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Maroc: du paléolithique au monolithique, histoire d’un présent ethnocidaire

Par : Hassane BENAMARA

 

A Tiznit, on supprime les toponymes berbères, à Figuig l’association Ilemsi n’a jamais été autorisée à exercer, un bébé marocain ne portera de nom berbère que si celui-ci signifie quelque chose de «bon» dans la langue arabe, dans les administrations, dans les écoles... on vous regarde comme un primitif dès que vous prononcez un mot berbère, à la télévision on parle de diversité... etc. etc.

Tiznit, le souffre-douleur

A Tiznit, on procède à la suppression systématique des noms amazighs des écoles (toponymes) et à leur remplacement par des noms de «célèbres nationalistes», apprend-on ces derniers jours. C’est une décision de la délégation du Ministère de l’Education Nationale à Tiznit qui a opté, en guise de commencement, pour les établissements qui se trouvent dans le milieu rural et ce en respectant / prétextant la fameuse circulaire 01/2010 faite sur mesure à des fins douteuses.

Cette opération chirurgicale concerne donc 22 établissements (dont 13 écoles primaires et 9 secondaires). Comme toujours, les noms donnés à ces établissements sont des noms de leaders des deux «grands» partis anti-amazighs (Ba Hnini, Bala Frej, Mohammed Elyazidi, Omar Ben Chemsi, Abdeljalil Elkabaj, Mohammed Elbaqalli, Abderrahim Bouâabid, Elmehdi Benberka...).

Il est clair qu’il s’agit d’une volonté délibérée de gommer toute trace et tout signe de berbérité et apparemment, cette délégation a choisi les noms de nationalistes qui ont sillonné toutes les montagnes marocaines pour traquer la moindre trace des français. Abdel Karim Khatabi, Moha O Hammou... eux, sont exclus de la liste car leurs noms ne riment pas avec «nationalisme» et ils ne connaissaient pas ce que nationalisme voulait dire. Les écoles qui portent un nom arabe ne sont pas concernées par cet heureux et ultra-moderniste événement et donc non remplacés car ces noms sont forcément sacrés et de toute évidence nationalistes du moment qu’ils sont en arabe.

Ce choix n’est ni arbitraire ni hasardeux mais bien médité: on a choisi ces noms de «nationalistes» pour purifier la région de Tiznit. Et qui pourrait faire la tâche mieux que ces combattants? Personne!! Voila des gens qui, après avoir purifié le Maroc en chassant le dernier colon français, procèdent au nettoyage du pays de toute trace des berbères qui infectent cette terre. Après le colon, c’est l’indigène et le Maroc appartiendra à ceux qui priaient dieu et développaient leurs commerces et leurs fortunes lorsque les aborigènes affrontaient la mort et la misère au quotidien dans les montagnes à la recherche de l’indépendance. C’est cela la diversité à la marocaine c’est à dire la diversité des moyens pour supprimer toute trace berbère: une conception très monolithique amazighicide et génocidaire!!

Les classes qui ressemblent beaucoup plus à des baraques, des enseignants en nombre insuffisant, un enseignement ultra-archaïque et moyenâgeux fait de récitations infinies, une misère généralisée, un sous-équipement... tout cela est négligeable par rapport aux toponymes berbères: la vraie source du mal!

Tiznit s’attendait à des interventions pour sauver l’école de la faillite et elle se trouve devant une intervention commando pour la supprimer de l’Histoire.

Une conception monolithique de la diversité

L’enseignement au Maroc est très défectueux. Personne n’en doute et bien des pays rongés par les guerres ont un enseignement mille fois meilleur que le nôtre. Un plan d’urgence est instauré par ceux qui ne peuvent plus nier la médiocrité verticale de notre enseignement. «Plan d’urgence» des termes qui signifient beaucoup! Sur le terrain, rien ne se fait. Au début on se plaignait de l’incompétence des enseignants mais il semble qu’on a trouvé la vraie cause: tamazighte. C’est ainsi que le CSE (le Conseil Supérieur de l’Education marocain) et ses éminences grises ont trouvé que le vrai problème de tous les maux de l’enseignement réside dans l’introduction de la langue amazighe dans l’enseignement. Dieu sait si cette langue s’enseigne au Maroc. Le remède est tout simplement de la supprimer et le Maroc sera une pépinière où pousseront les Einstein, les Saussure, les Armstrong... Pour bien comprendre cette logique, cherchez dans le monde entier et vous trouverez qu’ils ont raison. L’enseignement marocain est médiocre car il y’a des berbères au Maroc, il en est de même en Algérie. La France, elle aussi se plaint de son enseignement mais elle n’a pas fait attention au fait que chez elle, la communauté étrangère la plus importante est la communauté berbère. La Belgique, l’Espagne, ...

Il faut dire que nos chers responsables ont une allergie infaillible à toute trace de berbérité. Ils ont tété la haine de tout ce qui rappelle le berbère.

La chasse aux sorcières

Les marocains sont habitués aux discours à récepteur double: des jolis mots de tolérance, d’acceptation de l’autre, de diversité linguistique, ethnique, religieuse, culturelle... de reconnaissance de la pluralité de l’identité marocaine... Tout cela est bien dit et il est destiné à l’export comme nos bonnes tomates. Les tomates pourries c’est pour nous! Que voulez vous savoir? Dès la naissance, tout est clair: il est impossible de donner un nom berbère à son bébé sans passer par les services de l’état civil marocain à Rabat pour se justifier (au moins quatre mois d’attente) qui doivent se prononcer pour accepter ou, surtout, refuser car c’est là leur vraie mission. Le critère est simple: ils ont des dictionnaires arabes où ils cherchent. Si le nom que vous aviez choisi est arabe, il est admis. Sinon, ils consultent les dictionnaires berbères: si votre nom est berbère, il ne passe pas. S’il n’y figure pas, il passe même s’il est juif car les vrais ennemis des arabes aujourd’hui ne sont pas les juifs mais les berbères.

Que dire encore? L’enseignement de tamazight? Je ne sais dans quelle région du Maroc l’enseigne-t-on? Il faut faire appel à des archéologues étrangers pour trouver un début de réponse à cette épineuse question. Les associations? Encore des associations qui n’ont pas le permis de circuler. Encore? L’Histoire? Regardez les gravures rupestres du Maroc qu’on qualifie de patrimoine universel! Elles sont sujettes aux pillages chaque jour et personne ne bouge! On veut s’en débarrasser c’est tout. Les monuments qui n’ont que quelques années d’existence sont, eux, bien entretenus...

C’est bien cela la réconciliation nationale et c’est bien cela la reconnaissance des majorités rendues minoritaires... Les berbères! Après les tortures des décennies de plomb, les famines, la mort par excès de froid et de misère, l’isolement, l’oubli... c’est le moment de l’extirpation de leur âme.

Pour atteindre leurs «nobles objectifs», nos responsables n’hésiteraient pas à nous tuer jusqu’au dernier.

 

 

 

 

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