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  (Décembre  2009)

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Poetas del Mundo et Tamazgha

Par: Hha Oudadess (Rabat)

 

Depuis 2006, nous disposons à Poetas del Mundo d’une fenêtre intitulée Tamazgha (ex-Amazigha, pendant très peu de temps). Nos chaleureux remerciements au fondateur et secrétaire général de Poetas del Mundo, Luis Arias Manzo, qui a été sensible aux arguments des poètes amazighs.

Il y a eu, dès le début, une polémique quant à la transcription des poèmes amazighs en arabe. C’est un problème qu’il convient de traiter sérieusement, surtout dans le contexte général de confusion que certains créent et/ou maintiennent entre l’arabe et l’islam; en plus de la soit disant existence d’un mythique monde arabe.

En des circonstances normales, nonobstant des difficultés techniques réelles, transcrire la poésie amazighe en caractères arabes ne soulève aucune objection. Dans ce sens, que faire de nos pionniers? Que faire de notre grand Dda Azayku? Ils ont écrit en arabe. Il n’en est plus de même quand certains veulent mêler l’écriture araméenne (dite arabe) et l’islam. Et plus grave, quand ils affirment parler au nom de Dieu. Cela est totalement inadmissible. Quand quelqu’un parle de cette manière, nous n’avons absolument plus rien à nous dire. Dieu ne m’a jamais parlé de la manière dont ils l’imaginent; et je ne pense pas qu’il le fasse un jour. Il me parle bien sûr, à travers la nature, par toutes les merveilles qui s’offrent à mes yeux et qui font que parfois je puisse sentir quelque chose et, la chance aidant, rimer quelque peu avec l’espoir de réussir quelques vers.

Bref, l’espace poétique, en l’occurrence ‘Poetas del Mundo’, n’est pas une mosquée, ni un quelconque lieu de prêche (Eglise, Synagogue, Temple, …). Que ceux qui sont à l’affût d’occasions de prosélytisme aillent chercher ailleurs. L’influence bénéfique d’une éducation religieuse ne peut se reconnaître qu’à la qualité du comportement de celui qui s’en réclame. Et encore, les meilleurs se contentent de bien se comporter sans se réclamer de quoi que ce soit. Ceux qui se cachent derrière des dogmes, des clichés tautologiques, c’est qu’ils n’ont, en eux-mêmes, rien de bon à faire valoir. Comportons nous donc bien vis-à-vis des proches d’abord, puis de tous les êtres humains et de la nature en général. C’est la seule preuve de notre humanité; a fortiori, pour un poète.

Dans la vie pratique, au quotidien, c’est la laïcité qui doit prévaloir. Sans le respect des principes universels, sans respect de l’autre (à condition qu’il fasse de même), sans la liberté de créativité, il n’y a aucune possibilité d’intercompréhension et donc pas de paix, ni de bonheur.

Je ne peux pas laisser passer cette occasion sans revenir sur la responsabilité de certains intellectuels marocains. Du l’européanisé, versant béatement dans le jacobinisme tout en se déclarant universaliste. De l’orientalisé qui se croit plus légitimé, plus vrai, vu le postulat ridicule –oh, combien hasardeux- que le Maroc est un pays arabe! Mais il y a encore une autre catégorie qu’il n’est pas possible de comprendre. Elle a été formée dans le ‘système français’ et donc supposément à l’occidental. Ils ont étudié la philosophie et les lettres. Ils se sont déclarés progressistes et/ou avant-gardistes, à un moment donné. Il y’en a même qui ont chèrement payé leur audace. Mais alors, comment comprendre, de leur part, l’affirmation claire et massive ‘Je suis un oriental, c’est à prendre ou à laisser’? La sincérité est bien difficile à mesurer. Cependant, au Maroc, nous sommes, plus que la France, en occident. Soit dit en passant, à l’occident de quoi? Le tout n’est qu’une question de convention. C’est donc, semble-t-il, une question de culture.

Mais alors se pose une question plus embarrassante: Comment peut-on être oriental tout en se disant marocain? Le Maroc est en Tamazgha (La grande Afrique du Nord), et donc en Afrique. L’Afrique du Nord, L’Afrique sont pétries de civilisations millénaires. Alors pourquoi se réclamer de l’Orient? Si un intellectuel marocain déclarait qu’il est Nord-Africain, cela aurait été correct. S’il déclarait qu’il est Africain, cela aurait été satisfaisant au sens large. S’il déclarait qu’il est méditerranéen, cela aurait été bien recevable. Mais, Comment peut-on se déclarer oriental? Il semble que ce ne soit qu’une manière détournée, indirecte -voulant se cacher- de se déclarer arabe. Mais alors, où est l’honnêteté intellectuelle? Plus que cela, intelligent et subtil, l’intellectuel qui se croit, et se dit arabe, n’ose plus déclarer que le Maroc est oriental (en fait, arabe). Il le fait, en son nom, misant sur sa notoriété. Et cela ne peut qu’ébrécher sa soit disant aura intellectuelle. A bon entendeur, salut.

(Hha Oudadess, Rabat, le 10-07-2009)

 

 

 

 

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