighes, sans les moindres structures de base. Les Anfgou dont Monsieur Soufiani ignore jusqu’à l’existence, et qui ne lève jamais le petit doigt quand il s’agit de la mort de centaines d’enfants et femmes dans le Haut Atlas ou ailleurs, ou quand les militants amazighes sont réprimés et emprisonnés pour avoir réclamé justice.

Pourquoi Soufiani ne dénonce-t-il pas plutôt les palestiniens -à commencer par l’OLP de Mahmoud Abbas, le Hamas même- qui chaque jour, discutent, travaillent, commercent avec Israel, sans parler de tous les autres arabes, à leur tête la mère de tous les maux des arabes, l’Egypte, ou de la Jordanie qui ont des relations diplomatique avec Israel?

En Israel, la langue arabe est officielle au même titre que l’hébreu, les arabes israeliens ont leurs représentants au Parlement israelien, ont le libre accès aux médias, ce qui n’est pas le cas des imazighen nulle part en Afrique du Nord.

Ce n’est pas en attisant la haine et en éduquant les enfants au martyr qu’on contribue à la paix.

Avec Messieurs les Himmich, Soufianui et consorts, résidus d’une idéologie d’un autre âge, aucune union ou unité n’est possible. Leur arrogance, leur mépris de la langue, de la culture et de la terre amazighes, leur terre d’adoption (ils se disent plus arabes que les arabes eux-mêmes et tout le monde sait où se trouve l’Arabie) n’ont d’égale que l’arrogance, le mépris de tous les colonialismes de tous les temps, celui que les arabes ont subi et subissent de la part de ceux qui sont plus puissants qu’eux, et qu’ils ne cessent de dénoncer et de combattre par tous les moyens. Triste paradoxe. Comme le dit le dicton arabe: Halalon âlayna, haramon âlaykom: bon pour nous, prohibé pour vous.

Que ces Messieurs veuillent imposer l’arabisme et son unicité aux imazighen dans leur pays amazighe qu’ils veulent pluriel, démocratique et citoyen, parce qu’ils sont plus forts aujourd’hui, c’est leur problème. Qu’Imazighen refusent cette unicité parce qu’elle les condamne à une mort certaine, c’est leur droit de lutter pour la continuité de leur existence, de leur identité. L’histoire a horreur des simplifications. Si les arabistes ne comprennent pas que leur attitude anti-amazighe, que leur politique d’arabisation quotidienne est ressentie par tous les imazighen comme une humiliation insupportable, un comportement colonial, ils font courir un grand risque à la paix civile dans ce pays, et ils endossent devant l’histoire et le monde, la responsabilité de toute dérive dangereuse.

Certains propos de cet article peuvent paraître à certains comme exagérés, superficiels… Ils expriment pourtant une vérité que le sens du devoir à l’égard de mon pays, de ses enfants de demain dont les miens, m’oblige à mettre sur le tapis tout cru, après l’avoir fait pendant longtemps, mais sans résultats, à la politiquement correct. Cette radicalisation du discours, est la conséquence de cette surdité.
C’est un devoir que d’attirer l’attention sur les revendications légitimes amazighes devant une opinion publique hypnotisée par la propagande mensongère d’une «élite» qui se contemple dans sa tour d’ivoire, ses avantages. Ce pamphlet est aussi un message à l’adresse des militant amazighs, condamnés à réviser leurs stratégies, leurs tactiques, leurs discours, afin que leurs voix soient entendues, que la résignation ne les gagnent pas, car c’est ce qu’attendent les anti-amazighes: continuer à nous diviser afin de nous couler dans une identité sur mesure, la leur, comme ils le font pour la carte nationale, dans une liberté qui n’a d’autre noms que le coincement, jusqu’au renoncement total et la dissolution complète dans l’arabisme et l’arabétisation. Rejeter l’appellation farfelue «maghreb arabe», rejeter l’arabétisation est alors un devoir à l’égard de notre passé et de notre avenir.
L’amazighité a été condamnée à mourir par les arabistes il y a plus de cinquante ans. Le mépris qu’ils ont à l’égard de l’amazighité n’est pas à démontrer. Tous les pays du monde célèbrent leurs martyrs, leurs résistants, leurs héros. Tous les pays du monde honorent la mémoire de ceux qui ont donné leur vie ou lutté pour leur patrie. Dans notre pays où les arabistes sont aux commandes, les résistants amazighs, les vrais, ont été oubliés et ce sont souvent les traîtres d’hier qui sont honorés.

Ce mois-ci, à Tiznit dans le Sud, une vingtaine d’établissements scolaires ont changé de noms parce qu’ils sont amazighs dans une région encore amazighe. Les noms des politiciens du Mouvement dit «national» ont pris la place des noms amazighs car pour les arabistes et les salafistes, Moha Ouhammou Azayi, Abdelkrim Khattabi encore en exil mortuaire, Zaid Ouhmad, Moha Ousaid, Hmad Ahançal et toutes les centaines de milliers d’anonymes morts au combat pour la liberté et l’indépendance n’ont jamais existé. C’est le comble du négationnisme.

L’arrogance et le mépris des arabo-salafistes à l’égard des imazighen, sont telles que Monsieur Himmich, Ministre de la Culture du Gouvernement Abbas El Fassi désavoue publiquement et sans vergogne aucune, le Roi du Maroc dont les décrets et décisions sont affirmés par la Constitution comme décisions juridiques engageant tous les marocains, et en premier, les responsables gouvernementaux.

Ce comportement du Ministre de la Culture n’est pas isolé: il étale au grand jour le comportement du Gouvernement vis à vis des décisions royales à l’égard de l’amazighité depuis le Discours d’Ajdir. C’est d’ailleurs ce comportement de blocage et de refus à appliquer les décisions du Roi qui a conduit 7 membres du Conseil d’Administration de l’IRCAM à démissionner en 2005.

Paradoxalement, depuis lors, les choses ont empiré comme le démontre la situation désastreuse de l’enseignement de la langue amazighe dénoncée dernièrement par tout le Mouvement Amazighe, ou encore les prémices déjà révélateurs de ce que sera la chaîne amazighe qui risque d’être ce ghetto où s’affronteront des intérêts mesquins au détriment de programmes de qualité.

 

 

 

 

 

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