uïïun  160, 

tamyur 2960

  (Août  2010)

Amezwaru

 (Page d'accueil) 

Tamazight

max ur itwafsr lislam dg urubba zund itwafsr dg timizar n asya?

Tayri deg amud n "reowin n tayri" n karim kannuf

Tifawin n Arrif

A yamezruy

Ndvar xaf k dduri

Ufugh zg yidv

Français

De l'idylle au combat

Entretien avec Amoouri M'marek

La Zawya Dilaya, une histoire oubliée

Le débat linguistique et identitaire

Les arabistes à la recherche de la gloire

Matoub, une figure charismatique

Sortie de "Idad n Wihran"

Nouvelle section de l'APMM à Taza

العربية

لماذا لم ينتشر الإسلام بأوروبا مثلما انتشر ببلدان أسيا؟

متى تستوعب الحركة الأمازيغية مفهوم "تاويزا" للهوية؟

الأعراب ولغة الانقراض

بني شيكر وبني سيدال وشفشاون وتطوان

شوف تشوف

الموقف السياسي في الأغنية الأمازيغية

اللغة والسلطة والدين في رواية محمد أكوناض

مبدعو القصيدة الغنائية الأمازيغية بسوس

قراءة في مجموعة (إيرزاك يميم)م

قراءة في المجموعة القصصية لمحمد كارحو

بين الجنس والالتزام في الإبداع الأمازيغي

الإيديولوجيا في المسألة اللغوية

حوار مع زهرة الفكهي

كتاب شعراء تازنزارت

ثمار المطابع في مجال الأدب الأمازيغي بسوس

بوجمعة تواتون في ضيافة ماسينيسا

بيان استنكاري ضد قرار محلس الجالية المغرب بالمهجر

بيان جمعية تاويزا بسلوان

بيان جمعية أسيكل

بيان مكناس حول تدريس الأمازيغية

بيان طلبة مسلك الدراسات الأمازيغية

بالشفاء العاجل للأستاذ إبراهيم اخياط

 

 

Le débat linguistique et identitaire

Par: Anarouz SAADANI - Khénifra

 

La question de la langue et de l’identité que les milieux où l’eau stagnante du conservatisme n’a jamais été agitée, essaient de manipuler pour justifier l’ordre établi favorisant l’arabe classique, est posée aujourd’hui par les scientifiques, les journalistes, les acteurs associatifs et aussi par des spéculateurs de tous genres. C’est une question qui mérite une attention particulière pour redéfinir notre être collectif et construire une société tournée vers l’avenir et où tout un chacun peut se reconnaître.

Depuis l’«indépendance» du Maroc, les décideurs marocains ont adopté et imposé la langue arabe et la religion musulmane comme destin historique sous prétexte de faire face au colonialisme français. En réalité, ce qui a été visé c’est la langue et l’identité amazighes qui se sont retrouvées confinées dans la marge par toutes sortes de manigances idéologiques.

Aujourd’hui, les arabistes, soutenus par le pétrodollar, redoublent de férocité pour éradiquer la langue tamazight. On assiste à une prolifération d’associations de défense de la langue arabe, la création des instituts d’études arabes, la prise de décisions politiques favorables à l’arabe, le renforcement de l’arabe dans les systèmes institutionnels… et en contrepartie, on prononce l’anathème contre tamazight et on crie au scandale lorsqu’imazighns revendiquent leurs droits.

Force est de constater que l’Etat marocain n’a pas traduit institutionnellement la diversité linguistique et la richesse culturelle qui distingue notre société. Pour le tamazight, il fait seulement croire qu’il prend en charge la promotion de cette langue mais en réalité il ne s’agit que de jeter la poudre aux yeux. L’enseignement de la langue tamazight n’est pas pris au sérieux et constitue une véritable catastrophe éducative jamais connue. Dans les médias on préconise toujours la même approche qui folklorise notre patrimoine et stigmatise notre intelligence créative. L’histoire amazighe est mutilée et apprivoisée pour être au service de l’idéologie arabe. Les droits identitaires sont bafoués. La revendication amazighe est présentée comme une œuvre satanique.

Les journaux arabistes (Al massae, Maghrib Al yawm…) parlent d’une conspiration francophone contre la langue arabe en réponse à ceux qui défendent le dialecte marocain (la darija). Ils défendent l’arabe classique avec ardeur en mettant en avant ses potentialités et ses mérites oubliant les constats alarmants enregistrés sur le terrain. En réalité la politique éducative axée sur l’arabe a eu des conséquences désastreuses au niveau intellectuel, culturel et scientifique. Pour ceux-ci, il n’est pas question d’interroger la politique linguistique adoptée jusqu’à nos jours. Ils n’ont pas envie de regarder la vérité en face. Quoiqu’il en soit, le bilan est lourd. Laissons Abderrezek Dourari s’exprimer sur ce point en tant que linguiste: «pour la langue arabe, il ne s’y produit plus de savoir depuis des lustres. Pas de pensée scientifique, littéraire, artistique ou philosophique… L’arabe scolaire est devenu un véritable cimetière dans lequel repose le conservatisme de type religieux producteur d’arriération mentale et de l’extrémisme violent».

Continuer à occulter l’identité amazighe, à étouffer la voix amazighe, à mettre en danger cette langue et à priver imazighns de leurs droits culturels et identitaire risque d’exacerber les conflits identitaires et compromettre notre vouloir être collectif.

Copyright 2002 Tawiza. All rights reserved.

Free Web Hosting