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Le temps des escroqueries historiques est révolu

Par: OUTMOURTE Mohamed

Le quotidien «L’opinion» n° 14 070, daté du 27 novembre 2003, a publié un article intitulé «les temps des escroqueries historiques», signé par un certain Mohamad Larbi Ben Othmane (Université Mohammed V ?), relatif au colloque international organisé par le Centre des Études Historiques et Environnementales, de l’Institut Royal de la Culture Amazighe sur «la résistance marocaine à travers l’histoire ou le Maroc des résistances». L’auteur de cet article s’est attaqué directement, sans vergogne ni scrupules, à l’IRCAM et aux organisateurs de cette manifestation scientifique.

Tout d’abord, je le remercie pour l’intérêt qu’il porte à cette institution et à ses activités scientifiques et culturelles. Mais, je suis étonné, voire médusé, par les propos erronés, et fallacieux, émanant d’un  universitaire. Cette personne, de part sa formation, est censée être attentif à ce qu’il lit et écrit comme l’exigent l’éthique et la déontologie. Mr Larbi Ben Othmane s’arroge le droit de s’attaquer à des concitoyens au nom de l’Islam, comme si le personnel chercheur de l’IRCAM ne sont pas musulmans et appartiennent à une autre contrée. Ce Monsieur a écrit son article en s’appuyant sur le texte de  l’argumentaire accompagnant le programme du colloque diffusé avant la tenue de ses assises auprès du public et des institutions universitaires marocaines et étrangères. Malheureusement, et certainement par mépris et haine aveugle envers l’IRCAM, en particulier et les Imazighen en général, il n’a pas pris la peine de lire attentivement le texte introductif du colloque et le comprendre avant de réagir. Cette haine l’a tellement obnubilé qu’il a omis délibérément de citer le texte intégral de l’argumentaire et  laisser aux lecteurs la liberté de juger par eux-mêmes. Ce chercheur a été sélectif dans le choix des termes qui ont alimenté ses propos haineux. Certes, le colloque a porté sur le thème de la résistance marocaine à travers l’histoire, c’est-à-dire toute l’histoire du Maroc, depuis ses origines jusqu’à nos jours.  Une histoire plusieurs fois millénaire, qui englobe les périodes préislamiques et islamiques. A moins que notre universitaire ne veuille la limiter à la période islamique et dans ce cas ce serait une autre histoire. Cette résistance a pris des formes diverses, militaire, économique, culturelle, religieuse etc…

Le paragraphe, tiré de la note de présentation du colloque, sur lequel ce Monsieur a fondé ses propos sectaires sur l’histoire marocaine est le suivant: «Depuis la fin des temps préhistoriques et le début de l’histoire, le Maroc a intégré l’aire des civilisations historiques du pourtour méditerranéen (égyptienne; phénicienne; grecque; romaine et musulmane). Cette intégration a suscité l’implication des royaumes qui se sont succédés au Maroc dans les cours des événements historiques qu’a connus le monde méditerranéen. Les conséquences de cette implication ont été souvent fructueuses et parfois désastreuses pour ces entités politiques qui ont fini par être remplacées ou détruites.

Cet état de fait a toujours engendré auprès des Amazighs une réaction de résistance qui a pris diverses formes, face à l’envahisseur quel qu’il soit».

Notre universitaire a bâclé le texte à dessein et mis l’accent sur le terme «musulmane» pour accuser les organisateurs  de s’attaquer à l’Islam. Son but est d’instrumentaliser la religion à des fins politiques et idéologiques et les exposer à la vindicte populaire. Or, il est à rappeler à ceux qui l’ignorent ou ceux qui se font une idée idéaliste  et utopiste de l’histoire d’une manière générale et de celle de l’Islam en particulier, que la méditerranée, notamment sa rive méridionale, a connu plusieurs empires musulmans qui se sont affrontés pour sauvegarder leurs intérêts économiques et stratégiques respectifs. Autrement, comment expliquer la résistance, entre autres, des Kharijites aux Omeyyades et aux Abbassides? Comment expliquer le carnage perpétré par ces derniers contre les descendants du Prophète Sidna Mohammed? Comment expliquer la résistance marocaine aux Ottomans? Ceux-ci, tous, se réclament de la religion musulmane. Ces exemples ne concernent que la période islamique sur laquelle se sont focalisés les propos tendancieux de notre «professeur universitaire»! En plus, il a fait appel pour étayer ses dires, à un grand historien de l’époque du Protectorat, en l’occurrence Henri Terrasse, qu’il a, ainsi, réhabilité. Poursuivons donc ce raisonnement jusqu’au bout. En fait, dans ses références à cet historien, notre «chercheur» est resté égal à lui-même et à sa pensée sectaire.  Ainsi, et d’une manière surprenante, et sans citer les références exactes de ses sources comme l’exige l’honnêteté intellectuelle et scientifique, il a encore tenu à n’emprunter au texte de Terrasse que ce qui lui convient pour cultiver les amalgames.  Le chapitre où il a puisé ses allégations s’intitule «la conquête musulmane» et le sous chapitre «la résistance berbère  (688- 703)», volume I, p. 83. H. Terrasse y a écrit à la page 84 : «aucune résistance d’ensemble ne s’était produite, le Maroc s’était soumis à Moussa plus aisément qu’à Okba», mais Terasse ajoute «alors que les conquêtes orientales de l’Islam avaient été d’une rapidité foudroyante, soixante-dix ans ont été nécessaires aux armées de l’Islam pour se rendre maîtresse de l’Afrique du Nord». P. 85.

