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  (Octobre  2007)

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Pourquoi les marocains n’ont pas voté?

Par: Jawad ABIBI, Chercheur en Droit public

Le taux de la participation au scrutin de 7 septembre 2007, qui n’a pas dépassé les 37%, et le taux de l’inscription sur les listes électorales de moins de 50% selon les informations officielles du ministère de l’intérieur marocain, sont des taux qui suscitent plusieurs commentaires. Mais comme d’habitude, au lieu de chercher les causes qui sont derrières le boycott des marocains, les responsables trouvent leur plaisir dans le bavardage inutile relatif aux résultats du scrutin et des slogans vides de contenu à l’instar de «transition démocratique», «Etat de Droit» etc.…

Puisque eux ne parlent pas de ces choses, qu’ils considèrent comme tabou, nous, on va en parler.

Pourquoi les Amazighs, les Nahjistes (la voie démocratique) et les Adlistes (Aladl Walihsan) n’ont pas voté?

Je ne vais pas entrer dans les détails, pour définir les trois mouvements de contestation, je vais non plus parler de ce qui sépare les trois mouvances, je vais me contenter de ce qui les unifient: le boycottage des élections.

Tous les trois boycottent et appellent au boycottage des élections. Les trois mouvements posent la question sur l’utilité des élections, et ils répondent sans attendre la repense du Makhzen.

Avec les trois mouvements, je pose la même question, à quoi servent les élections au Maroc?

Dans les Etats démocratiques les élections jouent un grand rôle dans la détermination des personnes qui vont gouverner, c’est un moyen par lequel les citoyens exercent leur souveraineté, et qui leur permettent de choisir les personnes qui vont les gouverner.

Les élections au Maroc n’ont pas le même sens, les marocains ne peuvent pas choisir ceux qui les gouvernent, les parlementaires marocains ne sont que des techniciens et des exécuteurs des hautes instructions, les ministres marocains disposent de porte-monnaie et pas de portefeuilles.

Le gouvernement n’est qu’une simple confrérie politique qui survit sur la bénédiction du roi, aucun parti ne pourra exécuter son programme politique dans le cadre de la constitution en vigueur et sous le règne du régime en place.

Le gouvernement socialiste dit d’alternance a pu privatiser les derniers services publics les plus sensibles, un éventuel gouvernement islamiste risque de dés-islamiser le pays, de même un éventuel gouvernement amazigh risque d’arabiser les derniers symboles amazighs du Maroc. Je ne cherche pas à défendre ni l’un ni l’autre, je défends la pratique démocratique, je défends la souveraineté de la loi et pas celle des personnes.

Au Maroc le pouvoir ne fait objet d’aucune compétition, il est entre les mains du Roi, l’exécutif, le législatif et le judiciaire se trouvent concentrés entre les mains du monarque: au niveau de l’exécutif, c’est lui qui nomme le premier ministre sans aucune condition d’appartenance politique ou d’appartenance à la majorité parlementaire, et à la proposition de ce dernier il nomme les autres ministres, et garde le droit de mettre fin à leur fonctions, c’est lui qui désigne les ambassadeurs et il est chef suprême de l’armée; au niveau législatif; l’institution royale définit les grandes lignes des politiques publiques et toute loi doit être promulguée par le roi avant d’entrer en vigueur. Judiciairement le souverain nomme les magistrats, détient un droit de grâce, et les jugements sont rendus en son nom dans les tribunaux du royaume.

En outre, le roi est un commandeur des croyants, une qualité qui fait de lui une personne sacrée, inviolable, infaillible et n'est responsable devant personne, ce qui est antidémocratique, car la détention du pouvoir doit être accompagnée de la responsabilisation et du contrôle.

Ce n’est que des exemples parmi d’autres qui prouvent qu’on est devant une véritable concentration des pouvoirs et devant une monarchie constitutionnelle, oui, mais aussi absolue.

Il ne suffit pas d’avoir des partis politiques forts qui encadrent tout le peuple et d’organiser des élections libres et honnêtes, pour instaurer la démocratie: mais il faut aussi que les représentants du peuple aient un véritable pouvoir pour gérer les affaires publiques de la nation.

Pour instaurer une véritable démocratie au Maroc, une révision constitutionnelle s’impose, laquelle révision qui va faire du roi marocain un roi qui règne mais qui ne gouverne pas à l’instar des monarchies démocratiques en Europe, et qui va confier un véritable pouvoir au parlement pour légiférer et au gouvernement pour exécuter, ce qui va permettre aux citoyens de choisir leurs représentants dans les institutions constitutionnelles, ainsi les élections auront un sens, et c’est la condition qu’exigent les marocains pour voter.


 

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