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  (Août  2010)

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Entretien avec Ammouri M'barek

Réalisé par Ali Haddouchi

 

Ammouri M’barek, l’icône de la chanson amazighe, grand chanteur à la voix magique qui a marqué plusieurs générations, a eu le grand plaisir de nous accorder une interview pour les lecteurs de Tawiza, un homme bien chaleureux et aux mots très sympathiques. Notre artiste est un féru de Tawiza, il nous apprend que sa femme Tanirte y écrit de temps en temps des articles portant sur la cause amazighe. Né dans un petit bourg en 1951 «Irguiten», à l’âge de huit ans, par la force des choses, il quitte son village vers Taroudant. C’est au lycée qu’il forme avec ses amis un petit groupe musical. Depuis il n’a jamais cessé d’impressionner son grand public par des meilleurs tubes de la chanson amazighe. En 1985 il passe sur les scènes Olympia de Paris, un lieu extrêmement mythique et un grand rêve de tout chaque artiste, 1983 il passe au Palais des Beaux-Arts à Bruxelles et au Palais d’hiver à Lyon. Passage au théâtre RASA à Utrecht (Hollande) en 1990. Que des lieux magiques et de rencontre de la chanson universelle ! Un passé bien florissant .Il enregistre son premier album  «Tazwit nera nek dim a nmun» qui veut dire en langue française: «Abeille, nous voulons moi et toi être ensemble», un beau poème du grand poète Mohamed Moustaoui que Ammori avait interprété extraordinairement. Il a interprété aussi les textes de la figure mythique Ali Azaykou. Notre chanteur a chanté l’amour, l’identité, l’exil, la nostalgie…Un répertoire de chanson colossal en son compte, cependant on le voit très peu à la petite tété marocaine, et si on risque de le voir au hasard, c’est pour un petit portait de quelques secondes, pas plus. C’est à Fès au début de cet été, par pure coïncidence qu’on a eu la superbe chance de rencontrer ce grand oiseau voyageur de nature peu bavard, l’artiste a ouvert son cœur à Tawisa avec laquelle il entretient la passion de la lecture . Ecoutez donc Ammouri:

A.H: Tawiza  aimerait faire une interview avec vous Mr.Ammori

Ammouri: Ah! Volontiers tawiza je connais bien, c’est super comme revue!

A.H: Vous la lisez parfois ?

Ammouri: Oui souvent, et à chaque fois que je la lis je ressens toujours le même plaisir, de temps en temps ma femme Tanirte y écrit des articles.

A.H: Vous chantez depuis quarante ans, et vous restez un grand aimé du public, expliquez- nous le secret ?

Ammouri: Mon secret est bien facile à appliquer, j’essaye toujours de rénover la chanson amazighe, autrement dit j’essaye d’accompagner la modernité tout en m’attachant à la tradition, je cherche, j’améliore, j’arrange les styles, je verse du sang nouveau à mes chansons. C’est simple !

AH: Depuis quelques années vous êtes avez un peu disparu de la scène artistique. Pourquoi Mr. Ammori ?

Ammouri: Je suis beaucoup plus présent dans les festivals, je parcours tout le Maroc, j’ai participé en Février 2010 à la campagne de sensibilisation de l’association «Touche pas à mon enfant» avec la chanson «Tarwa n imal». J’ai Participé au 1er festival Awtar de Ben Guerir au mois de mars, j’ai animé une soirée à Nador à l’occasion de la journée mondiale de la femme. Mais à la télé je suis toujours négligé et marginalisé.

AH: Pourquoi donc êtes-vous censuré par la télé marocaine?

Ammouri: Je ne dirai pas censuré mais négligé, je ne passe pas beaucoup à la télé et mes fans n’ont pas la chance de me voir si souvent, peut être aussi que ma musique dérange par sa couleur et son style, c’est des chansons qui vont droit au cœur, tellement sensibles que ceux qui sont derrière ma négligence ont peur que je fasse de l’ombre au genre de musique qu’il préfère passer tout le temps à la télé. Tout court, il y a une politique de marginalisation.

AH: Maintenant il ya la chaîne Amazighe (la huitième), Plus besoin d’être négligé ?

Ammouri: La chaîne Amazighe est en période d’essai, et moi je n’aimerai pas passer dans des émissions d’essai, et je pense ce qu’ils font à Tasmghourte est devenu monotone et très ennuyeux, une émission qui n’est pas encore à la hauteur des attentes souhaitées.

A.H: Que pensez-vous de l’état actuel de la culture amazighe?

Ammouri: Certes il y a un certain progrès, mais il reste beaucoup à faire sur tous les plans: l’enseignement, média festivals …

A.H: Vous avez chanté « ourti n’ louz» un poème de Ali Azaykou qui est devenu une chanson légendaire et qui a marqué toutes les générations! Racontez- nous un peu ?

Ammouri: Je me suis reconnu dans le poème de Ali Azaykou, il parle de mon enfance, de mes souvenirs, c’est de la nostalgie, je l’ai chanté de toutes mes fines sensibilités existantes en moi, mon public s’est reconnu aussi, « ourti n’ louz», c’est l’enfance de tout le monde, c’est l’expérience de tout chacun, ourti c’est un grand verger d’amandier entouré de quatre murs, c’est en quelque sorte le paradis perdu de l’enfance, chacun de mon public aime y retourner, moi je leur offre ce retour impossible grâce à cette chanson, c’est l’espoir d’Imazighen de retrouver leur passé, leur racine, leur histoire. La chanson «outi n’louz» a une dimension très humaine, universelle et aussi philosophique ce qui a fait d’ailleurs son grand succès auprès de toutes les générations.

AH: Auriez- vous un nouveau projet ?

Ammouri: Oui certainement, à l’occasion j’ai le plaisir d’informer les lecteurs de tawiza que mon prochain album composé de dix chansons sera prêt d’ici quelques jours.

A.H: Une bonne nouvelle alors! Votre flamme brille et donne encore  du feu?

Ammouri: (rire) Oui ! Oui… tant que je suis encore là, vous aurez que du meilleur et des bonnes surprises.

A.H: Un dernier mot pour les lecteurs de Tawiza?

Ammouri: Je tiens à les saluer tout en souhaitant bonne santé à tout le monde.

(Fès, samedi 03 juillet 2010)

 

 

 

 

 

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