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(Mars 2003)

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Sur l'organisation sociale et politique d'Imazighen

Par: Laazimani Anwal Abdelaziz (Meknass)

Après les élections législatives du 27 septembre 2002, le Maroc se prépare ces mois prochains pour organiser les élections municipales et régionales, ce qui est tout à fait normal dans un pays qui prétend être un État moderne et démocratique.

Mais ce qui est anormal, c'est le comportement de certains membres de l'élite marocaine, dont certains députés représentants de la nation, qui ont saisi cette occasion pour attaquer à nouveau les fondements légitimes du Mouvement Amazigh. Ainsi, ces personnes, en profitant du débat politique actuel sur le découpage communal, ont accusé le Mouvement Amazigh d'essayer de faire revivre le tribalisme au Maroc, de balkaniser le territoire marocain et d'inciter à la haine raciale. Face à ces manipulations machiavéliques pour éterniser au royaume  une situation politique, sociale et économique dépassée dans le contexte national et international actuel, j'ai essayé d'apporter quelques éclaircissements modestes sue cette question.

Tout d'abord, qu'est-ce que signifie le concept «tribalisme»? La réponse à cette question sera certainement différente selon l'angle d'analyse qu'on va adopter pour traiter la question. Pour ne pas entrer dans les détails lourds, on va procéder à une approche simplificatrice de la réalité.  Et bien, le tribalisme est une organisation sociale et politique qu'un groupe d'hommes réalise pour administrer un territoire géographique donné et ce quelque soit la taille du territoire. Donc le tribalisme est une forme de contrat social qu'un certain nombres d'hommes liés entre eux, souvent, par des liens de sang , de culture, de langue, d'histoire commune… etc. contractent entre eux pour apaiser leur tension interne et former une force unique contre les attaques de toute nature venant de l'extérieur. Le mot «tribalisme» vient du mot «tribu», celle-ci a pour noyau fondamental la famille au sens large, plusieurs familles de même origine vont constituer un clan, plusieurs clans de même culture, langue… vont constituer  une tribu. Si on analyse l'histoire de l'humanité entière, on va comprendre que la tribu était la base de lutte collective de tout groupement. Mais on va comprendre surtout que seulement  la forme extérieure, la taille, l'appellation et les mécanismes de fonctionnement de la tribu qui ont changé à travers l'histoire, alors que l'essence même de la tribu, qui est la vie en communauté dans la prospérité et l'austérité demeure inchangeable à l'éternité.

Ainsi, si on prend la situation actuelle du monde, on remarque très vite que le monde est constitué dans sa quasi-totalité des Etats. Or, un État est seulement une grande tribu dont les mécanismes de fonctionnement ont évolué avec le temps, mais il garde toujours l'essence, l'âme de la tribu qu'on a déjà soulignée. Et avec le développement des relations internationales actuelles, on peut affirmer que tôt ou tard la forme même d’État sera remise en cause dans plusieurs de ses caractéristiques, avec la mondialisation des échanges économiques et le recul de l’État dans plusieurs domaines jugés très importants pour garder la dignité et l'indépendance de la nation.

Donc, les supposés politiciens qui ont les commandes du pouvoir pour encore 5 ans et leur entourage ont une perception moyenâgeuse des revendications légitimes du Mouvement Amazigh en ce qui concerne la prise en main effective du destin du royaume amazigh marocain. ça prouve qu'ils ignorent les attentes des marocains de voir leur pays parmi ceux des pays économiquement et socialement développés.

Le peuple amazigh a, depuis toujours, su faire face aux défis qui se présentent devant lui lorsqu'il a les moyens nécessaires entre les mains pour bâtir son avenir comme il a toujours fait. Lorsqu'on revient à son organisation tribale, on est frappé du degré de cohésion sociale, économique et politique dont le peuple amazigh a fait preuve. Certes, il y avait eu des luttes entre les tribus, mais ces luttes étaient internes, ce qui est tout à fait normal dans toute organisation humaine structurée, c'es à dire que ces luttes n'avaient pas pour but l'hégémonie, la colonisation et l'exploitation de l'autre, mais simplement et souvent le déplacement fréquent des tribus à la recherche de l'eau et la nourriture. Parce que toutes ces tribus étaient, et demeurent, amazighes, elles formaient un seul peuple, ainsi lorsque un danger extérieur menace l'existence de ce peuple, spontanément et simultanément toutes les tribus oublient leurs problèmes internes et se regroupent pour former un seul peuple uni et fort. C'est le cas aujourd'hui lorsque les amazighs demandent une organisation politique et administrative plus adaptée à leurs besoins les plus vitaux. Ils demandent pas de revivre le tribalisme, mais simplement de revoir le cadre politique des régions et des communes pour servir au mieux notre cher royaume du Maroc. Le cadre actuel est dépassé et archaïque et ne répond pas aux besoins des marocains, parce que la concentration du pouvoir dans un seul endroit pour décider à la place des acteurs locaux a révélé son inefficacité à tous les plans. Nous, imazighen,  on aime notre pays, on aime cette terre au fond de laquelle sont enterrés des générations et des générations de nos ancêtres (des rois, des héros, des commerçants, des paysans, des artisans, des femmes…) qui l'ont gardée pour leurs descendants, nous. C'est l'amour de Tamazgha qui a décidé plusieurs personnes de rester au Maroc malgré la misère qui touche la quasi-totalité des marocains. Par contre, certains d'autres, qui n'ont aucun lien avec cette terre, qui sont arrivés au pouvoir, sont prêts à tout pour dilapider la richesse de notre pays. En plus, ils nous accusent de vouloir balkaniser le pays, ce qui prouve encore une fois leur ignorance, parce que ce concept de «Balkanisation» vient de la région des Balkans pour désigner les troubles politiques qu'elle connaît à cause de l'oppression et les génocides qu’ont commis certains peuples qui ont gouverné cette région, sur les autres peuples en méconnaissant leurs identité et en essayant de les assimiler par tous les moyens.

La culture amazighe sécrète une démocratie interne. Comme le dit Germaine Tillion, des petites républiques villageoises fonctionnent sur le modèle exact de la Grèce antique. On trouve des Djmaâs (assemblée) où tout se décide démocratiquement à travers chaque membre de la famille qui est représentée dans cette assemblée. Ces Djmaâ se réunissent à l'époque sans contrôle religieux, mais sous l'œil de l'administration centrale de l'époque. Elles sont des instances de discussion, de négociation et de décision collective. Tout se décide dans un rapport civique, pacifique et laïc. L'imam du village peut aussi participer et assister à l'assemblée en tant que représentant de sa famille comme tout les autres, et pas en tant que personnage religieux. Le religieux a sa place dans cette société à côté du laïc, mais il ne remplace pas. Est-ce que cette structure des Djmaâ ne rappelle pas celle de tous les Etats occidentaux dans leur politique d'organisation régionale et communale? La réponse sera certainement oui, parce que le peuple amazigh (Maroc, Algérie, Tunisie, Mauritanie…) est un peuple méditerranéen qui a vécu à côté des grecs et des romains, ces deux civilisations qui sont à l'origine de la civilisation occidentale d'aujourd'hui.

Par contre, la culture du Machreq qui est basée sur la force, l'autorité et les mensonges traumatise encore aujourd'hui la population arabe de cette région.

 

 

 

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