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(Mai 2003)

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Pour sortir l’oriental de la marginalisation

Par: Laaziman Anwal Abdelaziz (Meknass)

J'ai suivi le discours royal de Sa Majesté le Roi Mohamed VI lors de sa visite  à la région orientale avec un immense intérêt pour deux raisons principales. D'abord parce que je suis originaire de cette région, ensuite  et c'est le plus important,  la région orientale est une représentation très claire et révélatrice de la situation des amazighs sur leur territoire.

Pour mettre un peu d'ordre, je dois d'abord faire une brève présentation de cette région. Le découpage administratif fait par l'administration central a baptisé cette région de l'oriental  d’un nom qui n'a aucun sens d'ailleurs sauf son utilisation géographique  avec une superficie de 8282O Km² (11,6% de la surface globale du royaume), une population de presque 2 millions d'habitants, avec une façade maritime longue de un peu plus de 200 Km; elle abrite deux aéroports, Nador et Oujda Angad, héritage de l'époque coloniale de l'occupation. Elle a également deux ports (Nador et Kabdnan), presque 2580 Km de réseau routier et une seule ligne ferroviaire reliant Fès à Oujda. C'est en bref une carte visite de cette région amazighe qui est resté des décennies dans la marginalisation totale.

Le discours royal d'Oujda pour les amazighs de cette ville est lourde de sens, parce qu'il prouve encore une fois la volonté déterminante d'un roi à moderniser son pays en essayant de corriger les erreurs des autres, il prouve que l'autorité royale est pleinement consciente de ce qu'il faut faire d'urgence pour sauver un peuple au bord du désespoir. Mais j'ai peur que cela ne soit pas suffisant parce qu'il me semble qu'il y a un décalage flagrant entre la vitalité d'un roi qui assume pleinement sa responsabilité de chef d'Etat et les forces politiques et économiques qui ont la main mise sur les institutions étatiques et les ressources du Maroc. Ces forces vont essayer certainement de maintenir un système qui les arrange très bien en s'opposant à toutes les initiatives qui ont pour but de hausser  les marocains au dessus du terrible sort qui les attend: l'anéantissement.

 Si on prend la région de l'oriental comme un petit exemple, on touchera de très près ce terrible destin qui nous attend si on ne réagit pas correctement. Cette région vit dans la pauvreté depuis des années sans qu'aucun gouvernement ne bouge le petit doit pour améliorer la situation d'une population victime d'une dérive sociale et économique insupportable. Par exemple, la capitale de la région Oujda, la plupart de ses habitants vivent de la contrebande des marchandises avec l'Algérie. Ses infrastructures sont médiocres et insuffisantes pour permettre une relance économique convenable. Nador, c'est le revenu des immigrants et de la contrebande qui permettent aux habitants de survivre malgré les atouts économiques considérables qu'il possède et le sens de professionnalisme de ses habitants rifains. Alors que les autres provinces de la région (Figuig, Jerada, Taourirt) sont laissées pour leur propre sort. Cette situation que je qualifie d'anti-citoyenneté que l'Etat avait laissé durer très longtemps peser sur les habitants de cette région a permis à certains extrémistes islamistes de construire leur nid.

La région de l'oriental regorge de ressource capables de la mettre sur le rail du développement social, économique et technologique, les facteurs de production (terre, capital…) existent donc. Il ne reste que la volonté de bâtir l'avenir. Sur ce point, je dois attirer l'attention des amazighs de la région de suivre avec prudence la politique du gouvernement qui va exécuter les instructions royales parce qu'il est fort probable que les partis politiques qui forment ce gouvernement vont essayer de détourner les avantages de cette région à leur profit en laissant les amazighs sombrer dans la pauvreté. Je suggère même que les acteurs amazighs locaux de la région constituent un comité de suivi de la politique économique gouvernementale dans la région. Il faut dès maintenant collecter les informations nécessaires, mobiliser les ressources pour élaborer un projet économique et social répondant aux besoins vitaux de la région. C'est l'avenir même de l'amazighité qui est en jeu dans la région. Il faut garder à l'esprit ce qui était arrivé à la région d'Agadir où seule une minorité andalous-arabe domine la sphère  économique de la région d'Agadir, alors que la majorité des habitants amazighs ne bénéficient pas de l'essor économique de la ville d'Agadir. Il ne faut pas oublier les faiblesses du royaume: une classe politique (arabo-islamique) dont le cerveau est éteint, 60% de la population nage dans l'ignorance un système éducatif inefficace  et sélectif et une élite économique qui n'a aucun esprit d'entreprise. Ce qui m'amène à penser comment un gouvernement peut garantir aux marocains des espoirs fictifs. Dans ces conditions, dans le laps de temps qui nous sépare de 2010 l'heure de la mondialisation totale de l'économie marocaine où le dernier mot sera au plus fort. Le mouvement amazigh doit avoir à l'esprit l'exemple suivant qui donne une image très claire de ce qui nous attend: c'est le cas de l'Argentine, ce gigantesque pays qui est plusieurs fois plus performant que le Maroc. Ce pays qui excédentaire en agriculture et en énergie, avec une population cultivée, sans problèmes religieux, raciaux ou linguistiques, pourvu d'une industrie légère développée et d'une industrie lourde non négligeable (y compris nucléaire), doté d'un système éducatif public, scientifique et technique de haut niveau, qui a connu des régimes militaires dictatoriaux dans son histoire et des années de plomb. Mais ce pays possède aussi une élite politique sans scrupule, une classe politique dont les dirigeants ne sont aptes qu'à élaborer des politiques à court terme, juste le temps le temps de leur mandat présidentiel, pour satisfaire leur ambition personnel et celles de leur entourage. Ainsi tous les gouvernements argentins qui se sont succédés au pouvoir depuis la chute de la dictature s'appliquèrent tant à satisfaire le FMI et la banque mondiale en gonflant la dette extérieure du pays (160 milliards de dollars), en procédant à des privatisations sans limite, alors que les membres de l'élite nationale possède eux plus de 100 milliards à l'étranger. Ce qui a provoqué la crise argentine avec les conséquences économiques et sociales sur la population. Actuellement, la société argentine vit dans la tragédie et l'horreur. Les institutions étatiques du pays, en passant par 'armée et la police, le parlement et les partis politiques sont les héros de plusieurs scandales de corruption, de malversation, de clientélisme, de procédures anti-démocratiques. Ce cas d'Argentine me rappelle la situation de mon pays le Maroc dont j'ai très peur qu'il connaîtra le même destin que l'Argentine.       

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