 Les écrits de H. Terrasse témoignent que la résistance marocaine pour ne pas l’appeler amazighe, a été dirigée contre les gouverneurs nommés par Damas et dont le comportement tyrannique est aux antipodes des préceptes prônés par l’Islam. Les Amazighs ont accepté aisément la religion musulmane, mais ils se sont révoltés et déclenchés des guerres légitimes quand ces gouverneurs ont dépassé les limites de leur prérogatives, tel le tristement célèbre Obaïd Allah Ibn Al Habhab (734-741), dont les abus de pouvoir ont défrayé les chroniques.

 D’ailleurs ces données  sont corroborés par ce qu’a écrit Terrasse: «cette résistance de la Berbérie, puissante et acharnée dans son ensemble, a suivi une courbe curieuse», (p. 86.). Cette courbe s’explique bien entendu par la façon et les méthodes despotiques des gouverneurs de l’Ifriquia. La résistance s’est intensifiée quand ces derniers, au lieu d’appliquer la Charia et respecter leurs coreligionnaires, instaurent une politique inique inspirée par la «chouâoubia» et le clanisme. Ceci a poussé des chefs musulmans amazighes, comme Mayssara al Mathrari et avant lui Koçaila, à défendre l’honneur des leurs et à venger les humiliations subies de la part de responsables politiques musulmans censés être leurs frères en terre de l’Islam et non des percepteurs d’impôts illégaux, cupides et injustes. Ceux-ci sont des faits historiques avérés. Ils sont relatés par l’historiographie musulmane, notamment par Ibn Abdelhakam, Al Wakidi, Al-Nùwairi, Ibn Idhari et Al Beladhori etc...

A la lumière des précisions précédentes, il s’avère que M.. Larbi Ben Othmane, n’a rien compris à ce qui a été écrit dans l’argumentaire du colloque. Ce n’est pas surprenant puisque notre professeur n’est pas historien. Par conséquent, il a fait dire à l’argumentaire ce qui n’y figure pas. Ses accusations sont un appel au «Jihad» contre des citoyens oeuvrant pour que la vérité scientifique triomphe. Les propos de notre chercheur sont des aberrations dignes d’un charlatan qui veut semer la «fitna». Le colloque organisé par l’IRCAM ne vise ni à nuire à l’Islam, ni à remettre en cause une foi embrassée depuis des siècles et  défendue constamment par les Imazighens. Que Dieu tout puissant nous protège et protège notre progéniture contre ce que  professe notre universitaire!

Quant au deuxième point relatif à l’identité marocaine dont il conteste la pluralité et la diversité, il faudrait éclairer les lecteurs et souligner que notre chercheur a délibérément omis de se référer aux Discours de  Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu le Glorifie et où le Souverain a toujours rappelé avec force que l’identité  nationale plurielle de notre pays, pays uni dans sa diversité autour de son Auguste personne en tant qu’Aguelid et Amir Al Mouminine, garant justement de cette pluralité historique et assurant sa pérennité.

Cette conviction Royale, juste, assumant l’histoire intégrale de notre pays, s’est manifestée par la création de l’IRCAM. Les membres, aussi bien administrateurs que chercheurs, de cette institution nationale et non «autochtone»,  comme le prétend Mr. Le Professeur, sont issus de toutes les régions du Maroc, du nord au sud, connus pour leur intégrité morale et leurs compétences scientifiques.

Le colloque qui, manifestement, a dérangé notre chercheur a été organisé et préparé dans la transparence scientifique et institutionnelle. Les organisateurs ont fait appel à des spécialistes, historiens et archéologues nationaux et étrangers, dont le nombre dépasse la quarantaine: universitaires marocains et chercheurs maghrébins et européens. Ceux-ci, n’ont à aucun moment, remis en question l’argumentaire corroborant la justesse du thème et son intérêt scientifique. En plus des universitaires, des anciens résistants et des membres de l’armée de libération qui ont participé à la lutte armée contre les occupants français et espagnols ont pris part aux travaux de la rencontre.

Cette manifestation a été suivie, avec intérêt,  par un large public qui a enrichi les débats des différentes  séances. D’ailleurs, Monsieur Med Larbi ben Othman y a brillé par son absence. Sa haine à l’encontre de l’IRCAM et de tout ce qui est amazighe, l’a poussé à publier son article une semaine avant la tenue de cette rencontre scientifique. Dieu merci, les effets escomptés par l’auteur n’ont pas eu lieu. Ces effets se résument dans le sabotage  du colloque et le souhait manifeste d’interdire la publication des Actes qui selon notre professeur «seront publiés certainement pour véhiculer le moment venu les contres vérités historiques».

Un professeur universitaire de la Faculté de Droit de Rabat, qui est censé respecter le droit d’expression de chacun, appelle ouvertement et sans limites, à censurer et étouffer les résultats d’une rencontre scientifique internationale de haut niveau, constitue un antécédent grave dans les annales de l’Université marocaine.

Pour conclure, l’IRCAM est une institution qui œuvre conformément aux missions qui lui sont assignées par le Dahir Royal. Monsieur Ben Othmane est invité de se débarrasser de son a priori et jugements de valeur infondés,  dictés par sa haine et son mépris pour tout ce qui est marocain authentique. Les temps des escroqueries historiques sont révolus. Il est  temps de remettre les pendules à l’heure.   

 

 

 

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