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  (Décembre  2009)

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La désertification culturelle

Par: Anarouz SAADANI - Khénifra

 

La désertification est un phénomène naturel qui a pour origine les variations climatiques et les conséquences de l’activité humaine. Ce mot décrit une aridification locale entraînant la dégradation des terres et des sols et menant à des conditions biotypes de type désertique. Ce processus laisse derrière lui un sillage de détresse, d’uniformité de paysage, de disparitions en chaîne et d’anéantissement de la biodiversité.

En parallèle à ce phénomène qui inquiète de plus en plus, un processus de la même nature mais affectant le domaine culturel, s’enracine sans alarmer au même titre que cette catastrophe naturelle: c’est la désertification culturelle qui fait des ravages avec des moyens et une politique délibérément mis en œuvre pour balayer de la terre une culture ancestrale, porteuse de valeurs et ouverte à tous les souffles de l’humanité; à savoir la culture amazighe.

En fait, les défenseurs de l’arabo-islamité; comme projet social et destin historique, ont déclenché, dans le cadre d’une rivalité non structurée entre la francophonie et l’arabophonie, un processus de désertification culturelle entraînant un paysage culturel uniforme et aride où l’arabo-islamité est intronisée au détriment principalement de la culture autochtone, amazighe, et de la francophonie comme facteur d’ouverture et d’enrichissement. Cette rivalité se fait en fonction d’enjeux et d’intérêts politiques et idéologiques liés non seulement à la lutte contre l’héritage linguistique colonial, mais aussi à la lutte contre l’amazighité enracinée dans cette terre depuis des temps immémoriaux.

Cette désertification s’opère par l’éradication de tamazight, son exclusion, son harcèlement et sa traque jusqu’aux fins fonds de l’imaginaire individuel et collectif. L’amazighité est abhorrée et méprisée dans les discours politique, religieux et dans les médias par ignorance de son rôle vital dans la biodiversité culturelle. L’incidence de cette attitude est sans appel. L’amazigh dénigré se réfugie dans les carcans d’une culture à laquelle il ne s’identifie pas. Les politiques obnubilées par l’arabo-islamité détruisent un biotope culturel vivant indispensable à l’épanouissement de l’individu et de la société sachant qu’un milieu naturel diversifié engendre l’évolution. Par contre un milieu réduit à une seule espèce est condamné.

En faisant la comparaison entre la biodiversité naturelle et la biodiversité culturelle, on peut être en mesure de comprendre l’ampleur d’une perte culturelle et la gravité de l’erreur qui l’a provoquée. Les cultures locales sont capables, de par leur sacralisation de la terre et la nature de sauvegarder la biodiversité. D’où l’impératif de réhabiliter notre culture amazighe et toutes les cultures que l’humanité a laborieusement élaborées. «Il s’agit, comme dit Mohammed Khair-Eddine, tout en la revalorisant, d’arracher notre culture à la folklorité où voulait la confiner l’idéologie coloniale et où veut l’engager l’idéologie actuelle, et la faire déboucher sur l’expression consciente, débarrassée des éléments négatifs et parfois rétrogrades qu’elle peut véhiculer. Cette vigilance est d’autant plus importante que certains schémas réactionnaires anté-coloniaux tentent de ressurgir aujourd’hui, camouflés sous une démarche théologique réformiste d’authenticité et de retour aux sources… »1. Un travail de grande envergure est nécessaire pour redonner à l’amazighité sa force créative et son intelligence pratique.

(Khénifra, le 10 – 11 – 2009)

Note

1 Souffles, n°12, 1968, in Marc Gontard, Violence du texte, p. 156

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