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(Octobre 2002)

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Buqana, village de pêcheurs et  pécheurs

Par: Hassan Banhakeia

Il était une fois un petit village de pécheurs. Son histoire est aussi lointaine et profonde que les racines salées de cette forêt maigre qui s'étend tout au long de cette «langue de terre». Pêcheurs maltraités par le soleil; ils ont une peau dorée. Leur langue, tamazight entretenue faussement par une école ambulante, périt doucement. Des enfants, qui avant marchaient plusieurs kilomètres pour être présents à l'école, arrivent maintenant à déficeler des bytes et à déchiffrer facilement les signes araméens sur leur propre peau.

Celui qui décide de visiter Buqana ne peut pas oublier la splendeur qui surgit de cette terre salée qui découvre des dunes infinies. Cette «langue de terre» peut narrer plusieurs chapitres de ce pays. Si Ernest Hemingway avait connu l'existence d'un tel village sur une langue de terre, il n'aurait pas choisi l'île de Cuba pour y passer de longues années en face de la mer. Ici, la plage narre au son des vagues, l'histoire de Tamzgha depuis la lointaine Egypte jusqu'aux grottes d'Hercule.

Point de trace de sophistication. Sur l'infrastructure, rien à dire car il n'y a rien. La route qui longe Buqana change selon la marée basse et la marée haute. De l'eau fraîche commence à couler, l'électricité viendra un jour illuminer faussement cette tranche authentiquement amazighe.

Cette langue de terre est sacrée, mais dernièrement Buqana se trouve profanée. Sur l'environnement, que dire? La nature salée ne connaît que des saletés. A un pauvre pêcheur on lui dénie le droit de construire un mur effondré doucement par l'inévitable humidité salée, on lui interdit le passage d'un sac de ciment ou des briques. Le poste de mohaznis est vigilant. Mais, parfois, aux intouchables on leur laisse tout: on leur construit des maisons grâce à la graphie “sacrée” que propage l’école ambulante, et à ceux qui détiennent le pouvoir illimité: on leur octroie des parcelles, on leur offre, les bras ouverts, tout.

Là, c'est la voix d'un pêcheur amazigh qui souffre, cette voix découvre l'univers à sa façon. Là, il s'agit d'un processus très lointain, similaire à toutes les époques et sur tous les lieux. Mais à la langue de la terre, il lui manque peu pour mourir.

 

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