Numéro  48, 

  (Avril  2001)

Amezwaru

 (Page d'accueil) 

Tamazight

Tawiza tsala asggûs wis kuzv

Is Lyutvi yeddar alidv gi Lmughrib?

Udem amxib

Andver n yimma

Azvri n tittvawin nnem

Mammec as...?

May d righ

Tmazight n ku yan

Tafuyet

Tasumki

Français

Tamazight, mode d'être ou la question de l'authenticité

Andalous, mon désir marocain

Le manifeste amazigh: bilan et perspectives

Parution du livre "Le maure errant"

Débat sur l'orthographe amazighe

العربية

تاويزا تنهي عامها الرابع

الذكرى الرابعة لتأسيس تاويزا

التاريخ المغربي من خلال الكتاب المدرسي

أسماء الأماكن الواردة في كتاب إمارة بني صالح

الذكرى الأولى للبيان الأمازيغي

عودة إلى ذكرى 2 اكتوبر 1955

من شعر أيت بويمّاز بوادي دادس

من شعر المقاومة الأمازيغي

حوار مع الفنان محمد رويشة

تحريف الأسماء الأمازيغية

حوار مع الفنانة تيزيري

من أسرار تيفيناغ

 

 

 

 

Le manifeste amazigh: Bilan et perspectives

Par: Demnati Meryam, du Comité du Manifeste Amazigh

  La langue et la culture Amazighes traversent une  situation critique de leur histoire. L'Amazigh n'est  toujours pas reconnu langue officielle et  nationale et l'Amazighité du Maroc complètement niée face  à une  pseudo-identité arabo-islamique. Le pouvoir s'enferme dans une attitude qui, officieusement, accepte la  pluralité mais fait preuve d'aveuglement volontaire et d'un mépris total vis-à-vis de notre culture. Il n'a toujours pas perdu l'espoir de construire un état-nation arabe pour effacer les forces  amazighes “menaçantes”. D'aucuns y voient même un danger réel  et  n'hésite pas à brandir le spectre "Nazi" ou séparatiste  qui met en danger l'unité nationale autour de  l'arabité indiscutable du Maroc.  Les plus modérés de ces panarabistes chevronnés  envisagent malgré eux une reconnaissance  partielle  de  la question amazighe en nous proposant une  "ouverture" humiliante dans l'enseignement et  une "chambre de bonne" dans les médias ...on retarde au  maximum l'échéance.

Face à cette situation, dès les années soixante, les associations amazighes n'ont cessé de se  multiplier, jusqu'à devenir un véritable mouvement amazigh de  plus  en plus fort et étendu sur tout le Maroc.  Ce mouvement amazigh est constitué  d'associations   culturelles, artistiques, étudiantes, de  développement  qui ont acquis une grande audience malgré le peu  de  moyens dont elles disposent. Recherches scientifiques, journaux, revues, séminaires, conférences-débat foisonnent sur tout  le territoire.  La question amazighe n'est plus alors qu'une   préoccupation linguistique intellectuelle, mais une question identitaire existentielle face à la  machine  assimilatrice de plus en plus sophistiquée des  arabo-exterminateurs. تtre Amazigh aujourd'hui, ne  se  limite plus à la langue et à la culture, mais à une identité Amazighe fondée sur l'histoire d'une  grande  civilisation plusieurs fois millénaire.

  Il est devenu clair que les Amazighs ne  renonceront  jamais à leur Amazighité, même si les panarabistes  comptent sur le temps pour "assimiler" la majeure  partie  de la population.

 L'évolution de la Question Amazighe étant  intimement  liée aux tourments de la vie politique marocaine, le “Manifeste relatif à la nécessité d'une  reconnaissance officielle de l'Amazighité"  élaboré   par un collectif d'intellectuels Amazighs est né dans   la lucidité, pour soutenir l'action menée par les   associations amazighes, mais aussi pour tirer la  sonnette d'alarme et attirer l'attention de   l'opinion   publique et du gouvernement sur la gravité du   problème.  La question de l'Amazighité du Maroc relève de   grandes   questions politiques auxquelles la société se doit  de

trouver une réponse équitable et urgente pour la  construction d'une société équilibrée et moderne....  ...L'Amazighité, victime d'un véritable déni, a  toujours été frustrée de tous ses droits légitimes.

