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Congrès Mondial Amazigh
Communiqué:

le CMA exprime son total soutien aux démissionnaires du Conseil d’Administration de l’Ircam
Dans un communiqué publié à Rabat le 21 février 2005, sept membres du Conseil d’Administration de l’Institut Royal pour la Culture Amazighe (IRCAM)*, annoncent leur décision de retrait de cette institution officielle de promotion de la culture amazighe, rattachée au palais royal.
Les motifs avancés par les sept administrateurs de l’IRCAM pour justifier leur geste, rejoignent globalement les critiques formulées depuis longtemps par le mouvement associatif amazigh marocain. Malgré les discours et la création de l’Institut en 2002, l’ostracisme officiel frappe toujours Tamazight et les entraves à sa promotion se multiplient au plus haut niveau de l’Etat marocain. Les démissionnaires de l’Ircam constatent en effet que la réalité quotidienne de l’amazighité se trouve toujours “dans son état d’avant 2001” et que la “douloureuse page d’un passé fait de marginalisation, de mépris et de génocide culturel” à l’encontre des Amazighs, n’est toujours pas tournée.
Plus précisément, les démissionnaires de l’Ircam dénoncent les agissements du ministère de l’Education Nationale qui continue d’assigner à la langue amazighe “la fonction humiliante de support d’apprentissage de l’arabe durant les deux premières années du primaire. Quant à la qualité de l’enseignement, aucune logistique fiable (formation des enseignants, moyens pédagogiques, moyens matériels…) n’a été mise en œuvre. Au niveau de l’université, la réforme de l’enseignement supérieur ne réserve aucune place à l’amazigh”.
Dans le domaine de la communication, Tamazight est toujours marginalisée, folklorisée ou exclue. Le gouvernement justifie l’absence d’une chaîne de TV amazighe par le manque de moyens. “Pourtant ce prétexte ne l’a point empêché de lancer deux nouvelles chaînes publiques arabophones et une troisième est en cours”, note le communiqué des ex-administrateurs de l’Ircam.
Dans le domaine institutionnel et social, “aucune initiative n’est à signaler: La formation des cadres de la communication, des magistrats, des agents d’autorité… se fait exclusivement en arabe. Dans la vie publique, les caractères Tifinaghs ne sont pas autorisés à dépasser l’enceinte de l’Ircam”. Dans les services de l’état-civil, “les parents sont privés de donner le nom de leur choix à leurs enfants. De même, la reconnaissance juridique des associations amazighes dépend dans bien des cas de l’humeur des autorités compétentes…”.
En conclusion, les démissionnaires notent qu’à la lumière de leur expérience de plus de deux années et demie à l’Ircam, ils ont “acquis la conviction que la reconnaissance véritable de l’amazighité en tant que langue, culture, civilisation, histoire… requiert que la Constitution du royaume stipule expressément que la langue amazighe soit officielle, comme elle requiert une protection juridique, par le biais de la loi, de l’intégration de l’Amazigh dans tous les cycles de l’enseignement, dans l’audiovisuel public et dans tous les centres de formation des cadres. Sans cette consécration constitutionnelle et sans lois s’imposant à tous et abrogeant tous les textes et documents contraires en la matière (tels que le “Livre Blanc” et la “Charte Nationale” invoqués par le MEN contre l’amazigh), sans cela, l’amazighité ne recouvrera aucun de ses droits justes et légitimes”.
Le Congrès Mondial Amazigh tient à saluer de la manière la plus appuyée le double courage des ex-administrateurs de l’Ircam, courage de situer précisément les responsabilités des blocages politiques et de dénoncer publiquement et avec une grande clarté l’obsession raciste anti-amazighe du pouvoir panarabiste marocain et courage de traduire dans les faits leur refus de la compromission en se retirant officiellement du Conseil d’Administration de l’Institut.
Cette démarche collective des “sages” de l’Ircam est d’une haute valeur morale et symbolique car elle montre s’il en était encore besoin, la volonté des Amazighs de prendre leur destin en main et que désormais la défense de la juste et légitime cause amazighe ne se réduit pas à quelques groupes de passionnés, comme certains essaient de le faire croire, mais qu’elle est largement ancrée dans toutes les sphères de la société amazighe.
C’est pourquoi le CMA exprime son total soutien aux démissionnaires du Conseil d’Administration de l’Ircam et recommande vivement à tous les autres membres de ce Conseil qui partagent le constat amer des démissionnaires mais aussi de l’ensemble du mouvement amazigh du Maroc et qui refusent que Tamazight continue de subir le mépris et la relégation, de se retirer immédiatement de l’Ircam. Ce sera un geste historique, un geste de dignité, un geste d’”Homme Libre”, un geste amazigh.
Et en définitive, devant un gouvernement disqualifié qui démontre chaque jour son anti-amazighité, le roi reste l’ultime autorité responsable à laquelle s’adresse notre exigence d’application de manière effective, définitive et rapide, des revendications légitimes des Amazighs du Maroc.
Il est temps que l’Etat marocain cesse sa politique d’apartheid à l’encontre des Amazighs, qu’il emprunte sincèrement la voie du droit, de la justice et de la véritable réconciliation des citoyens avec les fondements historiques, sociaux, culturels et linguistiques amazighs de ce pays. Sans cela, l’avenir n’offrira aucune perspective optimiste et la responsabilité de ceux qui détiennent tous les pouvoirs est déjà clairement établie.
Paris, le 24 février 2005
Le Bureau du CMA.
*Liste des démissionnaires du CA de l’Ircam:
Dr Abdelmalek Houcine OUSADDEN, Mohamed BOUDHAN, Hassan BANHAKEIA, Mohamed AJAAJAA, Mimoun IGHRAZ, Ali BOUGRINE, Ali KHADAOUI.
 

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