 Le Manifeste Amazigh du 1er Mars, et après lui le  Rassemblement des signataires à Bouznika, ont   suscité polémique mais ont surtout permis un débat élargi  dans  la Presse marocaine et les médias. Un débat  houleux,   même si "les décideurs” se cantonnent dans leurs  positions d'“hostilité contenue" à l'égard des   revendications amazighes et continuent à faire  mine  de  nous ignorer. Pourront-ils faire la politique de  l'autruche éternellement ????

 Le comité du Manifeste Amazigh, élu à Bouznika par  les  signataires du Manifeste, a veillé et veillera à ce  que le débat soit de plus en plus élargi et s'est  donné comme tâche de le faire avancer.

La diffusion du Manifeste et sa vulgarisation ont continué, mais il s'agit principalement de réfléchir sur les perspectives d'avenir possibles. Une conférence de Presse a été donné à cet effet le mois de Septembre à la salle Bahnini. La presse panarabiste a essayé de boycotté cette activité en brillant par son absence ou en gardant le silence malgré sa présence. La question Amazighe leur fait-elle peur à ce point-là? Ou ont-ils reçu les consignes habituelles d'"ignorer royalement" nos revendications oh combien légitimes!!!!! Le comité du Manifeste Amazigh s'est acquitté de sa tâche et a répondu à toutes les questions notamment sur la création d'un parti politique Amazigh... Il n'a pas exclu cette possibilité et a laissé planer cette menace au-dessus des têtes partisanes venues prendre le pouls du mouvement amazigh. Le comité a rappelé la gravité de la situation qui met en danger la pérennité de la langue et de la culture amazighes; gravité qui peut engendrer un mécontentement radical des amazighs. Le comité du Manifeste Amazigh s'est alors engagé à faire une tournée nationale pour relancer le débat et permettre une réflexion commune sur les perspectives d'avenir: Agadir, Nador, Elhoceima, Meknès/Fès, Errachidia/Goulmima, Marrakech/Demnate, Casablanca le 25 Mars, Tanger en Avril ... Sur tout le territoire, le débat fut passionné et fructueux. Selon la synthèse du comité amazigh sur ces différentes rencontres, deux alternatives (grosso modo) s'opposent dans le mouvement amazigh: La première qui propose de faire pression sur le pouvoir tout en continuant à militer dans le cadre des associations culturelles amazighes. La deuxième qui se montre de plus en plus au grand jour, opte pour franchir le pas et passer dans le sens d'une politisation de la question amazighe: Association politique ou parti politique amazigh, sont les deux propositions qui ressortent de l'ensemble des débats.  De quoi alimenter La Rencontre de Bouznika II qui aura  lieu en Fin Juin 2001!!!!!

 Nous nous devons toutefois d'être vigilants au maximum et approfondir notre réflexion: l'excès d'enthousiasme et la précipitation portent toujours en eux des germes du désordre..... “ceux parmi nous à qui revient la charge de nous tracer la voie du futur devraient bannir de leur champs de réflexion: haine, rancoeur, petits calculs et autres chimères idéologiques ou intérêts personnels”. ( Le Manifeste Amazigh 1er Mars 2000)

 Le débat doit continuer dans un climat démocratique et sans ambiguïté. Jusqu'à présent aucun écho favorable n'a été enregistré quant à nos revendications, notre devoir de réfléchir profondément à la question et de trancher pour une voie juste et efficace qui mettrait fin à un "ethnocide programmé".

  Demnati Meryam, pour le Comité du Manifeste Amazigh,  Marrakech Février 2001

Copyright 2002 Tawiza. All rights reserved.

Free Web Hosting